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La mémorisation de poème est une tâche habituelle dans beaucoup d'écoles. Cependant, réciter Baudelaire ne va pas de soi pour tout le monde. Mais même si vous avez le sentiment qu'il y a énormément à apprendre avant de pouvoir mémoriser un poème, vous serez bientôt capable de mémoriser rapidement une large variété de poèmes de manière rapide et efficace.

Méthode 1
Méthode 1 sur 2:

Mémoriser un poème formel

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  1. Il est important de rappeler ici que toute poésie, qu'elle soit rythmée ou non, vient d'une tradition orale, ce qui signifie qu'elle est écrite pour être récitée et entendue  [1] . Avant l'arrivée de la télévision, la poésie était le principal moyen de se divertir avec les narrations d'histoires. Et à l'époque où l'écriture et la lecture n'étaient pas encore accessibles à tous, la poésie prit certaines caractéristiques (du schéma de rimes à la métrique) qui aidaient les gens qui ne savaient pas lire un poème sur une page à se souvenir comment le poème et l'histoire de celui-ci progressent.
    • Avant même de commencer à essayer de mémoriser le poème, lisez-le à voix haute de nombreuses fois. Essayez de le réécrire sur papier ou sur écran de mémoire.
    • Ne vous contentez pas de prononcer les mots, essayez de jouer le poème comme si vous le racontiez à une foule de gens. Baissez votre voix dans les moments calmes et augmentez le volume dans les moments qui impliquent plus d'empathie. Utilisez des mouvements de mains pour souligner les passages clés. Soyez théâtral.
    • Il est important que vous lisiez le poème à voix haute plutôt que simplement dans votre tête pour vous-même. Entendre le poème sonner à votre oreille vous permettra de saisir les rimes et le rythme qui vous aideront à leur tour à mémoriser le poème.
  2. Les poètes sont de grands amoureux des mots, de sorte qu'ils utilisent souvent des mots avec lesquels nous ne sommes pas familiers. Si l'on vous demande par exemple de mémoriser un poème d'une autre époque, vous aurez de fortes chances de tomber sur des mots archaïques ou sur des structures grammaticales ou syntaxiques que vous ne comprenez pas. La découverte de la signification de ces mots et de ces phrases vous aidera à mémoriser le poème par la suite. Prenez le poème de John Donne « A Valediction : Forbidden Mourning » (Un adieu : deuil interdit) comme exemple  [2] .
    • Dans la deuxième strophe, vous devrez peut-être chercher les mots « tourmente » (une tempête), « profanation » (un manque de respect vis-à-vis de quelque chose de sacré en le rendant séculaire et matériel) et « laïc » (une personne qui n'appartient pas au clergé ou à l'élite spirituelle) pour comprendre ce que le poète essaye de nous dire.
    • Cette strophe dit « Reste calme au lieu de pleurer et de soupirer sans cesse. Si nous avouons notre amour à ces insignifiants roturiers, nous salirions le caractère sacré de celui-ci. »
    • Parfois, ce ne sont pas les significations des mots eux-mêmes qui posent problème, mais l'usage métaphorique (ou imagé) qui en est fait. Regardez la troisième strophe de « Un adieu : deuil interdit ». Vous connaissez sans doute la signification de chacun des mots individuellement, mais vous avez tout de même du mal à comprendre de quoi parle cette strophe.
    • Le « mouvement de la terre », dans ce cas-ci c'est un tremblement de terre. Les tremblements de terre causent des dégâts et effrayent les gens et les gens font de leur mieux pour en tirer les conséquences.
    • La « trépidation des sphères » est le mouvement des étoiles et des planètes dans le ciel. Ces mouvements sont de bien plus grande échelle, plus violents, et, dans la mythologie populaire, ont un grand impact sur le destin des gens sur Terre. Toutefois, même si ces mouvements et leurs conséquences sont bien plus grands et importants dans le destin des gens qu'un tremblement de terre, nous les négligeons et craignons stupidement les tremblements de Terre. Nous sommes donc « innocents » ou ignorants des grands mouvements qui affectent notre destin et préférons nous focaliser sur des détails peu importants.
    • Cette strophe construit l'idée que l'amour du narrateur n'est pas terrestre, mais bien plus transcendantal et plus important que celui des « amoureux ennuyeux et sublunaires (sous la lune, sur Terre) » de la strophe suivante.
    • Si vous avez des difficultés à comprendre la signification d'un poème, vous pouvez consulter de la documentation dans des bibliothèques ou sur internet pour vous aider  [3] [4] [5] .
  3. Après avoir recherché tous les mots inconnus et résolu les problèmes de compréhensions liés aux structures de phrases ou à l'utilisation de figures de style, vous devez apprendre l'histoire que raconte le poème. Car si vous ne comprenez pas de quoi parle le poème, vous aurez autant de mal à le mémoriser que si vous deviez mémoriser une série de mots sans liens et sans signification. Avant d'entreprendre la mémorisation du poème, vous devrez être capable de résumer l'histoire facilement et complètement de mémoire. Ne vous préoccupez pas ici de la justesse des mots, contentez-vous d'un résumé de contenu.
    • Certains poèmes sont narratifs, ce qui veut dire qu'ils racontent véritablement une histoire. « Je me baladais seul comme un nuage » de William Wordsworth (I Wandered Lonely As A Cloud) est un bon exemple  [6] .
    • Dans celui-ci, le narrateur se promène dans la nature lorsqu'il tombe sur un champ de narcisses. Ensuite, il se met à décrire les narcisses : comment ils semblent danser sous le vent, combien ils sont nombreux comme les étoiles du ciel, comme ils semblent heureux et joyeux et finalement comment la mémoire de ces fleurs lui procure de la joie dans les moments tristes, lorsqu'il rentre à la maison loin de la nature par exemple.
  4. Tous les poèmes ne sont pas spécialement narratifs et ne racontent pas toujours des histoires claires avec des repères narratifs : « Il s'est passé cela et ensuite cela, etc. » Toutefois, tous les poèmes ont un thème central et les meilleurs poèmes, ceux que les professeurs aiment travailler en classe, ont toutefois un certain développement et une progression qu'il faudra cerner et découvrir. Même s'il n'y a pas de scénario, essayez d'identifier la signification ou le message principal du poème par la mise en évidence des liens entre les strophes et les sections. Prenons le poème « Fin d'année » (Year's End) de Richard Wilbur comme exemple  [7] .
    • Le poème commence avec un lancement clair : nous sommes la veille du Nouvel An (la mort de l'année) et le narrateur est dans une rue d'un quartier occupé à regarder la fenêtre d'une maison, dans laquelle il ne peut voir que des formes mouvantes derrière le givre.
    • La plupart des poèmes progressent par associations d'images, dans lesquelles chaque image mène à la suivante via un processus associatif né de l'esprit du poète plus que d'un enchainement guidé par la logique ou la chronologie, comme ce serait le cas dans une histoire.
    • Donc, dans ce poème, la vitre givrée de la première strophe emmène le poète vers l'image d'un lac gelé dans la seconde strophe, un lac gelé qui ressemble un petit peu à cette fenêtre givrée après tout. À la surface de la glace du lac, on peut deviner la forme des feuilles qui sont tombées durant le processus de formation de la glace et qui sont maintenant coincées sur la surface, palpitantes au vent comme de parfaits monuments.
    • La perfection de la fin de la deuxième strophe mène le poète à une troisième strophe dans laquelle « la perfection est dans la mort des fougères ». Accompagnant l'idée d'être gelée et tout comme les feuilles sur le lac dans la deuxième strophe, les fougères sont gelées comme des fossiles dans la troisième strophe. Les mammouths que l'on préserve dans la glace sont aussi sont gelés comme des fossiles.
    • La préservation de la fin de la troisième strophe mène à la quatrième strophe : la préservation d'un chien dans les ruines de Pompéi, une ville qui a subi une éruption volcanique et dont les formes ont été préservées par la lave qui l'a ravagée.
    • La dernière strophe dessine l'idée d'une fin brutale à Pompéi, dans laquelle les gens ont été glacés sur place de manière tout à fait inattendue, ne s'attendant jamais à leur mort soudaine. La dernière strophe nous ramène à la première : c'est la veille du Nouvel An, la fin de l'année précédente. Tout comme nous nous « usons vers le futur », le poème nous rappelle que nous devons considérer toutes les fins soudaines qu'il nous a présentées : la feuille attrapée dans la glace, les mammouths fossilisés et les morts soudaines et inattendues des habitants de Pompéi.
    • Ce poème peut être difficile à mémoriser, car il n'a pas de scénario ou de développement chronologique. Toutefois, en comprenant bien la manière associative dont les strophes sont liées entre elles, vous seriez capable de le mémoriser facilement : le regard sur les fenêtres givrées une veille de Nouvel An → une feuille sur un lac gelé comme un monument parfait → la perfection des fougères fossilisées ou des mammouths préservés dans de la glace → les corps préservés dans les coulées de lave volcaniques de Pompéi → toutes ces fins soudaines auxquelles nous devrions penser aujourd'hui, à la fin de l'année, comme nous nous plongeons dans la suivante dans une fuite en avant souvent déraisonnée.
  5. La métrique, c'est le rythme d'une ligne d'un poème. Elle est composée de pieds ou unités de métriques ou de syllabes avec leurs propres accentuations. Par exemple, l'alexandrin est le mètre le plus utilisé en poésie française. Ils sont composés de douze syllabes et souvent divisés en deux hémistiches (demi-vers) de 6 pieds (ou six syllabes) appelés hexasyllabes.
    • Les autres mètres célèbres sont les vers décasyllabiques (10 syllabes) ou les octosyllabiques (8 syllabes). Pour compter le nombre de pieds dans un vers, on compte simplement le nombre de syllabes qui le composent.
    • Dans certains cas, cela n'est pas si simple, car on ne sait pas toujours en combien de syllabes se divisent certains mots. Lion par exemple peut se prononcer « Li-on » (deux syllabes) ou « lion » (une seule syllabe). Il vaut mieux laisser de côté au début les vers qui contiennent des mots dont on ne sait pas déterminer le nombre de syllabes et y revenir ensuite (souvent les poèmes sont réguliers, c'est-à-dire que lorsque l'on a 4 vers de 8 syllabes, il y a de fortes probabilités que le cinquième le soit aussi et c'est la responsabilité du lecteur de faire en sorte que ce le soit en faisant les bons choix dans les situations ambigües que l'on vient d'exposer).
    • Il faut aussi connaitre les règles qui déterminent si on prononce ou non les « e » en fin de mot. Pour le mot maline, dit-on « ma-line » ou « ma-li-nE » ? Si le e est suivi d'un mot commençant par une consonne ou un h aspiré il est prononcé, sinon on ne le prononce pas (on parle alors de e muet. Le e est toujours muet en fin de vers.
    • Les vers dissyllabiques sont des vers qui ne contiennent que deux syllabes. Souvent, ils ne contiendront qu'un mot ou au maximum deux. Toutefois, ils sont bien plus rares que les alexandrins.
    • Comptez les syllabes et rythmez chaque ligne pour déterminer quels sont les mètres qui composent le poème. Cela vous aidera à apprendre la cadence musicale du poème.
    • Il y a par exemple une grande différence de rythme entre un poème écrit en vers dissyllabiques et un poème écrit en alexandrin. Le poème écrit en alexandrin sera plus difficile à rythmer, il faudra pouvoir faire des pauses aux endroits adéquats, qui font sens, parfois en plein vers, pour pouvoir reprendre sa respiration et laisser au public le temps d'assimiler le sens.
    • Une fois que vous avez accompli cette première étape, lisez le poème à haute voix à de nombreuses reprises, tout en accordant une attention spéciale au rythme et à la musicalité mise en évidence ci-dessus. Lisez le poème de nombreuses fois jusqu'à ce que la musicalité, incluant les variations métriques, vous semble aussi naturelle et prédictible que celle de votre chanson préférée.
  6. Un poème formel, aussi connu sous le nom de forme classique est un poème qui suit certains schémas ou certaines combinaisons de rimes, de longueur et de mètre  [8] . Vous venez de découvrir la métrique, il vous faut à présent regarder le schéma de rimes, qui vous apprendra au passage combien de lignes vous avez dans chacune des strophes. Renseignez-vous dans un guide en ligne pour voir si votre poème entre dans un schéma particulier de poésie, un sonnet pétrarquiste par exemple, une villanelle ou un sonnet. Il peut aussi n'appartenir à aucune structure particulière et avoir un schéma de rimes et de rythme propre imaginé par le poète pour ce poème en particulier.
    • Il y a de nombreuses ressources, disponibles en ligne, qui vous aideront à en apprendre plus sur la structure du poème que vous tentez de mémoriser  [9] [10] [11] .
    • La mémorisation de la structure formelle du poème vous aidera à vous souvenir de ce qui vient ensuite dans les moments où vous avez un blanc pendant la déclamation du poème.
    • Par exemple, si vous essayez de réciter Le chat de Charles Baudelaire et que vous ne vous souvenez plus de la fin du troisième vers, vous pouvez vous souvenir qu'il s'agit d'un sonnet pétrarquiste avec un schéma de rime ABBA.
    • Si la première ligne se termine avec « mène » et la deuxième avec « ment », vous saurez que la troisième ligne finira par un mot qui rime en « an » et que la quatrième finira par un mot qui rime en « ène ».
    • Vous pouvez vous souvenir de la musicalité du poème pour vous aider à reprendre le rythme jusqu'à ce que la ligne vous revienne.
  7. Cette expérience devrait être bien différente de la première lecture que vous avez faite, car vous aurez alors une compréhension plus profonde de l'histoire racontée dans le poème, de sa signification, de sa musicalité et de sa structure formelle.
    • Lisez le poème avec douceur et théâtralité, en intégrant toute votre nouvelle connaissance du poème pour soutenir votre performance. Plus vous enrichirez la performance théâtrale de l'œuvre, plus cela s'ancrera facilement dans votre cerveau.
    • Au fil que les vers du poème commencent à vous venir plus naturellement, récitez votre poème en regardant de moins en moins votre page jusqu'à le maitriser de mémoire.
    • N'ayez pas peur de regarder la page si vous en avez besoin. Utilisez-la comme un guide pour votre mémoire aussi longtemps que vous en aurez besoin.
    • Tandis que vous continuez à lire et relire le poème à voix haute, vous vous rendrez compte que de plus en plus de lignes vous viennent à l'esprit de mémoire pure.
    • Permettez-vous une transition douce et naturelle de la lecture de la page à la récitation de mémoire du poème.
    • Après avoir réussi à réciter le poème de mémoire complètement, essayez de réitérer votre succès au moins cinq ou six fois pour vous assurer que vous le maitrisez parfaitement.
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Méthode 2
Méthode 2 sur 2:

Mémoriser un poème de forme libre

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  1. Le vers libre commença à être populaire après les mouvements modernistes du début du vingtième siècle, lorsque des poètes comme Ezra Pound ont déclaré que les schémas de rimes prédéfinis, les structures métriques et les arrangements de strophes qui avaient dominé jusque là dans toute l'histoire de la poésie étaient finalement incapables de représenter quelque chose se rapprochant de la vérité ou de la réalité  [12] . En conséquence, l'essentiel de la poésie écrite dans les cent dernières années n'a pas de rimes, a un rythme imprévisible, et est donc plus difficile à mémoriser.
    • Même si vous avez de la réussite dans la mémorisation de poèmes formels comme les sonnets, ne vous attendez pas à ce que la poésie de vers libre soit aussi facile.
    • Soyez prêt à fournir plus d'efforts.
    • Si vous avez le choix du poème que vous devez mémoriser et présenter à la classe et que vous n'avez pas beaucoup de temps devant vous, vous feriez mieux de choisir un poème formel plutôt qu'un poème de forme libre.
  2. Simplement comme vous l'avez fait avec les poèmes formels, vous aurez besoin d'atteindre un certain sens du rythme dans votre poème de forme libre. Même si les caractéristiques formelles des poèmes précédents manquent pour rendre le poème plus facile à comprendre, pensez à la phrase de T.S. : « Aucun vers n'est libre pour celui qui veut faire du bon travail  [13] . » Ce qu'il a voulu dire c'est que tous les langages, mêmes les conversations informelles, peuvent être analysés dans un schéma rythmique à un niveau inconscient et le bon poète se doit d'imiter cette musicalité, même sans les paramètres d'une structure rigide : « Quel genre de vers pourrait éviter d'entrer dans une certaine métrique, je ne saurai le dire. »
    • Tandis que vous lisez le poème à haute voix, essayez de capter la voix distincte du poète. Utilise-t-il une série de virgules qui ralentissent le flux du poème ou le poème semble-t-il se lire d'une traite, dans une grande précipitation ?
    • La poésie de forme libre cherche à imiter le rythme naturel de la parole dans le champ le plus large possible, le poème va donc avoir de fortes probabilités d'être accentué de la même manière que l'est le français parlé commun. Est-ce le cas pour ce poème ?
    • Le poème a-t-il un rythme différent du rythme habituel de la phrase ? Le poète anglais James Dickey est connu pour l'introduction de perturbations dans l'anglais parlé, avec les trimètres qu'il a inclus dans ses poèmes  [14] [15] . Un exemple est « Le sauveteur » (The Lifeguard) qui est très largement iambique, mais ponctué ça et là de trimètres et de dissyllabe : « In a STAble of BOATS I lie STILL », « the LEAP of a FISH from its SHAdow », « with my FOOT on the WATer I FEEL  [16] . »
    • Lisez et relisez le poème à haute voix jusqu'à ce que vous internalisiez la musique rythmique de la voix du poète.
  3. Vu que la poésie de forme libre est bien plus jeune, il y a peu de chance pour que vous tombiez sur des mots archaïques que vous ne connaissez pas. Certains poètes de formes libres cherchent même à imiter le français conversationnel plutôt que de chercher coute que coute un langage formel et relevé qu'exigerait la noblesse de la poésie. D'ailleurs le poète anglais Wordsworth, un poète influent du vers libre, a écrit que la poésie finalement ce n'est qu'« un homme qui parle à des hommes » ( a man speaking to men [17] ). Toutefois, les poètes cherchent souvent à dépasser les limites du langage, ils utilisent parfois du vocabulaire moins connu ou moins souvent utilisé pour élever leur travail sur le terrain artistique. Faites donc bon usage de votre dictionnaire.
    • La poésie moderne et contemporaine a aussi tendance à être très allusive, donc soyez attentif aux références que vous ne comprenez pas. Les références classiques au monde gréco-romain ou à la mythologie égyptienne sont très communes, tout comme d'ailleurs les références bibliques. Recherchez toutes les références pour approfondir votre compréhension de chacun des vers et du poème dans sa globalité.
    • Le poème d'Eliot « La Terre vaine » (The Waste Land) est tellement allusif qu'il en devient presque incompréhensible quand on ne consulte pas les notes qui l'accompagnent  [18] . Et même avec les notes, c'est difficile.
    • À nouveau, le but ici est de vous assurer que vous comprenez le poème avant d'essayer de le mémoriser. C'est toujours plus facile de mémoriser un poème que vous maitriser.
  4. Vu que vous ne pouvez plus vous fier aux rimes et au rythme pour vous rafraichir la mémoire, vous devez trouver des points clés dans le poème auxquels votre cerveau pourra se rattacher. Parcourez le poème à la recherche de moments que vous aimez, qui vous interpellent ou qui vous ont surpris. Essayez de les sélectionner à intervalles réguliers le long du poème de manière à avoir un passage mémorable ou apprécié pour chaque section du poème. Même si le poème est écrit en une seule longue strophe, vous pouvez choisir un passage clé ou une image mémorable ayant des intervalles de plus ou moins 4 lignes ou même chaque ligne si vous préférez, tout dépend du nombre de lignes totales du poème finalement.
    • Prenons comme exemple le poème de James Dickey « Pour le dernier carcajou » ( For the last wolverine [19] ). Pour ce poème, nous listerons simplement les images remarquables ou mémorables qui nous sautent aux yeux à la première lecture.
    • Le silence des grondements blanchissants, le dernier repas rouge, la tête qui se déforme, la dernière épinette agonisant seule, le grondement complété par la joie d'une belette avec un cœur d'élan sur son ventre, la voute dans les plumes, laisse-les s'accoupler jusqu'à la mort, c'est revenu, cette fois avec des ailes, mais petit, boueux, sans aile, le timide poème, le cœur d'élan dans les entrailles jaillissantes d'une aile, Seigneur laissez-moi mourir, mais pas disparaitre.
    • Notez de quelle manière chacun de ces passages est à la fois mémorable et indicateur d'un mouvement clé dans l'avancement du poème.
    • En mémorisant ces passages clés avant même d'essayer de réciter le poème complètement d'une seule traite, vous aurez des repères qui vous guideront dans la récitation du poème.
    • Mémorisez ces phrases mot à mot dans l'ordre exact correspondant à l'ordre dans lequel elles apparaissent dans le poème. Cela vous permettra d'avoir un aperçu condensé du poème qui vous aidera à le résumer par la suite.
  5. Tout comme vous l'avez fait dans le poème formel, vous devez bien maitriser l'évolution de l'histoire et la signification du poème en vers libre avant même d'essayer de le mémoriser. De cette manière, si vous ne retrouvez plus un mot lors de votre déclamation, vous pouvez simplement penser au résumé pour vous rafraichir la mémoire et savoir ce qui vient ensuite. Attelez-vous à travailler ces repères mémorables de l'étape précédente dans votre résumé, prenez le temps de donner corps à votre réseau de connexion qui mène d'une phrase à l'autre dans votre propre langage.
    • Si le poème est narratif, essayez de le déclamer comme une pièce de théâtre pour vous aider à vous souvenir de la chronologie et de la progression. Par exemple, le « Home Burial » (enterrement à la maison) de Robert Forst est tellement narratif, avec la scène d'exposition et les dialogues, qu'il se doit d'être véritablement joué et mis en scène  [20] [21] . Home Burial est particulièrement difficile à apprendre, car il est entièrement écrit en vers blancs (c'est-à-dire sans rimes).
  6. Vous devriez avoir une bonne base de départ en ayant déjà bien mémorisé la liste de vos phrases repères et en maitrisant déjà le résumé. Continuez à lire le poème à voix haute pour vous-même en essayant progressivement de vous détacher de votre feuille et de déclamer de mémoire jusqu'à ce que vous n'ayez plus besoin d'aucun support pour jouer le poème.
    • Ne soyez pas frustré si vous ne parvenez pas à une récitation parfaite du premier coup. Si vous ressentez de la frustration, détendez-vous un moment et prenez quelques minutes pour laisser votre cerveau se reposer.
    • Pensez toujours à faire votre liste d'images et de passages remarquables ainsi que votre résumé pour vous aider à maitriser la construction, la structure et le contenu du poème.
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