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Le dialogue est une partie fondamentale d’une histoire. Les écrivains cherchent à rendre les dialogues dans les romans, les pièces de théâtre et les films aussi naturels et authentiques que dans la réalité. Ils s’en servent souvent pour donner des informations aux lecteurs d’une manière intéressante et stimulante. Comprenez bien vos personnages pour écrire un bon dialogue. Lisez-le à voix haute pour vous assurer qu’il semble authentique et veillez à ce qu’il reste simple et réaliste.

Partie 1
Partie 1 sur 3:

Faire des recherches

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  1. Écoutez les conversations. Écoutez la façon dont les gens se parlent dans la réalité. Servez-vous de ces conversations et des motifs que vous distinguez à l’intérieur pour écrire un dialogue réaliste. Vous remarquerez que la façon dont nous parlons dépend de notre interlocuteur. Prenez cela en compte lorsque vous composez votre texte.
    • Omettez les parties qui ne produiront pas un bon effet à l’écrit. Par exemple, vous n’avez pas besoin d’écrire « bonjour » et « au revoir » au début et à la fin de chaque échange. Commencez directement par des phrases comme « C’est toi qui as fait ça ? » ou « Pourquoi as-tu fait ça ? »
    • Gardez un carnet sur vous pour pouvoir noter des extraits de vraies conversations qui vous marquent.
  2. Pour bien comprendre l’équilibre entre les vrais échanges et les répliques à l’écrit que vous devez rechercher, inspirez-vous de bons dialogues dans des livres et des films. Lisez des romans et des scénarios pour voir ce qui sonne bien et ce qui est moins convaincant et essayez de comprendre pourquoi c’est le cas  [1] .
    • Cherchez des auteurs dont les dialogues vous semblent authentiques sans vous baser sur des critiques ou des avis d’autres personnes. Si vous ne savez pas par quoi commencer, essayez de lire des œuvres d’auteurs comme Daniel Pennac, Fred Vargas ou Douglas Adams, dont les dialogues réalistes et percutants font vivres les récits.
    • Vous pouvez aussi lire et écrire des dialogues pour des scénarios de films ou de feuilletons radio, car ces deux genres reposent beaucoup sur le dialogue. Douglas Admas, connu pour la célèbre saga Le Guide du routard galactique , a fait ses débuts dans les feuilletons radio. C’est une des raisons pour lesquelles ses dialogues sont aussi vivants.
  3. Vous devez les comprendre complètement pour pouvoir leur donner une voix. Décidez s’ils sont taciturnes et parlent par monosyllabes, s’ils aiment utiliser des mots compliqués pour paraitre érudits, etc.  [2]
    • Vous n’êtes pas obligé(e) d’inclure absolument toutes les informations sur vos personnages dans votre œuvre, mais vous devez les connaitre.
    • Les facteurs comme l’âge, le genre, l’éducation, la région et le ton de la voix ont tous un effet sur la manière dont un personnage doit parler. Par exemple, un adolescent issu d’un milieu défavorisé en banlieue de Marseille ne s’exprimera pas de la même façon qu’un vieil avocat parisien.
    • Attribuez une voix distincte à chaque personnage. Les différents personnages n’emploieront pas tous le même vocabulaire, le même ton ou la même façon de s’exprimer. Veillez à ce que chacun ait une voix qui lui est propre.
  4. Faites attention à ce que le dialogue ne paraisse pas artificiel. Cela ne gâchera pas forcément la totalité de l’œuvre, mais un manque de naturel empêchera le lecteur d’être complètement immergé dans le récit, or cette immersion est le but principal d’un auteur. Tâchez de ne pas rendre vos dialogues trop rigides et artificiels. Ce style peut parfois fonctionner, mais seulement dans quelques cas particuliers  [3] .
    • Les dialogues artificiels sont ceux qui expriment seulement des évidences de façon insistance et emploient une syntaxe rigide que personne n’emploierait en réalité. Voici un exemple :
      « Bonjour Marie, tu sembles triste aujourd’hui, dit Charles.
      - Oui, Charles, je suis triste aujourd’hui. Veux-tu savoir pourquoi ?
      - Oui, Marie, je veux savoir pourquoi tu es triste aujourd’hui.
      - Je suis triste parce que mon chien et malade et cela me fait penser à mon père qui est décédé il y a deux ans dans des circonstances mystérieuses. »
    • Le dialogue ci-dessus est bien meilleur présenté de cette façon :
      « Marie, quelque chose ne va pas ? » demanda Charles. Marie haussa les épaules, les yeux rivés sur un point invisible au dehors.
      « Mon chien est malade. On ne sait pas ce qu’il a.
      - Je suis désolé, Marie, mais il est vieux tu sais. Peut-être que ce n’est que ça. » Elle agrippa le rebord de la fenêtre.
      « Mais alors, les médecins devraient le savoir.
      - Tu veux dire le vétérinaire ? demanda Charles, perplexe.
      - Oui. C’est ça. »
    • La deuxième version est beaucoup plus efficace, car Marie ne dit pas qu’elle pense à son père mort de façon explicite, mais ses propos nous poussent vers cette interprétation, surtout grâce à l’emploi du mot « médecins » au lieu de « vétérinaire ». Le dialogue est beaucoup plus fluide et réaliste.
    • Les dialogues plus artificiels et rigides peuvent fonctionner dans des œuvres comme Le Seigneur des anneaux , où les personnages peuvent tenir des discours très grandiloquents (et pas du tout réalistes !). C’est un bon choix pour un récit épique rappelant les légendes médiévales comme le cycle arthurien ou l’histoire de Tristan et Yseult.
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Partie 2
Partie 2 sur 3:

Écrire un dialogue

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  1. Adaptez-les au style de votre histoire. Certains écrits peuvent avoir le meilleur effet avec des verbes généraux comme « dire » ou « répondre ». D’autres peuvent nécessiter des mots plus précis comme « bougonner » ou « s’exclamer ». Un mélange des deux types peut également être efficace. Choisissez ce qui fonctionne le mieux selon vous dans le contexte de votre œuvre  [4] .
    • Quel que soit votre choix, faites attention à ne pas employer le même verbe tout le temps, car la répétition finira par ennuyer le lecteur.
  2. Le dialogue doit fournir des informations concernant l’histoire et (ou) les personnages au lecteur. C’est une façon excellente de donner plus de profondeur à vos personnages ou de fournir des informations à leur sujet auxquelles le lecteur n’aurait pas accès autrement.
    • Ne faites pas parler vos personnages de la pluie et du beau temps, même si ces échanges ont souvent lieu dans de vraies conversations. Vous pouvez utiliser les échanges de banalités du moment qu’ils sont utiles. Par exemple, ils peuvent servir à faire monter la tension. Si un personnage a besoin d’informations de la part d’un autre, mais que le deuxième insiste pour parler de choses insignifiantes, le personnage et le lecteur seront impatients d’en venir aux choses importantes.
    • Chaque dialogue doit avoir une fonction. Lorsque vous en écrivez un, demandez-vous ce qu’il apporte à l’histoire et ce qu’il permet de dire au lecteur au sujet des personnages ou de l’intrigue. S’il n’apporte rien, il est inutile et vous n’avez plus qu’à le supprimer.
  3. N’en apportez pas trop dans vos dialogues. De nombreux écrivains en herbe commettent cette erreur. Vous vous dites peut-être qu’il n’y a pas de meilleure façon de révéler des informations au lecteur que de faire en sorte que les personnages en parlent de manière détaillée. Détrompez-vous ! Les informations complémentaires doivent être introduites de façon subtile et progressive et dispersées dans tout le texte.
    • Voici un exemple de ce qu’il ne faut pas écrire :
      Marie se tourna vers Charles et lui dit : « Oh, Charles, te souviens-tu du jour où mon père est décédé dans des circonstances mystérieuses et où mon affreuse tante Ursule nous a fait quitter la maison ?
      - Je m’en souviens, Marie. Tu avais seulement douze ans et tu as été obligée d’arrêter l’école pour aider ta famille. »
    • Voici une meilleure version de cet échange :
      Marie dévisagea Charles, lèvres pincées. « J’ai reçu un appel de tante Ursule aujourd’hui. » Charles parut étonné.
      « Mais, c’est elle qui a viré ta famille de la maison ! Qu’est-ce qu’elle te voulait ?
      - Qui sait, mais elle a fait des allusions au décès de papa.
      - Des allusions ? demanda Charles en levant un sourcil.
      - Elle avait l’air de croire que sa mort n’avait rien de naturel. »
  4. Les conversations n’ont pas une seule dimension, surtout dans les récits. En général, elles révèlent toutes sortes de choses qui ne sont pas dites de manière explicite. Veillez à intégrer des informations implicites sur chaque situation dans vos dialogues.
    • Vous pouvez vous y prendre de nombreuses façons. Par exemple, si vous voulez qu’un personnage dise à un autre qu’il a besoin de lui, faites comprendre cela sans avoir recours à une phrase explicite comme « J’ai besoin de toi. » Par exemple, vous pouvez écrire :
      Charles se dirigea vers sa voiture. Marie lui prit le bras. Elle se mordait la lèvre. « Charles, je… Tu es obligé de partir tout de suite ? demanda-t-elle en lui lâchant le bras. On n’a toujours pas décidé ce qu’on va faire. »
    • Vos personnages ne doivent pas dire tout ce qu’ils pensent et ressentent. Cela révèlera trop d’informations et vous n’obtiendrez aucun suspense ou nuance.
  5. Les dialogues doivent être intéressants pour que le lecteur ait envie de continuer l’histoire. Faites l’impasse sur les échanges sans intérêt comme une discussion sur la météo à un arrêt de bus et attaquez directement les choses intéressantes, comme l’échange entre Marie et son horrible tante Ursule.
    • Vos personnages peuvent se disputer ou dire des choses étonnantes du moment qu’elles leur correspondent. Le dialogue doit toujours être intéressant. Si tous les personnages sont d’accord les uns avec les autres ou posent des questions simples aux réponses banales, le dialogue sera très ennuyeux.
    • Introduisez quelques actions dans les dialogues. Pendant les conversations, les gens tripotent des objets, rient, font la vaisselle, trébuchent, etc. Ajoutez des éléments de ce genre aux dialogues pour les rendre plus vivants.
    • Voici un exemple :
      « Tu ne crois tout de même pas qu’un grand gaillard en parfaite santé comme ton père a pu tomber malade et mourir, tout de même ? » demanda tante Ursule en ricanant. Marie s’efforça de garder son sang-froid.
      « Parfois, les gens tombent malades, tout simplement.
      - Et parfois, leurs amis les aident à tomber malades, » rétorqua Ursule. Elle parlait sur un ton tellement suffisant que Marie eut envie de passer la main dans le téléphone pour l’étrangler.
      « Tante Ursule, si quelqu’un l’a tué, savez-vous qui c’est ?
      - Oh, j’ai bien quelques idées, mais je vais te laisser en décider toute seule. »
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Partie 3
Partie 3 sur 3:

Relire le dialogue

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  1. Vous entendrez ainsi la manière dont il sonne. Vous pouvez apporter des modifications non seulement en fonction de ce que vous lisez, mais en fonction de ce que vous entendez. Après avoir écrit le dialogue, attendez quelque temps avant de le relire. Sinon, votre cerveau vous fera entendre ce que vous recherchiez et non ce qui est réellement écrit.
    • Demandez à un ami ou à un membre de votre famille à qui vous faites confiance de vous relire. Une autre personne pourra vous dire si le dialogue semble naturel ou s’il faut revenir dessus.
  2. Il n’y a rien de plus agaçant pour un lecteur (surtout lorsqu’il s’agit d’un agent ou d’un éditeur) que de lire un texte rempli de fautes de ponctuation, surtout dans les dialogues.
    • Si une réplique est suivie d’un verbe de parole, il faut une virgule à la fin, avant les guillemets fermants dans le cas où il y en a, comme ceci :
      « Bonjour, je m’appelle Marie, » dit Marie.
      Lorsque plusieurs répliques se succèdent, la première commence par des guillemets fermants et les suivants sont introduites par des tirets. La dernière se termine par des guillemets fermants. Voici un exemple :
      « Bonjour, je m’appelle Marie.
      - Enchanté. Je m’appelle Charles. »
    • Si vous introduisez une action au milieu d’une réplique, vous ne devez pas fermer les guillemets avant la partie narrative et les ouvrir après : « Je n’arrive pas à croire qu’il ait tué mon père, dit Marie, les yeux remplis de larmes. Cela ne lui ressemble pas. »
    • Si une réplique n’est pas suivie par un verbe de parole, mais par une action, terminez-la par un point (ou un point d’interrogation ou d’exclamation) et fermez les guillemets : « Au revoir, tante Ursule. » Marie raccrocha violemment le téléphone.
  3. Supprimez les mots et phrases inutiles. La simplicité sera bien souvent votre meilleure alliée. Lorsque nous parlons, nous ne sommes pas forcément très loquaces. Nous disons généralement les choses de manière succincte. Prenez cela en compte pour écrire un bon dialogue.
    • Voici un exemple de mauvaise réplique : « Je n’arrive pas à croire qu’après toutes ces années, c’est oncle Fred qui a assassiné mon père en mettant du poison dans son apéritif ! » dit Marie. Une version beaucoup plus efficace serait : « Je n’arrive pas à croire qu’oncle Fred a tué papa ! »
  4. Utilisez les dialectes avec grande prudence. Chaque personnage doit avoir sa propre voix, mais si vous lui attribuez un accent trop fort, cela peut devenir agaçant pour les lecteurs. En outre, si vous employez un dialecte que vous ne connaissez pas bien, vous risquez de créer des stéréotypes et d’insulter les personnes qui utilisent ce dialecte.
    • Employez d’autres méthodes pour faites comprendre au lecteur d’où viennent les personnages. Par exemple, employez des mots propres à une région ou un pays, comme « septante » au lieu de « soixante-dix ». Si vous avez un personnage qui vient d’une région ou d’un pays en particulier, veillez à utiliser les bons termes (par exemple, s’il vient du sud-ouest de la France, il dira « chocolatine » et non « pain au chocolat »).
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Conseils

  • Utilisez des ressources pour vous aider à composer un bon dialogue. Suivez des cours d’écriture ou consultez des livres et des sites qui sont faits pour aider les auteurs à améliorer leur technique pour écrire des dialogues et de bonnes histoires.
  • Cherchez des cours d’écriture dans les environs de chez vous. Ils peuvent concerner l’écriture littéraire, mais également les scénarios. Si vous travaillez avec d’autres personnes qui vous donneront leur avis, vous pouvez faire beaucoup de progrès.
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Avertissements

  • Ne vous attardez pas trop sur le dialogue lorsque vous faites votre premier jet. Il ne sera pas très bon, mais ce n’est pas grave. Vous reviendrez dessus pour l’améliorer par la suite.
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