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Avoir une amie qui a un comportement suicidaire n’est pas le genre de choses qu’on peut prendre à la légère. Avoir des tendances suicidaires est un état temporaire résultant d’une grosse dépression et l’acte suicidaire est bel et bien évitable quand on agit correctement  [1] . En tant qu’ami, vous pouvez sauver une vie potentielle en faisant attention aux signes précurseurs de suicide (en plus ceux que vous connaissez déjà), en supportant votre amie et en sachant à quel moment requérir une aide extérieure. Si votre amie court un danger immédiat, appelez le 112 ou Suicide Écoute au 01 45 39 40 00 numéro pour parler à des professionnels et avoir les ressources nécessaires.

Partie 1
Partie 1 sur 4:

Reconnaitre les signes

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  1. Ayez une idée de quelques exemples de pensées suicidaires [2] . Si vous voulez empêcher quelqu’un de se suicider, le plus important est de reconnaitre les signes précurseurs. Les pensées de suicide sont généralement d’au moins deux sortes, notamment le fait  [3]  :
    • de s’immerger très souvent dans ses pensées de façon obsessive,
    • de penser qu’il n’y a pas plus d’espoir et que le seul moyen d’arrêter la douleur est de se donner la mort,
    • de voir la vie comme étant hors de contrôle ou dénuée de sens,
    • d’avoir l’impression que le cerveau est en pleine confusion, rendant ainsi toute concentration difficile.
  2. Les pensées suicidaires s’accompagnent de plusieurs changements d’émotion. Voici quelques exemples d’émotion qui constituent des signes alarmants  [4]  :
    • des changements d’humeur extrêmes,
    • le sentiment d’être seul ou isolé, même en présence d’autres personnes,
    • le sentiment d’être inutile, se sentir coupable , avoir honte et se dire que tout le monde ne s’intéresse pas à vous,
    • la colère, l’anxiété , l’irritabilité, la fatigue, l’isolement et la tristesse, ou encore des accès de colère fréquents.
  3. Faites très attention à toute affirmation en rapport aux exemples de sentiments et de pensées qui précèdent le suicide. Voici quelques phrases courantes qu’un suicidaire peut dire  [5] .
    • La vie n’en vaut pas la peine.
    • Vous (ou qui que ce soit d’autre) seriez bien mieux sans moi.
    • Ne t’en fais pas, je ne serai plus là pour gérer cela.
    • Tu ne pourras que pleurer mon départ.
    • Je ne te dérangerai plus dans peu de temps.
    • Je n’arrive pas à tout gérer, alors à quoi ça sert ?
    • Je ne serai plus un fardeau dans peu de temps.
    • Il n’y a rien que je puisse faire pour changer quoi que ce soit.
    • Je ferais mieux d’être mort.
    • Je me dis qu’il n’y a plus aucun espoir.
    • Je n’aurais jamais dû naitre.
  4. La plupart de ceux qui pensent au suicide le font lorsqu’ils se rendent compte qu’ils se sentent bien mieux qu’avant, lorsqu’ils envisagent de mettre fin à leur jour  [6] . Il est possible que vous remarquiez que la personne est soudainement très calme, du fait d’avoir décidé d’en finir avec sa vie, et vous devriez agir immédiatement pour empêcher cela.
  5. Les personnes suicidaires présentent plusieurs changements d’attitude. Si vous remarquez quelques-uns des comportements cités plus bas, vous devriez vous en inquiéter  [7] .
    • Une baisse de forme au travail, à l’école ou concernant d’autres types d’activités (ou parfois l’inverse, car la personne cherche à passer le peu de temps qu’il lui reste à tout bien faire).
    • Une isolation sociale.
    • Le fait d’avoir très peu (ou pas du tout) d’intérêt pour les amis, le sexe, ou toute autre activité que la personne aimait pourtant.
    • Le manque de soin accordé à sa personne, et la négligence physique.
    • Des changements divers en ce qui concerne les habitudes de sommeil et d’alimentation. Faites attention à des comportements extrêmes comme une grève de la faim, un pauvre régime alimentaire ou le non-suivi des prescriptions médicales (surtout chez les personnes âgées).
    • D’importants changements dans sa routine quotidienne.
    • L'isolement et de la léthargie.
  6. Vérifiez l’existence ou non d’une planification de suicide  [8] . Le fait d’avoir déjà un plan signifie que l’acte même ne devrait plus tarder. Faites attention à tous les comportements suivants  [9] .
    • Le fait d’être en train de régler les derniers détails (organiser ses finances, offrir ses objets précieux, faire ses adieux aux proches).
    • Le fait de prendre des décisions passives ou irréfléchies concernant des choses importantes.
    • Le fait de regrouper des objets censés aider à se donner la mort, comme des armes ou des boites à pilules ou des médicaments.
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Partie 2
Partie 2 sur 4:

Parler à son amie suicidaire

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  1. Il peut être très accablant de parler du suicide, surtout si l’amie en question se sent honteuse ou coupable en plus de souffrir. Entamez une discussion avec elle en tête à tête. Choisissez si possible un endroit relaxe et familier.
  2. Voici quelques questions que vous pourriez poser pour commencer   [10] .
    • Comment gères-tu ce qui t’arrive ?
    • As-tu parfois envie de tout abandonner ?
    • Penses-tu souvent à la mort ?
    • Penses-tu à te faire du mal ?
    • Envisages-tu le suicide ?
    • As-tu déjà essayé de te faire du mal ?
  3. Soyez le plus clair que possible pour éviter d’avoir l’air d’accuser l’autre. Par exemple, si vous vouliez dire : « Tu dis toujours que tout est impossible », essayez une approche plus édulcorée comme : « Ces derniers temps, j’ai remarqué que tu ne sembles plus accorder beaucoup d’intérêt à tout ce qui te faisait plaisir avant. »
    • Une autre façon de montrer à votre amie que vous vous en faites pour elle, c’est d’aborder ouvertement le sujet. Si vous évoquez clairement votre préoccupation, vous aurez ainsi émis le message du sentiment d’urgence de la chose.
    • Tout le monde pense que le fait de parler de suicide fera naitre cette idée dans l’esprit de la personne concernée. Le fait de parler ouvertement du suicide peut en fait permettre à votre amie de réaliser qu’il y a d’autres options qui sont disponibles  [11] .
    • Soyez tenace . Il est possible que votre amie essaie d’écarter vos peurs en vous regardant avec confusion ou en vous amenant à vous sentir idiot d’avoir pensé qu’elle compte en finir avec sa vie. Cependant, n’hésitez pas à être tenace dans ce que vous avancez, surtout si vous aviez reconnu quelques-uns des signes susmentionnés.
  4. Évitez de stigmatiser le suicide  [12] . Gardez l’esprit ouvert et ne jugez pas les décisions ou les sentiments de votre amie. Il est possible que vous ne soyez pas d’accord avec son raisonnement, ou que vous ne pensiez pas que son problème soit suffisamment grave pour envisager le suicide. Toutefois, dites-vous que vous ne pouvez pas entièrement comprendre.
    • Dans notre culture, les gens pensent en majorité que le suicide est un acte égoïste, immoral et fou. Sachez que cet acte est le résultat d’un mal que l’on peut traiter et pour lequel votre amie n’est pas fautive  [13] .
  5. Il est facile de se dire qu’on peut aider l’autre en disant ce qu’on pense et la façon dont on voit les choses, mais ce n’est pas toujours le cas. Veillez à éviter les réponses suivantes.
    • Évitez de faire des affirmations qui tendent à dédramatiser les choses, par exemple « les choses ne sont pas si mauvaises que cela ».
    • Évitez les commentaires superficiels qui suscitent des sentiments de solitude ou de honte, comme dans cette phrase « Tu as encore tellement de choses à vivre » ou « Ta famille, tu penses au moins au mal que tu pourrais leur faire ? »
    • Faites plutôt preuve de compassion avec une phrase comme ceci : « Si tu en es à ce point, c’est que les choses doivent être vraiment catastrophiques. »
  6. Écoutez avec attention votre amie . Essayez de faire en sorte qu’à travers votre discussion, votre amie se sente assistée et aimée. Essayez autant que possible de l’écouter sans la juger, et de vous mettre à sa place. Vous pourrez ainsi accepter ce qu’elle ressent et la comprendre. Regardez-la et servez-vous de votre langage corporel pour lui montrer que vous êtes là pour écouter  [14] .
    • Laissez votre amie se libérer complètement. Même si beaucoup de mots d’encouragement vous viennent à l’esprit pour lui remonter le moral, retenez-vous. Donnez à votre amie la possibilité de s’exprimer, sans lui couper la parole pour dire ce que vous pensez.
    • Acceptez les sentiments. Il peut s’avérer difficile d’exprimer des sentiments que d’autres personnes ont du mal à comprendre. Amenez votre amie à se sentir moins seule en lui montrant que vous la comprenez et que vous acceptez ce qu’elle ressent  [15] .
  7. L’assistance émotionnelle est une puissante arme pour amener quelqu’un à ne plus vouloir se suicider. Montrez-lui que vous l’aimez beaucoup, que vous pensez à elle et qu’elle compte pour vous. Montrez-lui que vous la respectez et que vous l’aimez à travers la discussion.
    • C’est votre chance d’exposer votre façon de voir les choses à votre amie. Dites-lui que vous comprenez que le suicide soit une solution définitive à un problème pouvant être réglé, mais que vous êtes prêt à l’aider à prendre en compte d’autres options.
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Partie 3
Partie 3 sur 4:

Empêcher son amie à se suicider

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  1. Voyez si elle a accès à des armes ou à toute autre méthode pouvant l’amener à se suicider. Posez-lui la question sans avoir l’air hautain ou sans donner l’impression de la juger. Cette question est importante, car le fait d’avoir un plan signifie que la situation est encore plus urgente que vous ne le pensiez  [16] .
  2. Éliminez tout moyen potentiel  [17] . Retirez de la maison de votre amie toutes les armes à feu. Le moyen le plus courant de se suicider est d’utiliser un pistolet, et avec une arme, toute tentative est susceptible de très mal finir  [18] . Aussi, veillez à vous débarrasser de tous les médicaments sur ordonnance (ou pas) et qui semblent n’être d’aucune utilité à l’heure actuelle.
    • Si votre amie prend des médicaments sur ordonnance, il vous faudra probablement lui proposer de lui garder ces comprimés, afin de lui donner les bons dosages.
  3. Entendez-vous avec votre amie afin qu’elle vous informe au cas où elle serait tentée de passer à l’acte. Dites-lui ce que vous ferez pour respecter votre part du contrat, comme le fait d’appeler un professionnel. Ne lui faites aucune promesse que vous n’êtes pas sûr de tenir .
    • Avant cela, demandez-vous à quel point vous pouvez réussir à vous impliquer, vu que cela peut s’avérer accablant et assez prenant.
  4. Afin de pouvoir assister votre amie de la meilleure des manières, cherchez à en savoir plus à propos des groupes de soutien qui existent dans votre région, et rassemblez des informations qui vous permettront de mieux comprendre ce qui pousse les gens à se suicider.
    • Il existe plusieurs groupes de soutien, dont certaines rencontres se font en personne et d’autres en ligne. Recherchez sur Internet des groupes qui traitent des questions de suicides et qui apportent des éléments d’informations sur d’autres ressources  [19] .
  5. Soyez attentif . Si votre amie court le risque immédiat de mettre fin à ses jours, ne la laissez pas seule jusqu’à ce qu’une aide professionnelle arrive. Veillez à ce que quelqu’un reste avec elle tout le temps  [20] .
  6. Soutenez votre amie continuellement. Cela peut inclure le fait de lui parler et de voir comment elle va, ou de lui accorder plus de temps qu’à toute autre chose. Ce type d’assistance l’aidera à se sentir plus importante, tout en guérissant de la dépression qui aurait été à l’origine de ses idées suicidaires.
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Partie 4
Partie 4 sur 4:

Solliciter une aide extérieure

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  1. En cas d’urgence, n’hésitez pas à appeler le 112. N’essayez pas de régler le problème tout seul, et prenez toujours très au sérieux une personne qui pense à se suicider  [21] .
  2. Appelez un numéro d’urgence pour le suicide  [22] . Toute personne suicidaire doit bénéficier d’une assistance immédiate de la part d’un professionnel de la santé mentale. Une fois encore, appelez le 112, Suicide Écoute, ou tout autre numéro d’urgence afin que vous (ou toute autre personne non qualifiée) ne vous retrouviez pas à conseiller votre amie tout seul.
  3. Suggérez une thérapie . Le fait de consulter régulièrement un thérapeute et de parler des pensées ou des envies de suicide, ainsi que de ce qui les déclenche, peut aider les personnes dépressives à ne pas se donner la mort. Aussi, pour ceux qui ont déjà essayé de s’ôter la vie, le fait de participer à la thérapie peut réduire de moitié le risque de récidive  [23] .
  4. Faites une liste des autres personnes importantes dans la vie de votre amie. Si ses proches sont au courant du problème, ils pourraient être plus attentifs et seront à l’affut de signes alarmants. Cependant, n’informez d’autres personnes que si vous pensez qu’ils peuvent apporter de l’aide  [24] .
  5. Le fait de jouer un tel rôle de façon sérieuse peut être fatigant, frustrant et stressant. Veillez dans le même temps à assurer vos besoins émotionnels et physiques. Parler de vos sentiments à des personnes en qui vous avez confiance vous aidera à gérer la situation et à comprendre ce que vous vivez  [25] .
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Conseils

  • Soyez prudent lorsque vous appelez la police. Les agents de la police sont formés pour se protéger et protéger les autres avec des moyens parfois mortels si le besoin s’en fait sentir. Si votre amie a l’habitude d’avoir des crises de colère ou de violence, un suicide dû à une altercation avec les forces de l’ordre peut se produire.
  • Vous trouverez ici d’autres numéros d’urgences en cas de suicide
  • Envisagez de suivre une formation spéciale pour en apprendre plus sur la façon d’avoir une conversation ouverte, ou participez à un atelier de formation appliquée en techniques d’intervention face au suicide pour savoir comment aider quelqu’un qui veut se suicider.
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Avertissements

  • Sachez que vous ne devez utiliser la force physique qu’en dernier recours, si et seulement si vous voyez que votre amie fait preuve de violence envers les autres ou envers elle-même.


Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé.

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Le numéro des urgences médicales européen est le : 112
Vous retrouverez les autres numéros des urgences médicales pour de nombreux pays en cliquant ici.
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