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Dans le domaine financier des entreprises, il existe un taux, le taux de distribution des bénéfices (TDB, qu'on appelle aussi le pay out ratio ou POR, puissance financière anglo-saxonne oblige !) qui permet de mesurer la part des bénéfices qu'une entreprise accorde à ses actionnaires, le reste étant réinvesti dans la société. En général, il se calcule sur un exercice, soit un an. Les sociétés qui ont un taux de distribution élevé sont des sociétés bien implantées. Les sociétés plus jeunes, et cela semble logique, préfèrent privilégier leur expansion en réinvestissant. Ce taux de distribution des bénéfices se calcule de deux façons différentes en faisant le rapport dividendes/bénéfices nets consolidés ou le rapport dividende annuel par action/bénéfice par action , mais au final, le taux sera identique.

Méthode 1
Méthode 1 sur 3:

Calculer en utilisant le bénéfice total et les dividendes versés

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  1. Pour calculer ce fameux TDB, il vous faut connaitre le montant des bénéfices faits par l'entreprise que vous avez en vue, si vous voulez investir. Le plus souvent, on table sur un exercice, c'est-à-dire une année civile complète. Cette information est disponible, entre autres, dans le compte annuel de résultats de la société  [1] . Par bénéfices (ou résultat net), on entend la somme, tirée du chiffre d'affaires (CA), qui reste à l'entreprise une fois déduites toutes les charges (d'exploitation, financières et exceptionnelles). Dans ces charges, on trouve par exemple, les impôts et taxes, la dépréciation des stocks, l'amortissement, les intérêts des emprunts.
    • Prenons la société EuroLampes, une société récente, qui a fait 200 000 € de CA lors de la première année. Elle a eu 50 000 € de charges. Le résultat net de cette société pour l'année en question est donc : 200 000 - 50 000 = 150 000 € .
  2. C'est l'étape suivante. En effet, toute société par actions qui fait des bénéfices en verse une partie à ses actionnaires (ce sont les dividendes) et l'autre partie est provisionnée ou réinvestie. Les dividendes par action n'apparaissent généralement pas dans le rapport financier de la société. Par contre, le montant apparait dans le bilan au passif  [2] .
    • Supposons que EuroLampes, une société relativement jeune, ait décidé de réinvestir la plus grande partie de ses bénéfices dans la société pour s'agrandir, mais décide aussi de reverser 3 750 € par trimestre sous forme de dividendes. Au bout d'un an, la société aura versé : 4 x 3 750 = 15 000 € en dividendes à ses actionnaires.
  3. Quand, sur une période donnée, vous connaissez le résultat net et le montant versé sous forme de dividendes, le calcul du TDB est élémentaire. Il suffit de diviser le second par le premier… et vous avez votre taux de distribution des bénéfices !
    • Pour la société EuroLampes, le taux de distribution des bénéfices s'obtient en faisant : 15 000/150 000 = 0,10 (soit 10 %) . EuroLampes a donc versé 10 % de ses bénéfices à ses actionnaires et le reste, soit 90 %, est réinvesti.
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Méthode 2
Méthode 2 sur 3:

Calculer en utilisant le dividende annuel et le bénéfice par action

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  1. La méthode évoquée précédemment n'est pas la seule possible pour calculer un taux de distribution des bénéfices, on peut le calculer à partir de deux autres données comptables. Il vous faut en premier lieu le dividende versé par action. Si les dividendes sont versés par trimestre, il faudra faire le calcul sur un exercice complet si vous vous voulez votre taux annuel de distribution  [3] .
    • Prenons un autre exemple, celui de la société Caltabis, fondée en 1958. Elle n'a pas en projet de s'étendre et prévoit donc de verser de plus gros dividendes. Supposons qu'au premier trimestre (T1), Caltabis ait versé 1 €/action à ses actionnaires, 0,75 € au trimestre T2, 1,50 € au trimestre T3 et 1,75 € au trimestre T4. Pour obtenir le TDB de la société, il faut faire la somme versée par action dans l'année, ce qui donne : 1 + 0,75 + 1,50 + 1,75 = 4,00 € par action . Ce dernier chiffre est ce qu'on appelle le dividende par action ou DPA.
  2. Il vous faut donc avoir le bénéfice par action (BPA ou EPS en anglais) de la société pour la période en question. Ce BPA est le rapport des bénéfices comparativement aux actions. Dans l'absolu, ce serait la somme qui serait versée pour chaque action si la société versait l'intégralité de ses bénéfices (100 %) aux actionnaires. Ces informations (bénéfices et nombre d'actions) apparaissent dans le compte des résultats de l'entreprise  [4] .
    • Supposons que Caltabis ait un capital social réparti en 100 000 actions et qu'elle ait dégagé 800 000 € de bénéfices lors de l'exercice annuel précédent. LE BPA sera alors de : 800 000/100 000 = 8 € par action .
  3. Tout ce qui vous reste à faire est de diviser ces deux valeurs. Le TDB s'obtient en divisant le DPA par le BPA.
    • Si on reprend le cas de la société Caltabis, le taux de distribution des bénéfices s'obtient divisant 4 (DPA) par 8 (BPA), soit 4/8 = 0,50 (soit 50 %) . Dit autrement, la société a versé la moitié de ses bénéfices à ses actionnaires pour l'exercice précédent.
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Méthode 3
Méthode 3 sur 3:

Utiliser le taux de distribution des bénéfices avec discernement

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  1. Il y a donc les dividendes que l'on va appeler « classiques » versés chaque trimestre en général, et ce, en fonction des résultats de l'entreprise. Il arrive aussi qu'une société verse des dividendes exceptionnels à certains ou tous ses actionnaires. Sachez que ces dividendes « exceptionnels » ne doivent pas entrer en ligne de compte pour le calcul du taux de distribution. Si la société que vous analysez présente de tels dividendes, la formule de calcul est alors la suivante : Total de tous les dividendes - dividendes exceptionnels)/bénéfice net .
    • Prenons l'exemple d'une société qui verserait par trimestre des dividendes « classiques » pour un montant annuel de 1 000 000 €, mais qui verserait aussi en une fois des dividendes exceptionnels (pour cause de bons placements financiers, par exemple) d'un montant total de 400 000 €. Dans ce cas, pour le calcul du taux de distribution, il faut faire abstraction de ces dividendes particuliers. Si la société fait un bénéfice net de 3 000 000 €, le taux de distribution de cette société s'établit comme suit : (1 400 000 - 400 000)/3 000 000 = 0,334 (soit 33,4 %) . Bref, on ne tient pas compte des bonus exceptionnels.
  2. Ce n'est qu'un critère, mais l'évolution du taux de distribution des bénéfices à moyen et long terme d'une société peut aider à la prise de décision si vous avez de l'argent à placer. Les investisseurs avisés regardent certes le TDB (Est-il important ou pas ? Cette société est-elle rémunératrice ?), mais aussi la variation de ce même taux dans le temps (Dans quelle fourchette de pourcentages évolue-t-il d'une année sur l'autre ? Cette société est-elle stable ?) Bien sûr, tous les investisseurs ne poursuivent pas les mêmes objectifs, mais globalement, les sociétés ayant des TDB très bas ou au contraire très élevés ou bien les sociétés qui connaissent une très grande variation de TDB dans le temps, sont autant d'entreprises à risques financiers.
  3. Si vous voulez des revenus stables, optez pour des TDB élevés ; si vous cherchez un rendement futur, investissez dans les sociétés dont le TDB est faible. Vous le voyez, les investisseurs peuvent être intéressés par les deux profils. Un TDB élevé prouve la maturité d'une société, elle n'a plus besoin d'investir autant et distribue donc plus largement ses bénéfices aux actionnaires, c'est un placement sûr, de « bon père de famille » (ex. : Peugeot). À l'opposé, quelqu'un qui envisage de faire de gros bénéfices à moyen et long terme privilégiera un TDB faible. Pour lui, cette société investit, s'équipe, ce qui est, théoriquement, bon pour l'avenir. Si ces placements s'avèrent judicieux, vous décrocherez le jackpot. Il y a cependant un risque si les investissements ne portent pas leurs fruits. Il y a une sorte de pari sur l'avenir.
  4. À priori , une société qui annonce des TDB de 100 % ou plus peut sembler une bonne affaire pour des investisseurs. C'est souvent le signe d'une santé financière fragile. Si on décrypte ce que signifie un taux de 100 %, on en arrive au constat que la société reverse tous ses bénéfices aux actionnaires, et si elle verse plus, c'est qu'elle perd de l'argent ! Il y a de grandes chances que dans les années suivantes, ce taux chute drastiquement.
    • Cependant, il existe des exceptions à cette règle. Certaines entreprises ayant pignon sur rue avec un bon potentiel de croissance peuvent se permettre d'avoir de tels taux. Ainsi, en 2011, la célèbre firme AT&T a versé environ 1,75 € en dividende par action, beaucoup plus que le bénéfice net par action qui était de 0,77 €, soit un taux de distribution de plus de… 200 %. En fait, de par sa stratégie, AT&T a estimé qu'en 2012 et en 2013, le bénéfice devrait s'établir à environ 2 € par action. Il y a là une sorte d'aberration financière (on ne peut reverser plus qu'on a gagné), mais qui se justifie sur le long terme.
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Conseils

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Avertissements

  • Il ne faut pas confondre taux de distribution et rendement d'une action. Ce dernier se calcule comme suit : rendement = DPA (dividende par action)/cours de bourse de l'action.
  • On peut également le calculer en faisant : rendement = (TDB x BPA)/cours de bourse de l'action.
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