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Le chêne est un des arbres les plus répandus sur la planète et il est très facile à reconnaitre. Il fut et est symbole de puissance, de stabilité et de majesté. Louis IX rendait la justice sous un chêne ! Son bois n’est peut-être pas précieux, mais il est très recherché. Si certaines espèces sont faciles à reconnaitre, il en est d’autres que l’on n’aurait jamais attribué au genre Quercus.

Méthode 1
Méthode 1 sur 4:

Reconnaitre les diverses espèces de chênes

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  1. Dans le genre Quercus , l’on compte sur la planète pas moins de 600 espèces de chênes, d’arbres et d’arbrisseaux. Certains sont à feuilles caduques, d'autres persistantes  [1] .
    • Les chênes sont essentiellement dans l’hémisphère nord, aussi bien aux latitudes moyennes qu’élevées. On les trouve aussi bien en Amérique du nord et centrale qu’en Europe et en Asie.
    • Il est assez difficile de pouvoir faire une subdivision taxonomique des chênes, en raison de leur grande variété et d’une hybridation complexe, mais limitée au fil des siècles. Si bien que l’appellation de « chênes » recouvre plusieurs genres, comme les genres Mesobalanus (chêne de Hongrie), Cerris , Protobalanus ou Lobatae . À ce jour on connait quelques hybrides entre Quercus (chênes que nous connaissons en France) et Mesobalanus . Certains chênes sont soupçonnés d’être des hybrides sans plus de preuves (chêne blanc).
  2. Il existe certes des guides sur les seuls chênes, mais ils sont rares. Par contre, dans n’importe quel guide sur les arbres en France, vous devriez avoir une foule de renseignements, de photos et de schémas sur les chênes.
    • En France, on peut classer les chênes en deux catégories : les espèces à feuilles lobées et caduques, et les espèces à feuilles persistantes, entières ou à lobes aigus, cette catégorisation vaut ce qu'elle vaut et n'a pas la prétention d'être scientifique  [2]  !
    • Dans les espèces à feuilles caduques, il y a des espèces autochtones, comme les chênes pédonculés ( Quercus robur ), sessiles ( Quercus petraea ), pubescents ( Quercus pubescens ) et tauzins ( Quercus pyrenaica ), et des espèces introduites, comme le chêne hispanique ( Quercus hispanica ), le chêne rouge ( Quercus rubra ) et le chêne des marais ( Quercus palustris ).
    • Parmi les espèces à feuilles persistantes, plutôt présentes en milieu méditerranéen (milieu plutôt sec),  citons le chêne vert (ou yeuse, Quercus ilex ), le chêne kermès (ou des garrigues, Quercus coccifera ) et le chêne-liège ( Quercus super … pour les bouchons  [3]  !). La sécheresse limite la propagation des chênes, arbres de milieux plus humides.
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  1. Observez plus particulièrement la forme générale de la feuille, puis le contour, les nervures et enfin le pétiole.
    • La forme des lobes, ces parties qui constituent le pourtour des feuilles, est souvent caractéristique. Tout un chacun connait cette forme en une dizaine de lobes. Certaines feuilles ressemblent à celles du pissenlit (chêne des marais), tandis que d’autres ressemblent à s’y méprendre aux feuilles de houx (kermès). Enfin, certains chênes présentent des feuilles aux bords rectilignes (chêne vert).
    • La partie entre chaque lobe est la « déchirure » ou plus scientifiquement le « sinus ». Ce sinus, selon les espèces est plus ou moins marqué, profond, large ou découpé.
  2. Au sein d’un même arbre, vous pouvez avoir des feuilles aux formes différentes. Votre identification devra s’appuyer sur un échantillon de quelques dizaines de feuilles  [4] .
    • Parfois, la description de la seule feuille n’est pas suffisante pour l’identification de l’espèce. Il faut alors se rabattre sur d’autres caractéristiques, comme le gland, l’écorce ou l’implantation régionale.
    • Les feuilles de chêne sont simples (non groupées) et disposées de façon alterne (décalées les unes par rapport aux autres) de part et d’autre de la branche.
    • Les branches (et les feuilles) du chêne sont disposées de telle façon qu’elles laissent passer une lumière tamisée. Autant dire que les branches (grosses et petites) sont espacées les unes des autres. Si le chêne est de forme pyramidale à ses débuts, il a une silhouette plutôt ronde à l’âge adulte et une forme aléatoire en fin de vie au rythme des coupes et des accidents.
  3. Bien vertes au printemps et en été, les feuilles tournent au rouge orange à l’automne et au brun beige à l’arrivée de l’hiver : elles se détachent alors de l’arbre pour les espèces caduques.
    • Le chêne fait partie de ces arbres qui sont somptueux à l’automne grâce à ses couleurs flamboyantes. C’est une des raisons qui expliquent que les gens le connaissent et le reconnaissent. Au printemps, certains chênes sont remarquables avec une teinte rouge ou rosée, mais ces couleurs passent très vite au vert tendre, puis plus foncé.
    • Si les feuilles du chêne tombent, c’est tard à l’automne, parfois même elles se maintiennent, d’un beige clair presque blanchâtre, sur les branches jusqu’au printemps, moment où elles laissent place aux jeunes feuilles.
    • Nombre de chênes sont à feuilles caduques et pourtant dans une forêt de feuillus, ils sont faciles à reconnaitre : ils ont encore bon nombre de leurs feuilles. Si on les remarque en hiver durant une promenade en forêt, c’est parce que ce sont celles du bas qui ont réussi à se maintenir, protégées qu’elles ont été du vent qui dégarnit le centre et le sommet de l’arbre.
    • Les chênes méditerranéens (verts, kermès et liège) se parent de couleurs vives, comme ceux des zones plus tempérées, mais les tons ne sont pas les mêmes. On est ici plutôt dans les tons de beige et de marron intenses  [5] .
    • De loin, à l’automne, une chênaie du nord de la France peut faire penser à une forêt d’érables , tant est flamboyante (tons de rouge et de jaune intenses) la canopée. En se rapprochant, les feuilles aux lobes arrondis ne peuvent faire illusion. Par contre, il existe quelques espèces ayant des feuilles à lobes effilés et là, la confusion est possible, quand bien même la taille des feuilles est bien différente.
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Méthode 3
Méthode 3 sur 4:

Identifier un chêne grâce aux glands

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  1. Le gland renferme ce qui va germer (plantule et radicule) si les conditions de sol et de climat s’y prêtent. Tous les glands ne donneront pas des chênes majestueux.
    • Le gland est formé d’une cupule bien visible qui fait la jonction entre le pédoncule et le gland lui-même. Ce petit « bonnet » protège certes le gland durant toute sa maturation, mais c'est par lui que passent, selon un procédé complexe, tous les nutriments nécessaires à la croissance du gland. Selon les espèces, cette cupule est plus ou moins grande, plus ou moins boursoufflée.
    • Dans un gland, il y a généralement une graine, parfois deux ou trois. Selon les espèces, la maturation des glands va de 6 à 18 mois. La germination nécessite des sols humides, mais pas détrempés et s’ils sont plantés (ou s'enfouissent tout seuls) à la fin de l’automne en extérieur, le froid hivernal a tendance à favoriser la germination  [6] .
    • Les glands se consomment : nombre d’animaux de la forêt s’en nourrissent, comme les biches, les écureuils…, certains chênes donnent des glands comestibles pour les hommes ! Ces animaux qui se nourrissent de glands ont un rôle non négligeable dans la dispersion des chênes : en absorbant les glands et en les décomposant, ils rejettent les graines de chêne (résistant à la digestion !) dans la nature par leurs excréments. Quant aux écureuils, comme ils cachent les glands, il leur arrive d’en oublier et ces glands germent pour, parfois, donner naissance à de beaux arbres.
    • Quand un gland tombe à terre, la probabilité qu’il devienne un de ces arbres majestueux, vieux de plusieurs siècles, est de 1 pour 10 000 ! Est-ce pour cette raison qu’un chêne produit autant de glands ?
  2. Observez, si c’est possible les glands sur les branches et pour une étude plus poussée, ceux tombés à terre, autour de l’arbre. Les glands sont des akènes, soit des fruits secs, dont la taille et la couleur varient selon les espèces et l’âge de l’arbre. Un gland est composé de deux parties : un petit chapeau dur (la cupule) et le fruit proprement dit (l’akène).
    • Observez tout d’abord le nombre et l’implantation des glands. Parfois, le gland est seul à la base d’un groupe de feuilles, d’autres fois, ils sont réunis par deux ou par trois, jointifs par le haut de la cupule.
    • Notez l’aspect de la cupule. Tout gland est protégé par une espèce de demi-coque en bois, comme si le gland en était coiffé. Chaque espèce de chêne a des cupules différentes, certaines sont lisses, d’autres profondément bosselées. La cupule est un identifiant pratique et sûr pour l'identification.
  3. Ils diffèrent en longueur et en diamètre. Le gland est un fruit très reconnaissable, pouvant parfois atteindre trois ou quatre centimètres. De forme généralement oblongue, il peut parfois être plus sphérique, mais plus petit.
    • Bien sûr, il ne s’agit que d’une remarque générale, mais la cupule couvre entre un quart et un tiers du gland. Cette proportion n’est pas un indice fiable pour l'identification  [7] .
    • Les jeunes chênes (moins de 20 ans) ont cette particularité de ne pas produire de glands. Par contre, à partir de 60 ans, la production est importante et le maximum est atteint au bout d’un siècle.
  4. Notez les couleurs de l’akène, sa forme terminale (reste du style), voyez s’il y a des stries ou des rayures.
    • Les glands des chênes rouges sont plutôt foncés dans les tons de rouge et brun, tandis que ceux des chênes blancs sont gris pâle.
    • Les chênes blancs produisent des glands une fois par an. Comme ils contiennent peu de tanins et ont un bon gout, ils sont un des aliments préférés de certains animaux de la forêt ou non, comme les biches, les sangliers, les oiseaux et autres rongeurs.
    • Les glands des chênes de la région méditerranéenne, encore faudrait-il demander conseil, sont plus aptes à la consommation, car ils contiennent moins de tanins que leurs homologues des zones plus froides. Ils se consomment alors comme des châtaignes à la condition de les faire cuire dans plusieurs eaux pour en extirper les tanins solubles. Les glands sont riches en glucides (50 %) et lipides (30 %).
    • Les chênes des zones plus septentrionales sont trop chargés en tanins, ce qui n’empêche pas les animaux sauvages d’en consommer à défaut de meilleurs, mais ils n’ont pas le même estomac que nous !
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Méthode 4
Méthode 4 sur 4:

Identifier un chêne grâce à son écorce et son bois

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  1. Elle est assez reconnaissable avec ses sillons longitudinaux roses et ocre, de plus en plus marqués au fil du temps.
    • Les sillons sont, sur la partie basse du tronc des vieux spécimens, séparés par des parties d’écorce plus ou moins planes, et plus larges avec l’âge. Dans les branches, plus jeunes, les sillons sont moins marqués.
    • La couleur de l’écorce est variable d’une espèce de chêne à l’autre, mais dans l’ensemble, l’écorce est grise, les autres couleurs ne sont que nuances. La couleur de l’écorce va du presque noir ou presque beige, avec toutes les nuances entre.
  2. Les chênes très âgés se remarquent généralement par leur taille imposante. Les plus beaux chênes de France, plus de 40 m, sont dans les forêts de Bercé et de Tronçais.
    • Les chênes adultes sont imposants, certains dépassent les 20 ou 30 mètres de hauteur, avec une largeur équivalente. Sauf accident, l’arbre est équilibré, droit et sa masse est bien répartie dans les deux tiers supérieurs.
    • Quant au tronc, il n’est pas rare de voir des chênes, en milieu tempéré océanique, ayant une circonférence de 8 à 9 m, voire plus. Les chênes vivent facilement 200 ans et le plus vieux chêne de France est le chêne pédonculé d'Allouville-Bellefosse : 1 200 ans  [8]  ! C’est connu, plus un tronc est large, plus l’arbre est âgé.
    • La couronne (ensemble des feuilles et des branches) est souvent imposante, ce qui en fait toujours un arbre très recherché pour son ombre lors des étés chauds… et sa beauté !
  3. Une fois coupé, le bois de chêne peut être facilement identifié par sa couleur, son odeur et son grain : c'est une très belle essence !
    • Le bois de chêne est extrêmement dur, ce qui en fait un matériau idéal aussi bien pour des pièces de charpente que pour des parquets, des meubles… Bien que couteux, il est apprécié par certains particuliers qui en font du bois de chauffage, sa combustion est lente et le rendement calorifique élevé.
    • Mis à part les bucherons et les travailleurs sur bois, il est difficile d’identifier un chêne sans connaitre nombre de caractéristiques. Chaque région a ses chênes et à force, vous devriez reconnaitre sans peine les trois ou quatre espèces qui constituent votre environnement. Si vous voyagez, en France ou à l’étranger, vous risquez de tomber sur des espèces nouvelles, parfois très différentes.
    • En séchant, le bois des chênes rouges devient encore plus foncé, alors que celui des chênes blancs s’éclaircit un peu plus.
    • Le bois de chêne est souvent confondu avec celui de l’érable, mais à l’odeur, il n’y a pas de confusion possible. Celle de ce dernier est douce (comme celle du sirop qui en est tiré), tandis que le chêne a une odeur de fumée, plus puissante.
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