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Quasiment tous les verbes français ont un substantif associé, il suffit de prendre la racine du verbe et de lui adjoindre le bon suffixe. Dans une phrase, remplacer un verbe par son substantif oblige à changer la phrase. Le style de votre prose peut en être allégé comme alourdi. S’il est vrai que la nominalisation à base verbale est évidente pour certains verbes, il arrive que pour d’autres le choix du suffixe soit plus délicat et sujet à mauvaise transformation : en clair, vous risquez de ne pas tomber sur le substantif correspondant. C’est un bel exercice de maitrise de la langue.

Méthode 1
Méthode 1 sur 3:

Ajouter un suffixe à un verbe

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  1. Bon nombre de verbes peuvent ainsi être transformés en substantifs. Résister et réjouir ont pour substantifs respectifs résistance et réjouissance . D’autres verbes ont un substantif se terminant par -ence , comme adhérer qui donne adhérence [1] .
    • La phrase « certains peuples coexistent tant bien que mal dans cette région » peut être changée en « la coexistence de certains peuples se fait tant bien que mal dans cette région ». Vous le voyez, la phrase doit être reformulée.
  2. Avec d’autres verbes, nombreux, il faut ajouter -ment à la racine du verbe. C’est ainsi qu’ aliter , boiter et braire donnent respectivement alitement , boitement et braiment [2] .
    • Prenons la phrase, « l’âne brayait chaque matin, et nous réveillait ». Avec le substantif, cela peut donner une phrase du type, « le braiment de l’âne nous réveillait chaque matin ».
  3. Avec d’autres verbes encore, très nombreux eux aussi, il faut ajouter les suffixes -tion ou -sion . Ainsi, les verbes informer , décider et décrire ont comme forme substantive les noms information , décision et description [3] .
    • Prenons la phrase suivante : « il décida de refuser l’offre d’emploi ». En transformant le verbe en substantif, cela peut donner la phrase : « il prit la décision de refuser l’offre d’emploi ».
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Méthode 2
Méthode 2 sur 3:

Reformuler une phrase

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  1. Un verbe est un mot conjugué qui désigne à l’intérieur d’une phrase une action ou un état. Lorsque vous voulez nominaliser un verbe dans une phrase, cette dernière devra être modifiée dans sa structure pour garder tout son sens.
    • Dans la phrase, « la voiture percuta violemment l’arbre », percuter est le verbe conjugué au passé simple.
    • Dans la phrase, « le marathonien s’apprête à courir vite au départ », le verbe important est courir , s’apprêter n’ayant pas la fonction principale.
  2. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit généralement d’un article qui sera, selon le sens de la phrase, défini (la, la, les) ou indéfini (un, une, des). L’article se place toujours avant le substantif  [4] .
    • Le substantif issu de percuter est percussion et dans la phrase de départ, il vaut mieux mettre l’article défini ( la percussion ).
    • Dans le second exemple, courir va devenir course et sera précédée, au sens de la phrase, par un article indéfini ( une course).
  3. C’est toujours un exercice un peu délicat que de passer du verbe au substantif et de choisir le bon article, car la phrase doit être modifiée afin qu’elle ne perde pas son sens  [5] .
    • Reprenons la phrase « la voiture percuta violemment l’arbre » peut être modifiée en « la percussion de la voiture contre l’arbre fut violente ».
    • La seconde phrase, « le marathonien s’apprête à courir vite au départ » pourra devenir « le marathonien prévoit une course rapide au départ ».
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Méthode 3
Méthode 3 sur 3:

Éviter des erreurs de vocabulaire

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  1. En français, transformer un verbe en substantif peut conduire à des erreurs. Ainsi, le verbe doubler a plusieurs sens et donc, plusieurs substantifs. Si le sens est celui de dépasser, on dira un doublement , si c’est celui de remplacer quelqu’un, on parlera de doublure , etc. C’est là que le dictionnaire intervient pour ne pas donner à la phrase un sens étrange.
  2. Le plus souvent, l'emploi du substantif plutôt que la forme verbale confère à la phrase un ton plus soutenu, voire étrange. L’emploi du verbe est plus fréquent à l’oral, car la parole est plus instantanée. Pour un effet plus travaillé, remplacez le verbe par son substantif. Dans certains milieux (informatique, affaires, sport), on préfère la forme verbale, mais ce n’est cependant pas une généralité  [6] .
    • Ainsi, la phrase, « le patron a présenté son plan de redressement » a un côté plus fluide que « la présentation du plan de redressement du patron ». Tout est question de contexte.
    • Autre exemple, dans le sport cette fois : « les Verts ont écrasé les Girondins par 4 buts à 0 » est plus parlant que « l’ écrasement des Girondins par les Verts est net : 4 – 0 ».
  3. À l’écrit, cela passe toujours, même s’il y a des exceptions. À l’oral, la nominalisation peut avoir un but désigné à l’avance, comme en imposer à son auditoire, prendre du recul ou faire disparaitre toute trace de sentiment dans un discours. Le verbe, parce qu’il peut être conjugué, est plus rond, plus fluide, tandis que le substantif est assez abrupt et n’admet aucune variation. Pour se résumer, opter pour le substantif permet de faire passer un message, au-delà du contenu même de la phrase  [7] .
    • Prenons la phrase « Pierre Durand a été condamné à neuf ans de prison ferme ». Elle pourrait être tournée ainsi : « la condamnation de Pierre Durand à neuf ans ferme ». Si le contenu reste inchangé, la place du mot-clé et la sonorité du substantif font que, dans la seconde phrase, la part belle est faite à la sentence, alors que dans la première, c’est la personne qui est importante.
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