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Le sevrage est le moment où le poulain cesse définitivement de boire le lait de sa mère pour ne plus consommer que de la nourriture solide. À l'état sauvage, ce phénomène se produit spontanément entre six mois et un an, mais chez les autres chevaux c'est le propriétaire ou l'éleveur qui décide du moment du sevrage. Il s'agit d'une étape délicate, qui doit être bien réfléchie, pour le bien-être du poulain comme de la jument. Le choix du moment et de la manière de procéder (le sevrage peut être progressif ou brutal) ne sont pas anodins et le poulain doit être correctement accompagné pour réaliser la transition sereinement.

Partie 1
Partie 1 sur 4:

Bien préparer le sevrage

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  1. Un poulain qui s'éloigne de sa mère et passe beaucoup de temps à jouer avec d'autres poulains de son âge, c'est-à-dire un poulain qui montre des signes d'indépendance vis-à-vis de sa mère, est probablement prêt à être sevré. Si vous voyez votre poulain se comporter ainsi, il est sans doute assez mâture pour être complètement séparé de sa mère.
  2. Le processus de sevrage commence normalement vers six mois, mais il peut se faire plus tôt, dès quatre mois, si la jument a un problème de santé qui l'empêche de produire suffisamment de lait pour nourrir correctement son petit. Il faut savoir que le système digestif du poulain n'est pas prêt à supporter une alimentation 100 % solide avant l'âge de cinq mois.
    • Si le poulain est sevré trop jeune, il risque de subir des carences alimentaires qui auront un impact négatif sur sa croissance. Cette dernière pourra être ralentie et le poulain ne parviendra pas à prendre du poids, le résultat étant qu'il n'atteindra pas son potentiel physique maximal à l'âge adulte. Reste que, si la mère a des problèmes de santé, il peut être nécessaire de prendre ce risque.
  3. Ne sevrez pas un poulain s'il est malade : attendez son rétablissement complet. En effet, le lait de la mère contient des nutriments essentiels à son rétablissement, sans compter qu'un poulain malade risque de refuser de manger de la nourriture classique, ce qui l'affaiblira encore plus à un moment où il a besoin de beaucoup d'énergie, de vitamines et de minéraux.
    • De plus, le sevrage engendre un stress qui peut affaiblir le poulain. S'il est malade, il faut que son système immunitaire soit efficace.
  4. Même si vous ne souhaitez pas sevrer le poulain de façon graduelle, il est nécessaire de faire un minimum de travail en main avec lui pour que la transition se passe bien. Il faut notamment accoutumer son système digestif à la nourriture d'un cheval adulte. N'oubliez pas que le changement de régime engendre du stress chez un cheval.
  5. De lui-même, le poulain commence à essayer divers types de nourriture et ne se contente plus exclusivement du lait de sa mère. C'est vers 10 à 12 semaines que le poulain commence à avoir besoin de plus d'apports nutritionnels que le lait de sa mère ne peut lui procurer. Il se met alors à goûter à de nouveaux aliments comme le foin, l'herbe et les céréales. C'est un signe que son système digestif évolue et lui permet d'assimiler une nourriture de plus en plus variée. [1]
    • Si la mère produit beaucoup de lait, le poulain ne se tournera vers d'autres aliments qu'un peu plus tard. Avec l'estomac toujours bien rempli, il ne ressentira pas le besoin d'aller chercher sa nourriture ailleurs.
  6. De même qu'il existe des croquettes adaptées aux chiots et aux chatons, les producteurs de nourriture pour chevaux proposent des produits spéciaux pour les poulains faciles à digérer et par ailleurs conçus pour leur apporter tous les nutriments dont ils ont besoin pour grandir. La quantité de nourriture à donner chaque jour varie en fonction de la marque, mais également en fonction de l'âge et de la race du poulain.
  7. En règle générale, c'est la période de temps minimum à respecter avant de procéder au sevrage. Afin de vous assurer que seul le poulain ait accès à cette alimentation, l'idéal est de placer un nourrisseur au milieu d'un enclos sélectif dans le pré. L'enclos sélectif est un dispositif ressemblant à un rond de longe et au sein duquel un cheval adulte est trop grand pour pénétrer. Cela vous permet de contrôler la quantité de nourriture consommée par le poulain et de vous assurer que sa mère n'y a pas accès.
    • Si vous placez l'enclos sélectif dans un pré partagé, vous ne pourrez pas contrôler qui mange quelle quantité de nourriture. Impossible donc d'être certain que chaque poulain consomme la quantité de nutriments idéale.
  8. Les chevaux sont des animaux très sociables, ce qui fait que lorsque le poulain sera séparé de sa mère, il subira un stress d'autant plus grand qu'il n'aura aucun autre équidé avec lequel interagir, ce qui pourrait le conduire à refuser de se nourrir.
    • Une période d'un mois est idéale pour laisser au poulain le temps de s'habituer à ses nouveaux compagnons de pré. Il sera ainsi parfaitement à l'aise avec eux quand viendra le temps de le séparer de sa mère.
  9. Par exemple, un cheval calme et sympathique serait un compagnon parfait. Bien sûr, il faut que ce soit un cheval qui ne risque pas de botter et de blesser le poulain. À ce propos, mieux vaut déferrer le cheval pour minimiser les risques.
    • Tous les chevaux ne sont pas des « nounous » convenables. Les meilleurs candidats sont des hongres très placides, des juments un peu âgées ou des poneys. Ces équidés sont moins susceptibles d'être physiquement agressifs ou dominateurs envers le poulain.
    • Le mental de la nounou est important : il ne faut pas qu'elle soit grincheuse ou trop territoriale, car elle pourrait considérer le poulain comme un concurrent et le brusquer. Il faut un équidé qui soit patient, doux et tolérant.
  10. Le meilleur des compagnons est bien sûr un autre poulain de même âge, car ils peuvent jouer ensemble et développer leurs aptitudes sociales. Ils pourront être sevrés en même temps et de fait ils se soutiendront mutuellement pendant cette épreuve pénible.
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Partie 2
Partie 2 sur 4:

Sevrage brutal et sevrage progressif

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  1. brutal et progressif. Le sevrage brutal consiste à séparer d'un coup le poulain de sa mère. [2]
    • Le sevrage progressif est plus proche de ce qui se passe naturellement. Le poulain s'éloigne de plus en plus de sa mère et s'habitue à dépendre de moins en moins d'elle jusqu'au jour où il est de fait devenu totalement indépendant.
  2. Le sevrage progressif demande beaucoup de temps, mais est plus naturel. Il engendre moins de stress au poulain comme à la mère.
    • Le sevrage brutal, au contraire, est plus angoissant pour les chevaux comme pour vous. Or le stress induit la production d'adrénaline et de cortisol, qui nuisent au système immunitaire du poulain. Il risque donc de tomber malade plus facilement. Le système immunitaire du poulain n'est pas complètement opérationnel avant l'âge d'un an, ce qui fait qu'un sevrage qui se passe mal peut provoquer un ulcère gastrique ou une infection des voies respiratoires, entre autres.
  3. Le sevrage brutal nécessite de tenir le poulain complètement séparé de sa mère, c'est-à-dire qu'il ne doit plus pouvoir la voir ou l'entendre. Si vous ne possédez pas un grand élevage, avec de nombreux prés et des écuries suffisamment éloignées de vos prés, vous devrez envisager d'envoyer la jument sur un autre site pendant quelque temps ou alors de renoncer au sevrage brutal.
  4. Il s'agit d'un facteur important : si le poulain a été très peu habitué à la présence de l'homme, le sevrage brutal peut être à recommander. En effet, en l'absence de la mère, c'est l'homme qui commence à la remplacer et à jouer un rôle de guide pour le jeune cheval.
    • Par contre, si le poulain est habitué à être manipulé quotidiennement, un sevrage progressif sera grandement facilité si vous commencez à l'emmener faire de courtes marches au paddock sans sa mère quelque temps avant de procéder au sevrage proprement dit.
  5. Vous devez être conscient du fait que le sevrage brutal peut avoir des conséquences néfastes sur le poulain s'il est réalisé trop violemment. Si le sevrage est réalisé dans des conditions trop difficiles pour le poulain (par exemple si vous ne le mettez pas en présence d'un compagnon dans les 24 h après le sevrage ou si vous l'enfermez tout seul à l'écurie sans aucun contact avec d'autres chevaux), ce dernier risque de développer des troubles du comportement comme de la nervosité ou des vices (tic à l'appui, tic de l'ours…)
    • Ces troubles du comportement rappellent le petit enfant qui suce son pouce. Le tic de l'ours consiste à se balancer d'un côté puis de l'autre de manière répétitive, ce qui libère des endorphines et fait baisser l'anxiété. Le poulain qui découvre le pouvoir calmant du tic de l'ours devient incapable de s'arrêter de tiquer et il est excessivement difficile, voire impossible, de le guérir de cette mauvaise habitude.
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Partie 3
Partie 3 sur 4:

La séparation

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Le sevrage brutal

  1. Lors d'un sevrage brutal, on emmène tout simplement la jument hors de la vue du poulain, assez loin pour qu'ils ne puissent pas non plus communiquer en hennissant. Vous pouvez mettre la mère dans un box fermé pendant que le poulain reste au pré ou bien l'emmener dans un pré de l'autre côté de votre propriété.
  2. Dès que le poulain s'est calmé (ce qui peut prendre plusieurs heures, voire une journée entière), mettez-le en présence de ses compagnons de jeu habituels pour le rassurer et lui changer les idées. Les chevaux sont des animaux grégaires, ils deviennent anxieux lorsqu'ils sont laissés tout seuls pendant trop longtemps, alors inutile de stresser encore plus un poulain qui vient d'être séparé de sa mère en le tenant éloigné de ses compagnons habituels.
  3. Bien sûr, chaque individu aura des réactions qui lui sont propres : certains poulains se calmeront rapidement, mais la plupart se mettront à chercher leur mère et à l'appeler pendant des heures dès qu'ils se rendront compte qu'elle ne revient pas. Certains poulains seront même très agités et feront tout pour essayer de s'échapper pour aller rejoindre leur mère.
    • Au moment de la séparation, le poulain risque de se blesser s'il est au pré ou au paddock, car il y a plus d'endroits potentiellement dangereux pour un jeune animal en panique : barrières, fossés, haies, abreuvoirs ou points d'eau… Si vous n'avez vraiment pas la possibilité de laisser le poulain à l'écurie, où les risques sont moindres, veillez au moins à sécuriser le pré au maximum et à enlever tout objet mobile, comme un seau d'eau, par exemple.
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Le sevrage progressif

  1. Cette pratique permet en général d'éviter une réaction très négative du poulain à la séparation. Quelques semaines avant le sevrage, commencez à monter la jument au pré : le poulain a alors le choix entre suivre sa mère ou rester à brouter pas trop loin. Il se fait à l'idée que sa mère ne peut être à ses côtés à tout moment, mais comme elle n'est jamais bien loin, il comprend qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter.
  2. Le fait de faire travailler la jument l'aide de plus à cesser de produire du lait. De ce fait, si le poulain a plus de six mois, elle va le repousser gentiment de plus en plus souvent lorsqu'il va tenter de téter. Cela facilite bien entendu le processus de sevrage.
    • Pendant que vous montez la jument, vous pouvez distraire le poulain en le mettant en présence d'un compagnon, ce qui lui évitera de paniquer dès que sa mère s'éloignera un tout petit peu.
  3. Plus le poulain sera préparé en douceur à la séparation, plus vous minimiserez le risque que le sevrage se passe mal et la majorité des jeunes chevaux ne seront pas pris de panique dès qu'ils n'auront plus leur mère dans leur champ de vision. Normalement, même les plus anxieux se calment rapidement et oublient rapidement de réclamer une tétée chaque fois qu'ils ont envie d'un petit goûter.
    • Mais il peut quand même arriver qu'un poulain devienne très agité et tente de forcer une barrière, de s'échapper ou se mette à appeler désespérément leur mère.
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Partie 4
Partie 4 sur 4:

Surveiller les progrès du poulain et la santé de la mère

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  1. Mesurez-le avant, pendant et après le sevrage et notez vos observations dans un cahier toutes les semaines. Vous pouvez également le peser. Si vous n'avez pas le matériel adéquat pour ce faire, vous pouvez le mesurer avec un ruban au niveau du passage de sangle pour avoir une idée du gain de poids. Les producteurs de nourriture pour chevaux pourront vous fournir des tableaux indiquant les courbes de poids normales d'un poulain comme le vôtre.
    • Si votre poulain prend trop de poids, il faut réduire sa ration. Mais s'il ne grossit pas suffisamment, pensez à consulter un vétérinaire pour vérifier que tout va bien. La croissance est cruciale et si elle est entravée, le cheval pourra en subir des conséquences à vie.
  2. En effet, lorsque le poulain est sevré, il faut un certain temps avant que la jument ne cesse complètement de produire du lait. Un sevrage brutal est donc également brutal envers le corps de la mère ! Si les mamelles se remplissent trop de lait alors que le poulain n'est plus là pour téter, la jument risque une infection bactérienne, la mastite. Il est donc important de prendre soin de la jument aussi. [3]
    • Les symptômes de mastite sont assez faciles à repérer et se développent rapidement : les mamelles sont chaudes, enflées et douloureuses. Appelez immédiatement votre vétérinaire si vous vous rendez compte que la jument présente ces symptômes.
  3. Un moindre apport calorique peut aider à réduire les risques d'infection des mamelles, parce que la jument n'ingère pas assez de nourriture pour produire beaucoup de lait. .
  4. Si la jument entend son poulain l'appeler, cela déclenche chez elle une montée de prolactine, l'hormone qui induit la lactation. Il est donc important de la tenir suffisamment éloignée de son petit pour qu'elle ne puisse pas l'entendre.
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Références

  1. Veterinary Guide to Horse Breeding : Giffin and Darling. Wiley and sons. 1st edition.
  2. Veterinary Guide to Horse Breeding : Giffin and Darling. Wiley and sons. 1st edition.
  3. Veterinary Guide to Horse Breeding : Giffin and Darling. Wiley and sons. 1st edition.

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