Si prononcer un discours en public peut être une épreuve difficile en soi, l’exercice devient encore plus compliqué si vous devez l’écrire vous-même. En effet, un discours doit être captivant et selon les circonstances, il doit informer, convaincre, motiver ou divertir l’auditoire. Il est donc essentiel de prendre le temps de construire et d’écrire votre texte. Définissez l’objectif de votre discours, faites des recherches sur votre sujet et structurez votre intervention de manière à engager votre public [1] X Source de recherche .
Étapes
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Faites des recherches sur votre sujet. Si vous devez informer ou persuader le public, votre crédibilité est essentielle. Vous devez donc connaitre votre sujet de façon exhaustive. Ne vous focalisez pas sur votre point de vue personnel et cherchez tous les arguments liés à votre propos. Vous pourrez ainsi parer toute question du public et mieux le convaincre. Informez-vous en utilisant tous les supports pertinents à votre disposition. Puisez votre connaissance dans les livres, les études, les articles universitaires et les journaux. Renseignez-vous également auprès d’experts ou sur les sites en ligne en prenant soin de vérifier la crédibilité des informations.
- Si vous écrivez un discours dans le cadre d’un projet scolaire ou universitaire, il peut être préférable de ne pas multiplier les sources. En cas de doute, demandez conseil à votre professeur ou tuteur.
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Ébauchez le plan de votre discours. Définissez l’objectif de votre discours. Il peut s’agir d’une présentation professionnelle, d’un discours d’ouverture d’un évènement, d’une intervention lors d’une réunion d’élèves, d’un plaidoyer pour sensibiliser le public à une cause ou encore de vœux dans le cadre d’une cérémonie privée. Votre discours peut ainsi être fait pour informer, convaincre, motiver, sensibiliser, remercier ou divertir ses destinataires. Une fois votre objectif établi, notez toutes vos idées et retenez celles qui vous paraissent les plus pertinentes. Ébauchez ensuite le plan de votre discours en les organisant sous forme d’énumération de mots-clés ou de liste numérotée [2] X Source de recherche .
- Si votre discours vise à convaincre, vous pouvez le présenter sous forme de problème à résoudre. Le corps du texte sera donc composé de deux parties. Soulevez les questions d’intérêt dans la première et développez-les dans des sous-parties. Dans la seconde, présentez vos solutions en tentant de répondre à chaque élément évoqué dans la première partie.
Conseil : n’écrivez pas votre texte. Concentrez-vous sur le fond de votre propos et sur l’organisation de vos idées. L’écriture proprement dite n’est que l’étape finale du processus.
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Trouvez une accroche efficace . Les premières minutes de votre discours sont capitales pour susciter l’intérêt et l’attention de l’auditoire [3] X Source de recherche . Selon les circonstances, vous pouvez l’introduire par un trait d’humour , un fait marquant ou un chiffre éloquent. Captez votre public en lui posant une question ouverte ou fermée en lien avec votre sujet [4] X Source de recherche .
- Par exemple, si vous voulez motiver des personnes à perdre du poids et avez été vous-même dans une situation comparable, racontez une expérience vécue afin de les toucher. En outre, en vous impliquant personnellement, vous renforcerez votre crédibilité. Par exemple, commencez votre discours en évoquant à quel point il était difficile de monter quelques marches lorsque vous étiez en surpoids.
- Pour inciter les personnes à réduire leur dépendance aux énergies fossiles, ouvrez votre discours sur un chiffre révélateur ou un fait frappant. Par exemple, faites le lien entre l’exploitation du charbon et du pétrole, le réchauffement climatique et les phénomènes météorologiques dévastateurs [5] X Source de recherche . Dans l’idéal, appuyez-vous sur un cas concret et récent.
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Contextualisez votre discours. Une fois votre accroche trouvée, préparez l’introduction de votre intervention. Elle doit poser le cadre général de votre discours et donner au public une raison de vous écouter. Commencez par vous présenter, car vous n’êtes pas forcément connu de tous. De plus, dire qui vous êtes vous donne de la légitimité, renforce votre crédibilité et crée un lien avec les auditeurs. Qu’il s’agisse de présenter un projet scolaire ou d’annoncer une nouvelle à des collaborateurs, indiquez le motif et l’objectif de votre intervention. À défaut d’une explication claire, le public risque de se désintéresser de votre propos.
- Si vous organisez une collecte de fonds, présentez le projet ou la cause que vous soutenez en introduction. Par exemple, si votre discours est un appel aux dons pour financer la recherche contre la maladie d’Alzheimer, décrivez brièvement la pathologie et ses effets les plus graves. Incluez des chiffres marquants, une description des dernières avancées scientifiques ou une expérience émouvante.
Conseil : préparez une introduction courte et percutante. À l’écrit, elle ne doit pas dépasser un paragraphe. Ne donnez que les éléments les plus marquants puis développez-les dans le corps de votre discours.
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Organisez vos idées de façon logique. Un discours est d’autant plus efficace qu’il est simple tant sur le fond que sur la forme. Axez votre développement autour de trois à cinq points majeurs. Leur organisation dépend du contenu de votre discours. Vous pouvez ainsi suivre un ordre chronologique, établir une comparaison, mettre en valeur un lien de causalité ou opter pour une structure académique. L’essentiel est de créer un plan logique et compréhensible [6] X Source de recherche [7] X Source de recherche . Une fois vos idées structurées, étayez-les avec des faits objectifs, des statistiques vérifiées ou des anecdotes percutantes. À l’écrit, une idée peut correspondre à un paragraphe, éventuellement lui-même subdivisé.
- Par exemple, pour sensibiliser le public à la lutte contre les tests sur les animaux dans l’industrie cosmétique, vous pouvez prévoir un plan en trois parties. Dans un premier temps, expliquez en quoi les tests sur les animaux sont des actes de cruauté. Dans un second temps, démontrez l’inutilité de ces procédés. Terminez en détaillant les alternatives qui rendent ces méthodes obsolètes. Développez vos parties en incluant des arguments scientifiques, juridiques, économiques, commerciaux, éthiques ou sociaux.
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Structurez chaque partie. Préparez une ou deux phrases pour l’introduire et concluez-la par un résumé. Ces éléments sont les jalons de votre discours et participent à sa construction. En outre, ils marqueront davantage l’esprit des auditeurs que le contenu de la partie proprement dit. Vous devez donc soigner l’introduction et la conclusion de vos sections en privilégiant la concision et la simplicité.
- Par exemple, si vous préparez un discours sur les effets de la course à pied, vous pouvez consacrer une partie aux courbattures. Commencez-la en rappelant à l’auditoire le point que vous allez traiter. Définissez ensuite le symptôme et détaillez ses mécanismes physiologiques, les gestes de prévention et tout autre élément soutenant votre propos. Terminez en résumant en une ou deux phrases le message principal de la partie.
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Soignez vos transitions. Elles lient les parties entre elles, ce qui permet de composer un discours fluide et cohérent. En l’absence de ces transitions, votre texte semblera haché et désorganisé [8] X Source de recherche . Selon la teneur de votre discours, intégrez simplement des mots de liaison ou connecteurs logiques [9] X Source de recherche ou préparez des transitions de quelques phrases.
- Pour introduire votre discours, vous pouvez dire « je souhaite vous parler de » ou « parlons de ».
- Au sein d’une partie, liez vos phrases par des mots simples comme les conjonctions de coordination que sont « mais », « ou », « et », « donc », « or », « ni » et « car ».
- Pour présenter un plan en deux parties, vous pouvez opter pour les expressions « dans un premier temps » et « dans un second temps ».
- Pour annoncer un plan en trois parties, vous pouvez utiliser les connecteurs « d’abord », « ensuite » et « enfin ».
- Pour souligner une chronologie, vous pouvez recourir à des mots simples comme « au début », « puis », « encore » et « enfin ».
- Pour insister sur une dimension temporelle, optez pour des expressions telles que « de nos jours », « en cet instant », « alors même que nous sommes là » ou « aujourd’hui ».
- Pour mettre en valeur un lien de causalité, liez vos parties par des expressions telles que « ce qui nous amène au point suivant » ou « par conséquent ».
- Pour conclure une partie, vous pouvez dire « comme je viens de l’exposer » ou « pour résumer ».
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Concluez votre discours par un appel au public. Si votre objectif est de présenter un projet, d’informer ou de sensibiliser le public, interagissez avec lui. En fin d’intervention, incitez les auditeurs à se renseigner davantage, à contribuer financièrement à votre projet, à changer leurs habitudes de vie ou simplement à vous poser des questions.
- Par exemple, si vous avez consacré votre discours aux effets du réchauffement climatique sur la population d’ours polaires, concluez en fournissant les informations de contact d’associations œuvrant pour cette cause ou pour la protection de l’environnement.
- Si vous avez partagé une expérience personnelle liée au surpoids, terminez votre discours en donnant des conseils concrets ou le nom de personnes ou d’associations qui vous ont aidé.
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Adaptez le vocabulaire à votre public. De manière générale, privilégiez la simplicité et la concision afin que votre discours soit clair et correctement compris. Si vous devez utiliser des termes spécifiques ou complexes, prenez le temps de les expliquer si nécessaire. Par exemple, si vous traitez un sujet scientifique, utilisez un langage technique si vous vous adressez à des professionnels, mais évitez le jargon si vous parlez à des profanes [10] X Source de recherche . Pour créer un discours dynamique et compréhensible, ponctuez régulièrement vos phrases par des points ou des virgules et privilégiez la forme active. Optez pour des structures grammaticales simples, voire élémentaires.
- Par exemple, si vous vous exprimez sur l’importance du poids corporel, évitez les phrases complexes du type « Atteindre et maintenir un poids de forme est un voyage de longue haleine, mais il en vaut la peine, car il permet d’accomplir de véritables exploits physiques qui nourrissent la confiance en soi et créent un sentiment de fierté. » Vous risquez d’ennuyer voire d’agacer le public. Préférez une structure plus directe comme « Maitrisez votre poids pour vous dépasser au quotidien. Vous en serez plus heureux chaque jour. »
- Le rythme d’un discours est important [11] X Source de recherche . S’il est uniforme et monotone, le public risque de s’ennuyer et de se déconcentrer [12] X Source de recherche . Pour maintenir l’auditoire en alerte, variez les longueurs de vos phrases et prévoyez des temps de pause. En effet, les silences peuvent, entre autres, mettre en valeur un point ou aider à récupérer l’attention des auditeurs [13] X Source de recherche .
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Limitez l’emploi des pronoms personnels. Pour impacter le public, privilégiez l’utilisation de noms propres identifiables. Nommez les personnes, les lieux et les choses que vous évoquez dans votre discours, quitte à les répéter. Néanmoins, l’usage des pronoms personnels et des adjectifs démonstratifs peut être une stratégie de communication [14] X Source de recherche .
- Réservez l’emploi de la première personne du singulier à une présentation ou à un exposé.
- Utilisez la première personne du pluriel pour vous associer au public et l’inciter à agir.
- Optez pour la deuxième personne du pluriel pour interpeler directement l’auditoire.
- Limitez l’usage du pronom « il » en tant que pronom impersonnel, car il peut alourdir vos phrases. Par exemple, vous pouvez remplacer « il faut lutter » par « luttons ».
- Le pronom « on » est versatile. Vous pouvez l’employer pour désigner une entité abstraite ou pour remplacer un autre pronom [15] X Source de recherche .
- Utilisez les pronoms dits toniques tels que « moi », « vous », « eux », « lui » ou « elle » pour insister sur une personne ou une entité.
- Les pronoms et adjectifs démonstratifs comme « ceux-ci », « cette » ou « celui-là [16] X Source de recherche » permettent de nuancer le discours. Par exemple, « celle-là » implique un éloignement entre le locuteur et l’entité désignée.
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Répétez les mots importants. Si la répétition alourdit un texte à l’écrit, elle est une stratégie de communication à l’oral. Plus un message est répété, plus il impacte l’inconscient de son destinataire et devient convaincant. Cette technique est employée dans des domaines aussi variés que la politique ou la publicité [17] X Source de recherche . Pour marquer les esprits, recourez aux figures de style de l’insistance. Par exemple, l’anaphore est la répétition d’un même mot au début d’une succession de phrases. La redondance est plus subtile que la répétition simple, car elle utilise des mots d’un même champ lexical [18] X Source de recherche .
- Par exemple, pour motiver des vendeurs à promouvoir un nouveau produit appelé Synergie , répétez ce nom tout au long de votre discours. Incluez-le tel quel dans vos phrases ou dans des jeux de mots tels que « travaillez en synergie ».
- Pour insister sur l’idée que courir participe au bienêtre mental, enchainez des phrases courtes telles que « courir aide à surmonter la douleur » ou « courez pour vous sentir mieux. »
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Sélectionnez les données objectives les plus pertinentes. Les faits et les chiffres renforcent la crédibilité de votre propos, à condition qu’ils soient vérifiés, pertinents et exempts de tout biais. Il est donc important de ne choisir que les plus intéressants, au risque de noyer votre message et de désorienter l’auditeur [19] X Source de recherche . Sélectionnez des citations, des statistiques ou des faits qui peuvent faire réagir le public. Vous pouvez les mettre en valeur en les plaçant au début d’un pragraphe [20] X Source de recherche . Il est préférable de vous en tenir à un ou deux éléments par partie, mais vous pouvez en intégrer davantage en fonction de votre discours.
- Par exemple, si vous voulez sensibiliser le public sur le déclin de la faune sauvage, dire que 60 % des espèces ont disparu depuis les années 70 est suffisant pour interpeler les auditeurs [21] X Source de recherche . Il est inutile, voire contreproductif, de donner des statistiques détaillées par espèce.
- Si vous reprenez les travaux d’un expert, vous pouvez en citer un extrait s’il est simple et court. À l’écrit, il ne doit pas dépasser deux ou trois lignes. Si la citation est longue ou manque de clarté, vous pouvez la reprendre si elle est particulièrement pertinente. Dans ce cas, veillez à l’expliciter afin qu’elle soit comprise par tous.
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Adaptez le ton de votre discours. Selon les circonstances, vous pouvez opter pour un ton sérieux, léger, humoristique, dramatique ou passionné. En associant le ton adéquat avec des mots judicieusement choisis, vous pourrez faire passer votre message plus efficacement.
- Par exemple, si vous évoquez votre passion pour la nourriture dans un discours sur le métier de chef cuisinier, adoptez un ton léger teinté d’humour. Vous pouvez ainsi ponctuer votre discours d’anecdotes amusantes.
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Utilisez des supports visuels. Le recours à des panneaux de présentation, une projection, une vidéo ou à un montage sur un logiciel comme PowerPoint peut être utile. Il doit cependant être maitrisé, au risque d’être contreproductif. En effet, si vous multipliez les supports ou si vos schémas sont trop compliqués, l’auditeur ne vous écoutera pas, car son attention sera focalisée sur ce qu’il voit [22] X Source de recherche . Si vous utilisez des graphiques, des images ou des dessins, assurez-vous qu’ils soient clairs et faciles à comprendre.
- Le support visuel est un complément et un soutien à votre discours. Vous ne devez pas lire le contenu de votre présentation, au risque d’ennuyer le public.
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Perfectionnez votre discours. Lorsque l’écriture est terminée, relisez votre texte à haute voix plusieurs fois. Relevez chaque élément à améliorer afin d’écrire un discours cohérent et percutant. Il peut s’agir d’un mot ou d’une phrase à modifier, d’une donnée à supprimer, d’un argument à ajouter ou de l’ordre des parties à changer. Si nécessaire, entrainez-vous avec un chronomètre.
- La seule lecture est insuffisante, car votre discours est destiné à produire un effet sur les auditeurs. Pour repérer d’éventuelles lacunes, répétez votre texte en imaginant le public face à vous. Utilisez les bonnes intonations, les pauses et la gestuelle.
Conseil : entrainez-vous devant une personne de confiance comme un membre de votre famille, un ami, un collègue ou une personne concernée par votre discours. Prenez en compte son avis pour améliorer votre texte.
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Références
- ↑ Écrire et structurer un discours
- ↑ Conseils généraux sur la rédaction d’un discours
- ↑ Débuter un discours
- ↑ Capter l’auditoire
- ↑ Les conséquences du réchauffement climatique
- ↑ Structurer un discours
- ↑ Exemples de plans de discours
- ↑ Fluidifier son discours avec des mots de transition
- ↑ Liste non exhaustive de connecteurs logiques
- ↑ Conseils pour une prise de parole efficace
- ↑ Le rythme d’un discours
- ↑ Conseil pour convaincre l’auditoire
- ↑ L’importance de la pause dans le discours
- ↑ L’usage des pronoms personnels dans le discours politique
- ↑ Le pronom indéfini « on »
- ↑ Les pronoms démonstratifs
- ↑ Conseils pour convaincre un client
- ↑ Les figures de style de l’insistance
- ↑ Réaliser une présentation efficace
- ↑ Prendre la parole dans un média
- ↑ Le déclin de la biodiversité
- ↑ Réussir une présentation orale
À propos de ce wikiHow
Pour écrire un discours, commencez par une déclaration qui attire l'attention, comme « Avant de commencer mon discours, j'ai quelque chose d'important à dire. » Une fois que vous avez attiré l'attention de tout le monde, passez à l'argument ou au point le plus fort, car c'est ce dont le public se souviendra le plus. Utilisez des transitions tout au long du discours, comme « Cela nous ramène à une vue d'ensemble », pour que le public ne se perde pas. Pour conclure, répétez les points clés et laissez votre auditoire sur une question ou quelque chose qui le poussera à réfléchir. Pour apprendre à éditer votre premier brouillon, faites défiler vers le bas !