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L'asthme est la maladie infantile chronique la plus courante chez les enfants d'âge scolaire. Elle touche environ 10 % des enfants en France  [1] . Il s'agit d'une inflammation qui provoque le rétrécissement des voies respiratoires, causant des difficultés à respirer et des crises périodiques suite à l'aggravation des symptômes chez les malades. Sans un traitement rapide, ces crises peuvent évoluer et conduire à de graves problèmes, voire à la mort. Il est crucial de reconnaitre rapidement et le plus précisément possible une crise d'asthme chez un enfant.

Partie 1
Partie 1 sur 4:

Écouter l'enfant

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  1. Un enfant suffisamment mature ou qui a déjà eu des crises d'asthme auparavant peut être en mesure de percevoir leur apparition. S'il vous dit directement qu'il « ne peut pas respirer » ou si vous voyez qu'il a des difficultés respiratoires, prenez-le au sérieux. Les phases les plus légères d'une crise peuvent se manifester par des sifflements tandis que ce n'est pas forcément le cas durant les phases graves.
  2. En cas de crise, l'enfant peut évoquer une douleur ou une sensation d'oppression à la poitrine. Il est courant d'avoir mal à la poitrine durant les crises, car à mesure que l'air se retrouve piégé dans les voies respiratoires, la pression dans les poumons augmente. Les bruits de respiration peuvent également être étouffés à cause du rétrécissement des voies respiratoires.
  3. Un enfant en bas âge ou qui n'a jamais eu de crise auparavant ne saura probablement pas comment vous dire qu'il est essoufflé ou qu'il a mal à la poitrine. Il se peut qu'il panique et vous décrive ses symptômes vaguement (« Je me sens mal » ou « Je suis malade »). Pour identifier des signes visibles de crise, observez-le attentivement et voyez si sa respiration est superficielle ou sifflante. Ce n'est pas parce que votre enfant ne vous dit pas qu'il a du mal à respirer ou qu'il a mal à la poitrine que vous devez écarter l'éventualité d'une crise.
  4. Les jeunes enfants et ceux en bas âge (entre 0 et 6 ans) ont un métabolisme plus élevé et donc une fréquence respiratoire également plus élevée. À cet âge, ils ne peuvent pas décrire correctement leurs symptômes, c'est pourquoi vous devez observer attentivement leur respiration. La moindre suspicion de respiration anormale suffit à justifier la recherche de symptômes supplémentaires. La respiration par minute moyenne dans cette tranche d'âge varie considérablement, mais les valeurs les plus courantes sont  [2]  :
    • 30 à 60 respirations par minute pour un nourrisson (0 à 1 an) ;
    • 24 à 40 respirations par minute pour un enfant en bas âge (1 à 3 ans) ;
    • 22 à 34 respirations par minute pour un enfant d'âge préscolaire (3 à 6 ans).
  5. La plupart des enfants asthmatiques commencent à présenter des symptômes à partir de 5 ans, lorsqu'ils commencent à réagir aux déclencheurs environnementaux  [3] . Les déclencheurs désignent tout ce qui provoque l'apparition des symptômes  [4] . Ils peuvent varier d'une personne à une autre et vous devez être attentif aux choses qui déclenchent une crise chez votre enfant, notamment si vous pensez qu'il y en a une qui se produit. Certains déclencheurs peuvent être éliminés (comme les acariens ou les poils d'animaux), mais d'autres doivent être contrôlés du mieux que possible (comme la pollution de l'air). Ci-dessous les déclencheurs les plus courants  [5] .
    • Les poils d'animaux : pour les éliminer, vous pouvez passer régulièrement l'aspirateur ou une serpillère humide.
    • Les acariens : pour protéger les enfants des acariens, utilisez des housses de matelas ou des taies d'oreillers, lavez régulièrement votre literie, ne gardez pas d'animaux en peluche dans leur chambre et évitez les oreillers ou les couettes en duvet.
    • Les cafards : les cafards et leurs déjections sont des déclencheurs courants des crises d'asthme. Pour les tenir loin de chez vous, ne laissez pas de nourriture ou d'eau dehors. Essuyez tout de suite les miettes ainsi que les particules de nourriture et nettoyez régulièrement votre maison. N'hésitez pas à demander conseil à un exterminateur.
    • La moisissure : la moisissure est causée par l'humidité et un hygromètre vous aidera à voir à quel point votre intérieur est humide. Pour prévenir l'humidité et la moisissure dans votre maison, utilisez un déshumidificateur d'air.
    • La fumée : n'importe quelle fumée (que ce soit celle du tabac ou du bois) peut déclencher une crise d'asthme. Même si vous fumez dehors, la fumée qui s'attarde sur vos vêtements et vos cheveux peut affecter vos enfants.
    • Certains aliments : les œufs, le lait, les cacahouètes, les produits de soja, le blé, le poisson, les fruits de mer, les salades et les fruits frais peuvent tous déclencher des crises d'asthme chez les enfants qui y sont allergiques  [6] .
    • La pollution de l'air ou les variations brusques de météo.
  6. Il est possible qu'éliminer les déclencheurs ne suffise pas. Si votre enfant est très émotif (qu'il soit triste, heureux, effrayé, etc.), il courra plus de risques d'avoir une crise. De la même manière, trop d'exercice peut l'essouffler et l'inciter à prendre de profondes respirations qui déclencheront des crises.
  7. Les infections virales ou bactériennes des voies respiratoires supérieures ou inférieures peuvent déclencher des crises d'asthme. Si votre enfant présente des signes d'infection respiratoire, faites-le examiner par un pédiatre. Il est possible qu'il ait besoin de médicaments pour gérer les symptômes ou pour guérir plus vite.
    • Sachez que les antibiotiques sont utilisés contre les infections bactériennes. Les infections respiratoires virales doivent être traitées dans une perspective de contrôle et non d'éradication.
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Partie 2
Partie 2 sur 4:

Évaluer la respiration de l'enfant

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  1. Chez l'adulte, la fréquence respiratoire normale ne dépasse pas les 20 respirations par minute. Chez l'enfant, elle peut être plus rapide en fonction de son âge. Il est préférable de surveiller les signes de respiration anormalement rapide  [7] .
    • Chez les enfants de 6 à 12 ans, la fréquence respiratoire est de 18 à 30 respirations par minute.
    • Chez ceux de 12 à 18 ans, elle est d'environ 12 à 20 respirations par minute.
  2. Un enfant qui respire normalement utilise en grande partie son diaphragme. Cependant, en cas de crise, il peut utiliser d'autres parties de son corps pour aspirer plus d'air. Examinez les muscles de son cou, de sa poitrine et de son ventre pour voir s'ils ne travaillent pas plus que d'habitude.
    • Un enfant qui a du mal à respirer peut avoir une posture voutée avec les bras croisés sur ses genoux ou sur une table  [8] . Si vous voyez votre garçon ou votre fille dans cette posture, vous pouvez penser qu'une crise d'asthme est en la cause.
  3. Les enfants qui ont une crise d'asthme produisent souvent un sifflement ou une vibration quand ils respirent. En général, ce bruit se produit au moment de l'expiration, car l'air est poussé à travers les voies respiratoires devenues étroites  [9] .
    • Il est possible que le sifflement se fasse entendre au moment de l'inspiration comme de l'expiration. Toutefois, il ne sera audible que lors de l'expiration durant les crises légères ou durant les premières secondes des crises graves.
  4. L'asthme est la cause la plus courante de toux chronique chez les enfants. La toux augmente la pression dans les poumons, ce qui oblige les voies respiratoires étroites à s'ouvrir et ce qui améliore temporairement la circulation de l'air. Même si la toux aide votre enfant à respirer, elle est surtout le symptôme d'un problème plus grave. La toux peut également se produire lorsque le corps essaie d'expulser les déclencheurs environnementaux responsables de la crise  [10] .
    • La toux peut également être le signe d'une infection respiratoire, ce qui peut déclencher l'asthme.
    • La toux nocturne est un symptôme courant de l'asthme persistant léger à modéré chez l'enfant. Toutefois, si l'enfant tousse sans arrêt durant un temps prolongé, il est probablement en train d'avoir une crise.
  5. Les rétractions sont un affaissement visible entre et sous les côtes ou au niveau de la clavicule durant la respiration. Elles se produisent lorsque les muscles travaillent dur pour aspirer de l'air, mais que l'air n'arrive pas à se déplacer suffisamment vite pour remplir la poitrine à cause des voies respiratoires bouchées.
    • Si les rétractions entre les côtes semblent légères, amenez votre enfant chez le médecin aussi vite que possible. Si elles sont modérées ou graves, téléphonez aux urgences  [11] .
  6. Quand un enfant fait beaucoup d'effort pour respirer, ses narines sont souvent dilatées. Il s'agit d'un signe particulièrement utile pour identifier les crises d'asthme chez les bébés et les très jeunes enfants qui ne savent pas encore décrire leurs symptômes ou adopter la posture voutée des enfants plus âgés.
  7. Si votre enfant semble en détresse, mais qu'il ne produit aucun sifflement, c'est peut-être parce qu'il souffre du thorax silencieux. Ce phénomène se produit dans les cas graves, lorsque les voies aériennes sont tellement étroites qu'il n'y a même plus assez d'air pour produire un sifflement. Il nécessite une prise en charge médicale d'urgence  [12] . Il est possible que l'enfant soit tellement fatigué par l'effort qu'il doit fournir pour respirer qu'il n'arrive plus à expirer le dioxyde de carbone ou inspirer suffisamment d'oxygène.
    • Si votre enfant est incapable de prononcer des phrases complètes, c'est le signe qu'il n'aspire pas suffisamment d'oxygène et qu'il a besoin d'une prise en charge médicale.
  8. Vous pouvez déterminer la sévérité de la crise avec un débitmètre de pointe qui est un appareil simple utilisé pour mesurer le débit expiratoire de pointe (DEP). Prenez des mesures tous les jours pour connaitre le DEP normal de votre enfant. Des valeurs inhabituelles doivent vous alerter, car elles signifient qu'une crise peut survenir à tout moment. Les valeurs normales du DEP varient en fonction de l'âge et de la taille de l'enfant. Demandez à votre médecin de vous renseigner sur les nombres pour chaque zone et les actions à prendre si votre enfant tombe dans le rouge ou dans le jaune. Cependant, en règle générale  [13]  :
    • 80 à 100 % du record personnel de l'enfant en débit expiratoire de pointe le place dans la zone verte (faible risque de crise) ;
    • 50 à 80 % du record personnel le place dans la zone jaune (risque modéré, mais surveillance requise, quels que soient les soins prescrits par le médecin pour cette zone) ;
    • moins de 50 % de son record personnel signifie qu'il a de grandes chances d'avoir une crise, ce qui veut dire que vous devez lui donner un médicament à action rapide et l'emmener chez un médecin.
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Partie 3
Partie 3 sur 4:

Évaluer l'apparence de l'enfant

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  1. Souvent, les enfants qui ont des crises d'asthme ont tellement de mal à respirer qu'il est facile de voir qu'ils s'étouffent. Si vous pensez que votre garçon ou votre fille a des difficultés respiratoires ou que « quelque chose va mal », fiez-vous à votre instinct. Donnez-lui son inhalateur ou le médicament à action immédiate qui lui a été prescrit et rendez-vous chez un médecin si possible.
  2. Lorsque les enfants ont une crise d'asthme, leur corps doit travailler dur pour leur permettre de respirer, ce qui donne à leur peau une apparence pleine de sueur ou humide. Cependant, au lieu de paraitre rouge et rose comme après un exercice, elle sera pâle ou blanche. Le sang ne rougit qu'en présence d'oxygène, c'est pourquoi quand un enfant ne reçoit pas suffisamment d'oxygène, sa peau ne prend pas la couleur rosée d'une circulation sanguine normale  [14] .
  3. Si votre enfant a des teintes de bleu sur sa peau ou si ses lèvres et ses ongles deviennent bleus, ça signifie que la crise est très grave. Il est gravement privé d'oxygène et a besoin d'une prise en charge médicale immédiate  [15] .
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Partie 4
Partie 4 sur 4:

Aider l'enfant

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  1. Si votre enfant a déjà eu des crises auparavant, le médecin lui a certainement déjà prescrit un médicament contre l'asthme (en général sous la forme d'un inhalateur). Si c'est le cas, donnez-le-lui tout de suite en cas de crise. Les inhalateurs sont relativement simples, mais il est toujours possible que vous ne sachiez pas les utiliser et que vous réduisiez leur efficacité. Pour utiliser correctement un inhalateur :
    • retirez le capuchon et secouez vigoureusement l'inhalateur ;
    • amorcez l'inhalateur si nécessaire (s'il est neuf ou si vous ne l'avez pas utilisé depuis longtemps, vaporisez un peu de médicament dans la pièce avant de vous en servir) ;
    • demandez à votre enfant de vider complètement ses poumons puis d'inspirer pendant que vous lui administrez une bouffée du médicament ;
    • demandez-lui de continuer à inspirer aussi lentement et aussi profondément qu'il le peut pendant 10 secondes ;
    • lorsque vous utilisez un inhalateur pour enfant, serez-vous toujours d'une entretoise ou d'une chambre d'inhalation pour vous assurer que le médicament aille dans les poumons et non à l'arrière de la gorge (vous pouvez demander à votre médecin de vous montrer comment bien l'utiliser).
  2. Avant d'administrer une seconde dose de médicament, lisez l'étiquette de l'inhalateur pour savoir si vous devez attendre ou pas entre 2 doses. Si vous utilisez un bêta agoniste comme le salbutamol, attendez 1 minute entière avant d'administrer la dose suivante. Si vous n'utilisez pas de bêta agoniste, vous n'aurez pas besoin d'attendre.
  3. Les effets de l'inhalateur devraient se voir au bout de quelques minutes. Si ce n'est pas le cas, donnez plus de médicaments à votre enfant. Utilisez la dose individuelle recommandée indiquée sur l'étiquette ou suivez les recommandations du médecin (en général, il s'agit d'administrer tout de suite des bouffées supplémentaires). Si les symptômes ne s'améliorent pas avec les médicaments, rendez-vous chez un médecin.
  4. Si votre enfant présente des symptômes légers continus (toux, sifflement ou légère augmentation des efforts requis pour respirer), contactez le médecin  [16] . Contactez-le si la crise est légère, mais que les médicaments ne suffisent pas à traiter les symptômes. Le médecin vous demandera de venir à son cabinet ou vous donnera des instructions plus détaillées.
  5. En cas de symptômes graves continus, rendez-vous dès que possible à l'hôpital. Le thorax silencieux ou les lèvres et les ongles bleutés signifient que l'enfant ne reçoit pas suffisamment d'oxygène. S'il présente ces symptômes, vous devrez lui donner un traitement immédiat pour prévenir les risques de dommages au cerveau ou de décès  [17] .
    • Si votre enfant a un médicament contre l'asthme, vous pouvez le lui donner sur le chemin de l'hôpital, mais n'attendez pas trop longtemps pour le faire soigner.
    • Retarder le traitement d'une crise grave peut entrainer des dommages permanents au cerveau ou même la mort.
    • Si votre enfant présente des bleus qui ne partent pas avec les médicaments ou qui n'apparaissent que sous les lèvres ou les ongles, téléphonez tout de suite au 112.
    • Si votre enfant perd conscience ou a du mal à se réveiller, téléphonez tout de suite au 112.
  6. Vous devez contacter les urgences en cas de crises déclenchées par des réactions allergiques. Si l'asthme de votre enfant est causé par une allergie alimentaire, une piqure d'insecte ou un médicament, appelez le 112. Ces types de réactions peuvent évoluer rapidement et bloquer complètement les voies respiratoires.
  7. Le médecin reconnaitra les signes et les symptômes de l'asthme. Si nécessaire, il donnera à votre enfant de l'oxygène et lui administrera d'autres médicaments. En cas de crise grave, il lui donnera des corticostéroïdes par intraveineuse. L'état de santé des patients s'améliore généralement une fois pris en charge par un expert et ils finissent par rentrer chez eux rapidement. Toutefois, si l'état de votre enfant ne s'améliore pas au bout de quelques heures, il devra rester toute une nuit à l'hôpital.
    • Il est possible que le médecin réalise une radiographie de la poitrine, une oxymétrie ou une prise de sang.
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Conseils

  • Méfiez-vous des circonstances qui peuvent déclencher ou aggraver les crises d'asthme. Il s'agit de l'exposition aux allergènes, d'une activité physique prolongée, de l'exposition à la fumée secondaire de la cigarette, d'infections respiratoires ou d'émotions fortes.
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Avertissements

  • Les crises d'asthme sont dangereuses et potentiellement mortelles. Rendez-vous tout de suite chez un médecin si l'enfant présente des symptômes graves comme des difficultés à respirer, une couleur bleuâtre, un pouls rapide, une transpiration excessive ou de l'anxiété et de la confusion soudaine.
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  1. http://www.healthline.com/health/asthma-asthma-cough
  2. http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/article/003322.htm
  3. http://emedicine.medscape.com/article/2129484-clinical
  4. http://www.nhlbi.nih.gov/files/docs/public/lung/asthma_tipsheets.pdf
  5. Skin discoloration - bluish : MedlinePlus Medical Encyclopedia. (n.d.). Retrieved April 20, 2015, from http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/article/003215.htm
  6. Skin discoloration - bluish : MedlinePlus Medical Encyclopedia. (n.d.). Retrieved April 20, 2015, from http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/article/003215.htm
  7. Stead, L., & Kaufman, M. (2011). Respiratory Disease. In First aid for the pediatrics clerkship(3rd ed., p. 174). New York : McGraw-Hill Medical.
  8. http://www.uichildrens.org/childrens-content.aspx?id=228741#damage

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