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L'analyse grammaticale d'une phrase consiste à la décomposer et à rechercher la nature et la fonction des mots. Une phrase est faite de mots et de groupes de mots ayant chacun une fonction définie. Il y a les verbes, les sujets, les compléments d’objet (directs ou indirects)… Analyser une phrase consiste en fait à la décortiquer pour en comprendre, quand elle est complexe, la structure et donc le sens. Cet exercice permet aussi, quand il est pratiqué systématiquement, de mieux rédiger.

Partie 1
Partie 1 sur 4:

Identifier les différents mots d’une phrase

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  1. Les mots qui composent une phrase ont tous une fonction et ensemble, ils donnent un sens à la phrase. Il est 8 types de mots en français  [1] .
    • Les substantifs sont des mots qui permettent d’identifier quelque chose d’animé ou non. Aussi appelés « noms communs », des mots comme chien, maison, froidure, femme, route, montagne… sont autant de substantifs.
    • Les pronoms personnels sont des mots qui représentent des substantifs précédemment cités dans un texte : je, tu, ils, elle, nous, vous, me, te, lui… sont autant de pronoms personnels.
    • Les verbes expriment une action ou un état. Un verbe se conjugue en fonction du sujet, et en genre, en nombre et en temps. Marcher, boire, respirer, construire, contempler… sont autant de verbes. Les verbes se conjuguent à 6 personnes (formes verbales) : je donne, qu’il donnât, donnons ! Les verbes français appartient à trois groupes : le 1 er (verbes en -er), le 2 e (verbes en -ir) et le 3 e pour tous les autres. Certains verbes sont réguliers (voir), d’autres irréguliers (aller). Tous les verbes présentent des formes participiales, comme le participe passé (avec être ou avoir). Un peu moins utilisé, le participe présent, avec une désinence en -ant (gobant, finissant, entrevoyant).
    • Un adjectif f est un mot qui précise ou modifie un substantif. Ainsi, des adjectifs servent à marquer la dimension (petit, gros, grand, étroit…), d’autres la couleur (vert, blanc, bleu…), d’autres encore la quantité (cent, mille, deux…) ou l’état (heureux, suspicieux, colérique…). Dans cette catégorie, mais ils sont le plus souvent rangés dans une catégorie à part, sont les articles, placés avant les substantifs : il y a les définis (le, la, les) et les indéfinis (un, un, une, des).
    • Les adverbes sont des mots invariables qui complètent ou modifient le sens d’un verbe (je dormais tranquillement), mais aussi d’un adjectif (plutôt petit) ou d’un autre adverbe (très joliment). Nombre d’entre eux finissent en -ment, mais d’autres n’ont pas de forme particulière (très, trop, juste…).
    • Les prépositions sont des mots invariables introduisant un complément, tout en marquant un lien entre les mots situés de part et d’autre de la préposition : à, de, dans, sur, dessus, devant…
    • Les conjonctions en français sont groupées en deux familles : celles de coordination (mais, ou et, donc, or, ni, car) et celle de subordination (comme, que, tandis que, pour que…). Elles ont en commun d’être invariables et de relier des mots, des groupes de mots ou des propositions.
    • Les interjections sont des mots souvent utilisés isolément pour traduire le sentiment ressenti par une personne, elles se terminent par un point d’exclamation (Ah ! Zut ! Mince alors !).
    • Un même mot peut être analysé comme ayant une fonction différente selon son mode d’utilisation. Ainsi « bien » peut être utilisé comme adverbe (« c’est très bien comme ça »), comme interjection (« Bien ! ») ou comme substantif (« c’est son bien »).
  2. Un groupe syntaxique est composé d’un noyau qui est le mot le plus important du groupe. Ce noyau est ensuite complété ou modifié par d’autres mots : c’est l’expansion du noyau  [2] . Les groupes syntaxiques sont nommés en fonction de la classe de leur noyau.
    • Un groupe nominal (ou du nom) est un ensemble de mots réunis autour du noyau, un nom. Dans la phrase « Le grand chien roux aboie méchamment à l’arrivée du facteur. », « Le grand chien roux » est le groupe nominal et « chien » en est le noyau. Les deux adjectifs, grand et roux, ne sont là que pour caractériser davantage. Souvent, le groupe contient des adjectifs, parfois des participes présents.
    • Un groupe verbal est un ensemble de mots construits autour d’un verbe. Dans la phrase de l’exemple, « aboie méchamment » est le groupe verbal, le noyau du groupe étant le verbe aboyer conjugué. L’adverbe « méchamment » n’est là que pour caractériser l’aboiement  [3] .
    • Un groupe adjectival est un ensemble de mots réunis autour du noyau, un adjectif qualificatif ici. Dans la phrase « il le frappa, inconscient de sa force », « inconscient de sa force » est le groupe adjectival, « inconscient » étant le noyau  [4] .
    • Un groupe adverbial est un ensemble de mots construit autour d’un adverbe. Dans la phrase « Le facteur s’est enfui très rapidement à la vue du chien », « très rapidement » est ici le groupe adverbial, le noyau étant « rapidement  [5]  ».
    • Une apposition est une expansion du groupe nominal. Elle n’apporte aucun changement de sens radical à la phrase, elle vient le préciser. Si vous retirez l’apposition, le sens de la phrase n’est que peu modifié. Dans la phrase « Le grand chien roux, un braque de Weimar, aboie méchamment à l’approche du facteur », « un braque de Weimar » est l’apposition, laquelle se remarque facilement par les deux virgules qui l’encadrent. Si l’apposition est une invocation ou une interpellation, on parle alors d’apposition vocative.
    • Un groupe est prépositionnel quand il débute par une préposition et se poursuit avec un ou plusieurs objets. Dans la phrase « depuis hier, tout va mal ! », « depuis hier » est le groupe prépositionnel introduit par la préposition « depuis ». Un tel groupe, pris dans son ensemble, agit à la manière d’un adjectif ou d’un adverbe.
    • Des groupes peuvent en contenir d’autres du même type ou différent. Ainsi, le groupe prépositionnel « à l’approche du facteur » contient le groupe nominal « du facteur ». De même, le groupe adjectival « inconscient de sa force » contient le groupe prépositionnel « de sa force »  [6] .
  3. Une phrase complète doit comporter un sujet (isolé ou groupe nominal) et un prédicat, qu’il soit un simple mot ou un groupe de mots.
    • Le sujet désigne l'être ou la chose qui fait une action ou la subit, ou est dans l'état exprimé par le verbe. Le sujet commande l’accord du verbe. En français, il n’y a pas de verbe sans sujet. Dans la phrase « Le chien aboie », « chien » est le sujet simple, tandis que « le chien » est le groupe du nom.
    • Le prédicat dit quelque chose sur le sujet. Plus précisément, le prédicat est constitué des mots n'appartenant ni au groupe sujet ni au groupe complément de phrase. Dans la courte proposition « le chien aboie », « aboie » est le prédicat. Dans la proposition « le chien aboie méchamment », le verbe conjugué « aboie » est le prédicat simple, tandis que « aboie méchamment » est le prédicat complet.
  4. Vous le trouverez dans le prédicat : c’est le mot ou le groupe de mots qui subit l’action du sujet. Selon sa forme, ce sera un objet direct (sans préposition) ou indirect (introduit par une préposition).
    • Le complément d'objet direct (COD) fait partie du groupe verbal. Il désigne l’objet de l’action. En répondant à la question « qui ? » ou « quoi ? », vous trouvez le COD. Dans la phrase, « Le client donne un pourboire au serveur. », « pourboire » est complément d'objet direct.
    • Le complément d'objet indirect (COI) fait partie du groupe verbal. À la différence du COD, il est introduit par une préposition. En répondant à la question « à qui ?» ou « à quoi ? », vous trouvez le COI. Dans la phrase, « Le client donne un pourboire au serveur », « serveur » est le complément d'objet indirect. Quand dans une phrase il y a les deux compléments, le direct et l’indirect, l'ordre va dépendre de l’effet littéraire voulu, mais aussi de la sonorité de la phrase. Dans notre exemple, l’on aurait ainsi pu écrire : « Le client donne au serveur un pourboire. »  [7] .
    • Tout verbe suivi d’un un complément d’objet est qualifié de « transitif ». À l’inverse, tous ceux qui n’en ont pas sont dits « intransitifs ». Certains verbes sont les deux, tout dépendant du contexte de la phrase  [8] .
  5. Ce sont des parties de phrase ou une phrase, dans une phrase, et il y a autant de propositions qu'il y a de verbes. Il y a deux familles de propositions : les indépendantes, lesquelles peuvent se subdiviser à leur tour, et les subordonnées.
    • Prise toute seule, une proposition indépendante peut devenir une phrase à part entière, ayant un sens. Dans une même phrase, il peut y avoir plusieurs propositions indépendantes, elles sont alors séparées les unes des autres soit par une conjonction de coordination (le célèbre « Mais où est donc Ornicar ? » pour, mais, ou, et, donc, or, ni, car) soit par un point virgule.
    • Prise isolément, une proposition subordonnée n’a aucun sens, elle n’en a que par la proposition qui la précède. Il peut arriver que la proposition subordonnée soit éloignée dans un discours. À un enfant capricieux, ses parents pourraient lui répondre : « Parce que c’est comme cela ! » Bien que la question principale soit dite par l’enfant, la réponse des parents n’en reste pas moins une proposition subordonnée. Dans une phrase, une proposition subordonnée peut opérer aussi bien comme un substantif, un adjectif que comme un adverbe.
    • Les propositions subordonnées sont fréquemment introduites par une conjonction de subordination (même si, parce que, si, depuis, à moins que, quand, pendant que).
    • Les propositions subordonnées introduites par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, lequel, auquel, duquel, etc.) ont un statut à part, car elles complètent son antécédent, un nom ou un pronom : ce sont des propositions subordonnées relatives.
    • Les subordonnées relatives qui définissent une sous-catégorie par rapport à l'antécédent sont des propositions relatives restrictives. Elles ne sont pas délimitées par des virgules. Dans la phrase « Le grand chien roux du 21, rue de la mésange aboie méchamment », la proposition « du 21, rue de la mésange » est relative et restrictive en cela qu’elle restreint fortement ici la catégorie des grands chiens roux.
    • Les propositions subordonnées qui n’apportent qu’une information complémentaire sont non restrictives. Tout comme les appositions, elles sont délimitées, selon leur place dans la phrase, par une ou deux virgules. Dans la phrase « Ce grand chien roux, âgé de 7 ans, aboie toujours », la proposition « âgé de 7 ans » est une proposition non restrictive, elle ne modifie pas grandement le sens général de la phrase.
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Partie 2
Partie 2 sur 4:

Analyser une phrase

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  1. Le sujet est la personne ou la chose qui initie l’action engendrée par le verbe. À ce titre, c’est lui qui conditionne la conjugaison du verbe : un sujet est au pluriel et le verbe est au pluriel !
    • Dans une phrase déclarative ou exclamative (« Pierre lance la balle », « Nous l’avons fait ! »), le sujet est le plus souvent en tête de phrase.
    • Dans une phrase commençant par une apposition  [9] (ou une proposition non restrictive), laquelle est suivie d’une virgule, le sujet n’est jamais, pour des raisons de clarté d’expression, très loin de cette apposition (« Cavalier accompli, il ne fit aucune erreur. »).
    • Dans une phrase impérative (idée de commandement), il n’y a pas de sujet (« Reviens ici tout de suite ! ») Par contre, il y a forcément un destinataire à l’ordre.
    • Dans une phrase interrogative (question) en bon français, le sujet se met le plus souvent après le verbe, le sujet est dit « en postposition » (« Avez-vous envie de le rencontrer ? »). Une variante de cette position est l’inversion de style (« Où êtes-vous ? »). Par contre, le sujet peut être en première place quand il est repris plus loin par un pronom (« Cette histoire, est-elle bien vraie ? »).
    • Une phrase peut avoir plusieurs sujets. Si la préposition qui les relie est « et » ou en a le sens, le verbe qui suit est à la troisième personne du pluriel. Dans certains cas, le verbe s’accorde en genre et en nombre avec le sujet (« Le frère, comme son cousin était relié à l’affaire. »).
  2. Le prédicat est donc ce qui détermine l’action ou l’état du sujet : c’est pourquoi il contient, entre autres éléments, le verbe. Dans les phrases déclaratives, le prédicat suit le sujet, tandis que dans les interrogatives, il le précède.
    • Le prédicat est donc construit autour d’un verbe conjugué ou d’une construction verbale : dans « J’aime faire du vélo ! », « faire » est le verbe principal et « aime » est un verbe modal : le sens de la phrase est « je ne fais pas de vélo pour l’instant, mais j’en fais souvent ».
    • Un verbe peut être adossé à un auxiliaire (être ou avoir) ou à un autre verbe dit « modal », comme devoir, aller, pouvoir… Selon le temps, le mode ou le style voulu pour la phrase, ces mêmes verbes modaux sont dits « semi-auxiliaires » : dans « l’avion va décoller », « va » du verbe « aller » est un semi-auxiliaire de temps  [10] .
    • Comme pour le sujet, une phrase peut renfermer plusieurs prédicats. Cela signifie que dans la phrase il y a au moins deux actions ou états. En ce cas, il y a autant de verbes que de prédicats et tous sont reliés entre eux par la conjonction « et »… enfin, dans de nombreux cas !
  3. Les objets, dans tout prédicat, suivent généralement le verbe. Si c’est le cas, alors votre verbe est transitif, sinon il est intransitif. Exception à la règle : certains verbes sont parfois transitifs, parfois intransitifs (le verbe « monter »).
    • Ce n’est pas une règle gravée dans le marbre, mais le complément d'objet indirect suit souvent le verbe, le COD étant encore après. Une phrase peut avoir, si elle est un peu complexe, plusieurs compléments d’objet, directs comme indirects.
    • Tout ce qui suit le verbe d’un prédicat n’est pas un objet. Ainsi, si le verbe fait le lien entre le sujet et un statut qui définit ou décrit le sujet (« Je suis une femme »), alors le substantif du prédicat est appelé « substantif prédicatif ».
  4. Ils ne sont pas toujours très visibles, mais ce sont eux qui apportent une précision à un autre mot, quelle qu’en soit sa nature. Il faut savoir les repérer et surtout voir en quoi ils modifient telle ou telle partie de la phrase.
    • Les adjectifs sont placés avant ou après le substantif qu’ils modifient, que ce dernier soit sujet ou objet dans la phrase. Si un substantif est flanqué de plusieurs adjectifs, ils peuvent se situer tous avant, tous après ou avant et après le substantif.
    • Il vous arrivera peut-être de tomber sur ce que l’on appelle un verbe « attributif ». Il s’agit d’un verbe qui se construit avec un attribut du sujet. Ces verbes ne décrivent pas une action, mais un état, une manière d’être. Ils sont toujours suivis d’un adjectif, comme dans la phrase : « Il est heureux ». « Être » est le plus usité de ces verbes, mais il y en a d'autres équivalents, pouvant être remplacés par « être », comme « devenir », « sembler », « apparaitre », « avoir l’air » ou « sentir  [11]  ».
    • Les adverbes sont placés avant comme après le verbe. Difficile de le dire à l’avance, mais si les deux positions sont acceptables, il en est toujours une qui relève d’une langue plus soutenue. Les adverbes peuvent aussi être accolés à des adjectifs et même d’autres adverbes.
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Partie 3
Partie 3 sur 4:

Schématiser une phrase (arbre syntaxique simple)

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  1. Pour une meilleure compréhension, l’arbre syntaxique permet de schématiser aussi bien une phrase complète qu’une proposition.
    • Si vous voulez analyser une phrase complète, inscrivez en haut « Phrase » ou les lettres initiales « Ph ».
    • Si vous voulez analyser une proposition, inscrivez en haut « Proposition » ou les lettres initiales « Pr ».
    • Si vous voulez analyser un groupe, inscrivez en haut « Groupe » ou la lettre initiale « G ». Si cela s’avérait nécessaire, et c’est souvent le cas, vous pourriez d’emblée en préciser la nature : un groupe nominal (GN), un groupe verbal (GV), etc.
    • Pour mieux nous faire comprendre, nous allons utiliser comme support la phrase suivante : « Le très distingué François Duval a su rester populaire auprès de ses admiratrices de la première heure. ».
  2. Nous citons ici une phrase, mais ce peut aussi être, pour les besoins de la cause, une partie de phrase (proposition, groupe…). La longueur de ces lignes va dépendre du contenu de ce qui est analysé. Ainsi, pour une phrase avec un groupe nominal sujet limité et un groupe verbal (prédicat) développé, vous tracerez un trait plus long pour le sujet que pour le prédicat (il devra être décomposé). Si les deux groupes sont de la même longueur, les deux branches seront de longueur égale.
  3. Au bas de chaque ligne, marquez avec une abréviation adaptée, ce à quoi correspond ce que vous allez inscrire en dessous.
    • Dans le cadre de l’analyse d’une phrase complète ou d’une seule proposition, vous aurez le sujet et le prédicat. Le sujet pourra être un groupe nominal, tandis que le prédicat pourra être, quant à lui, un groupe verbal. Pour « groupe nominal », utilisez l’abréviation « GN », mais vous pouvez aussi mettre un « S » pour sujet si c’est un groupe sujet. En fait, si vous vous fixez les bonnes abréviations et vous y tenez, vous pourrez utiliser ce que vous voulez : ainsi, un prédicat peut être indiqué par « Pdc ».
    • Dans notre exemple, le sujet est le groupe de nom « Le très distingué François Duval », le prédicat étant le groupe verbal « a su rester populaire auprès de ses admiratrices de la première heure ».
    • Si votre analyse ne porte que sur un groupe, vous passerez directement aux divers composants syntaxiques.
  4. Vous l’avez compris : vous allez progressivement décomposer chaque sous-partie de la phrase, et autant de fois que possible, jusqu’à obtenir, en bas de votre arbre, une séparation complète de tous les mots. Dans l’exemple, il faut décomposer le groupe nominal, puis le prédicat.
    • Le groupe nominal « le très distingué François Duval » se décompose en un groupe adjectival, « le très distingué » et un nom propre (N) « François Duval ». Donc, sous ce que vous avez étiqueté « GN » ou « S », vous tracerez deux traits obliques, l’un avec « GAdj », l’autre avec « N » (ou « S » pour sujet).
    • Le groupe verbal « a su rester populaire auprès de ses admiratrices de la première heure » se décomposera en un verbe conjugué (V) « a su rester » et un groupe adjectival (GAdj) « populaire auprès de ses admiratrices de la première heure ».
  5. Sur votre arbre seront indiquées les étiquettes syntaxiques, mais aussi les parties de phrase qui correspondent. Ces dernières peuvent être écrites sur une ou deux lignes.
    • Dans l’exemple, sous GA, vous écrirez « le très distingué » et sous S, « François Duval ». La présence d’un trait entre l’étiquette et la partie de phrase est facultative.
    • Dans l’exemple, sous V, vous écrirez « a su rester » et sous GAdj, « populaire auprès de ses admiratrices de la première heure. » Là encore, les traits de liaison sont facultatifs.
  6. Tout en bas de votre arbre, vous ne pouvez avoir qu’un seul mot au bout de chaque branche. Une phrase est composée de mots qui tous ont une fonction et il est donc possible de leur attribuer à tous et à chacun leur place et leur fonction.
    • Le groupe adjectival « le très distingué » est composé d’un article (le) et d'un groupe adjectival (très distingué), lequel groupe se subdivise à son tour en un adverbe (très) et un adjectif (distingué).
    • Le groupe adjectival « populaire auprès de ses admiratrices de la première heure » se décompose à son tour en un adjectif (populaire) et un double groupe prépositionnel (auprès de ses admiratrices de la première heure). Ce dernier se décompose donc en deux (GP1 et GP2), le premier se décompose en une préposition (auprès de) et un substantif (admiratrices), le second est du même type : préposition « de » et substantif (première heure).
  7. Tout au bas de votre arbre, vous devez retrouver la phrase. Dans notre exemple, les étiquettes sont dans l’ordre : A, Adv, Adj, N, V, Adj, Prép, AdjP (adjectif possesif), N, Prép, A, Adj et N  [12] [13] .
    • Voici les abréviations possibles : « D » (déterminant),« A » (article), « Adv » (adverbe), « Adj » (adjectif), « N » (nom), « V » (verbe), « Prep » (préposition), etc.
  8. Ainsi fini, vous allez avoir devant les yeux l’analyse de la phrase de référence. Comprenez bien que ce genre de schéma est intéressant pour les phrases complexes (par exemple, de Balzac), moins pour les phrases simples pour lesquelles la structure est facile à déterminer  [14] [15] .
    • Dans notre exemple, tracez un trait (plein ou pointillé) entre A et « le », entre Adv et « très », entre Adj et « distingué », etc.
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Partie 4
Partie 4 sur 4:

Schématiser une phrase (méthode Reed-Kellogg)

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  1. Appelée « base », c’est à partir d’elle que va se construire le schéma d’analyse.
    • Pour la clarté du propos et la comparaison, nous analyserons la phrase déjà utilisée : « Le très distingué François Duval a su rester populaire auprès de ses admiratrices de la première heure. »
    • S’il y avait dans votre phrase plusieurs propositions indépendantes, vous traceriez autant de lignes qu’il y a de propositions.
  2. Elle est là pour séparer le sujet du prédicat.
  3. Lisez dans la partie précédente, la façon de repérer le sujet. La méthode Reed-Kellogg commence simplement en écrivant sur la base, à gauche du trait vertical, le sujet seul, non le groupe sujet.
    • Ici, le sujet est une personne, un nom propre donc, à savoir « François Duval ».
    • Dans le cas d’une phrase à l’impératif, le sujet sous-entendu est, selon la conjugaison, « tu » ou « vous ». En ce cas, il faut ajouter à gauche un autre trait perpendiculaire, à la gauche duquel vous noterez, entre parenthèses, ce « tu » ou ce « vous » : à droite de ce même trait sera noté le verbe à l’impératif. Si la phrase est à la forme vocative (« François, dis-moi ce qu’il faut faire ! »), le sujet (François) sera placé sur un trait horizontal au-dessus de l’emplacement sur la base du sujet  [16] .
    • Si la phrase a plusieurs sujets, à gauche du trait vertical de la base, tracez autant de lignes horizontales que de sujets, toutes se réunissant au point d’intersection de la base et du trait vertical. Toutes ces lignes sont alors réunies, à droite, par une ligne pointillée sur laquelle vous inscrirez verticalement la conjonction « et »  [17] .
  4. À droite du trait vertical, notez dans sa forme conjuguée le seul verbe du prédicat. Si le verbe est précédé d’un verbe attributif, les deux seront notés.
    • Pour l’exemple choisi, vous noterez simplement « a su rester » à droite du trait vertical.
    • Si la phrase renferme plusieurs prédicats, faites comme pour les sujets multiples. Tracez autant de lignes horizontales parallèles que de prédicats, écrivez sur chacune le verbe seul, reliez toutes les lignes par une ligne pointillée sur laquelle, verticalement, vous noterez la conjonction « et »  [18] .
  5. En ce cas, ne prenez que le substantif, sans rien d’autre et notez-le après le verbe, en séparant les deux par un demi-trait vertical qui ne descend pas sous la base.
    • Dans la phrase « Françoise a prêté sa voiture à un cousin », « voiture » est COD (réponse à la question « qu’a prêté Françoise ? »). Le mot « voiture » est donc écrit à gauche de « a prêté » et vous aurez tracé un petit trait entre les deux, uniquement au-dessus de la base.
    • Si le prédicat renferme plusieurs COD, reprenez le principe déjà deux fois évoqué, à savoir que vous tracerez des lignes parallèles au-dessus de la base, toutes se réunissant en un point à droite de la séparation d’avec le verbe, toutes étant reliées par une ligne pointillée sur laquelle vous noterez la conjonction « et ». Tout cela est très logique !
    • Si la phrase contient plusieurs prédicats avec un complément d'objet direct pour chacun, allongez éventuellement les lignes de façon à pouvoir tracer un trait de séparation et écrire le complément d'objet direct, le principe reste toujours le même.
    • Si la phrase comporte plusieurs prédicats, mais un seul complément d'objet direct, vous aurez donc des lignes parallèles, mais qui toutes, à droite, convergeront vers un seul point : le complément d'objet direct commun. À partir de ce point, tracez une ligne horizontale pour pouvoir écrire le complément d'objet direct : votre schéma ressemble à un bonbon emballé  [19] .
  6. Pour cela, sous le verbe du prédicat, tracez depuis la base un trait oblique qui sera prolongé par une ligne horizontale sur laquelle sera noté le COI.
    • Dans la phrase précédente, « Françoise a prêté sa voiture à un cousin », « cousin » est le complément d'objet indirect, il sera donc inscrit sur une ligne horizontale située sous le prédicat.
    • S’il y a plusieurs compléments d'objet indirects, tracez depuis l’extrémité du trait oblique autant de lignes qu’il y a de COI. Inscrivez ensuite un complément d'objet indirect par ligne, puis reliez toutes ces lignes par un trait pointillé vertical sur lequel vous marquerez « et »  [20] .
  7. S’il y en avait, vous les placeriez au même endroit qu’un complément d'objet direct, sauf qu'ils seraient séparés par une ligne oblique pointant vers le sujet : de cette façon, vous indiqueriez que le substantif (ou l’adjectif) se réfère au sujet  [21] .
    • Dans l’exemple, le mot « populaire » est l’adjectif du prédicat. Si la phrase avait été « François Duval a su rester un présentateur populaire », le mot « présentateur », substantif, serait traité de la même façon que l’adjectif.
  8. Ce sont ceux qui apportent des précisions ou des modifications au sujet, au prédicat et à l’objet. Ils seront placés sur des lignes obliques sous les mots modifiés.
    • Tracez une ligne oblique sous le sujet pour chaque adjectif du sujet, puis notez l’adjectif le long de la ligne. S’il y avait plusieurs adjectifs, présentez-les sur autant de lignes obliques reliées entre elles par une ligne pointillée sur laquelle vous écrirez « et ».
    • Dans l’exemple, les mots « le » et « distingué » seront placés chacun sur une ligne oblique partant du sujet « François Duval ».
    • Tracez une ligne oblique sous le prédicat pour tout adverbe qui le modifie avant d’inscrire cet adverbe. S’il y avait plusieurs adverbes, présentez-les sur autant de lignes obliques reliées entre elles par une ligne pointillée sur laquelle vous écrirez « et ».
    • Tracez une ligne oblique sous le COD pour tout adjectif qui le modifie avant d’inscrire cet adjectif. S’il y avait plusieurs adjectifs, présentez-les sur autant de lignes obliques reliées entre elles par une ligne pointillée sur laquelle vous écrirez « et ».
    • Si vous devez faire figurer un adverbe qui modifie un adjectif ou un adverbe, tracez une ligne oblique depuis la ligne du mot modifié, puis une ligne parallèle sur laquelle vous écrirez l’adverbe en question. Les lignes obliques donnent en fait le sens de lecture  [22] .
    • Reprenons notre phrase. Le mot « distingué » est donc sur une ligne oblique sous le sujet, mais comme François est « très » distingué, vous tracerez une ligne oblique depuis la ligne de cet adjectif, puis une ligne parallèle sur laquelle vous inscrirez « très ».
  9. Pour bien placer les groupes prépositionnels, opérez comme pour un complément d'objet indirect, à la différence près que sur la ligne oblique qui relie la base à l'objet du groupe prépositionnel, vous indiquerez la préposition  [23] .
    • Si un complément d'objet indirect est toujours lié à un prédicat, un groupe prépositionnel peut l’être à un sujet, un prédicat, un adjectif, un adverbe, voire à un autre groupe prépositionnel.
    • Dans l’exemple, tracez une ligne oblique sous l’adjectif « populaire » sur laquelle vous écrirez « auprès de ». De cette ligne, tracez une horizontale sur laquelle vous inscrirez « admiratrices ». De cette dernière ligne, partiront en oblique deux lignes, l’une pour l’adjectif possessif (ses) et l’autre pour la préposition (de). Tracez une ligne horizontale au bout de cette dernière pour y inscrire « heure », puis tracez deux obliques, l’une pour l’article (la) et l’autre pour l’adjectif (première).
  10. Le principe est toujours le même : il faut les mettre sur un pied d’égalité et les relier par une ligne pointillée marquée « et »  [24] .
    • Si votre phrase renfermait une autre conjonction de coordination, vous modifieriez « et ».
    • Bien entendu, selon la phrase analysée, vous aurez des formes différentes, mais le principe reste lui inchangé. Sur Internet, vous trouvez divers exemples d’arbres syntaxiques : inspirez-vous-en !
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Conseils

  • Toutes les applications ne peuvent pas gérer les lignes, c’est le cas par exemple dans un courriel en texte brut ou dans un document en HTML. Il faut donc ruser en utilisant des caractères proches, comme les tirets verticaux (|) et horizontaux (-). De même, il n’est pas toujours facile d'inscrire les mots en oblique : mettez-les horizontalement, le tout est qu’il n’y ait aucune confusion possible  [25] .
  • Pour les phrases simples, l’arbre syntaxique est plus pertinent que le schéma Reed-Kellogg. Par contre, pour les phrases longues et complexes, il vaut mieux utiliser un schéma Reed-Kellogg, car il requiert moins de place  [26] [27] . La schématisation Reed-Kellogg est plus intéressante en présence d’un prédicat développé, avec de nombreux et complexes substantifs et adjectifs, comme vous avez pu le voir dans notre exemple.
  • Si vous avez un jeu de société, comme Blanc-Manger Coco, qui consiste à construire des phrases avec des mots ou des groupes de mots inscrits sur les cartes, vous allez pouvoir construire soit un arbre syntaxique soit un schéma de type Reed-Kellogg. Étalez sur la table une grande feuille de papier kraft sur laquelle vous poserez les cartes, les liaisons se feront au feutre sur le kraft.
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Avertissements

  • Au moment de choisir un mode de schématisation, gardez à l’esprit que votre démarche est de bien comprendre comment la phrase est structurée et comment fonctionne chaque groupe. Au pire, vous faites les deux schémas et vous ne conservez que celui qui vous parait le plus pertinent.
  • À l’école, si la séparation sujet-prédicat est à l’honneur, il n’est rien dans les programmes sur l’utilisation de diagramme de phrases. Certains enseignants utilisent, ou non, telle ou telle méthode. La méthode Reed-Kellogg présente l’énorme avantage de bien montrer les fonctions des mots, il est moins pertinent pour qui veut étudier la structure de la phrase analysée.
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