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L'apnée du sommeil est un trouble qui se signale par de légères interruptions de la respiration pendant le sommeil : vous dormez, puis vous réveillez. Les conséquences sont variées : ronflements, fatigue au réveil et dans la journée à cause d'un sommeil peu réparateur  [1] . Un des traitements les plus efficaces est le port, pendant la nuit, d'un masque relié à une machine à pression positive continue (PPC). Cette dernière envoie donc un air qui est à pression constante et force ainsi le passage de l'air dans les voies aériennes, lesquelles restent ainsi ouvertes, vous ne vous réveillez plus la nuit. Ce traitement ne peut s'obtenir que sur ordonnance, car il faut que le trouble soit diagnostiqué. Vous êtes admis dans une clinique où l'on va vous pratiquer une polysomnographie durant une nuit. On vous fixera divers capteurs pour déterminer votre type d'apnée. Le praticien paramètrera alors la machine en fonction de votre trouble.

Partie 1
Partie 1 sur 2:

Prendre rendez-vous avec des professionnels du sommeil

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  1. Après une nuit passée dans un centre d'études du sommeil, l'équipe médicale sera à même de poser un diagnostic d'apnée (SAHOS pour « syndrome d'apnées/hypnopnées obstructives du sommeil »). C'est cette même équipe qui déterminera les réglages de l'appareil à PPC, en particulier la pression d'air à envoyer. Durant votre hospitalisation, vous serez soumis à diverses modalités de titration (envoi de diverses quantités d'air  [2] ). Durant ce calibrage, le technicien du sommeil s'arrêtera quand il réussira à stopper vos apnées.
    • Est pris en compte le nombre d'arrêts respiratoires et de respirations superficielles par heure de sommeil : c'est ce que l'on appelle « l'index d'apnée-hypopnée » (IAH). Si ce dernier est inférieur à 5, vous ne faites pas d'apnée.
      • Le SAHOS est léger si l'IAH est entre 5 et 15. Il peut y avoir une somnolence en cas d'activité peu intense, comme regarder la télévision ou lire.
      • Le SAHOS est modéré si l'IAH est entre 15 et 30. Si somnolence il y a, elle survient lors de phases relativement actives, comme une réunion ou un travail devant l'ordinateur.
      • Le SAHOS est sévère si l'IAH est supérieur à 30. La situation est là dangereuse, car la somnolence se produit pendant des activités qui requiert de l'attention, comme conduire ou marcher  [3] .
    • Les spécialistes du sommeil qui vont régler votre appareil vont vous donner pour consigne de ne pas y toucher, au moins dans les premières semaines. Leur protocole nécessite une telle période d'observation.
    • Pendant votre hospitalisation, l'équipe médicale fera un certain nombre de contrôles, parmi lesquels  [4]  :
      • des mesures pendant le sommeil de votre activité et de vos mouvements,
      • l'enregistrement de l'activité cérébrale, du mouvement des yeux, de la tension artérielle, du rythme cardiaque,
      • le réglage de votre masque respiratoire et de la pression du flux d'air.
  2. La prise en charge d'un patient faisant de l'apnée est l'affaire du pneumologue, des techniciens du sommeil et des industriels qui mettent au point les machines. Tous travaillent en étroite collaboration, chacun dans son domaine. Attendez plusieurs semaines d'essai avant de demander un réglage de la machine, sauf s'il vous semble qu'il y ait un gros problème  [5] [6] . Un réglage du flux d'air s'avère nécessaire quand  [7]  :
    • vous avez pris ou perdu du poids,
    • vous êtes très fatigué,
    • vous avez bu un peu trop d'alcool,
    • vous prenez régulièrement des sédatifs,
    • vous avez une sinusite chronique,
    • vous utilisez un autre masque,
    • vous déménagez et habitez à une altitude supérieure,
    • vous êtes victime du décalage horaire,
    • vos cycles de sommeil sont perturbés.
  3. Si vous constatez que votre machine à PPC a sans arrêt besoin d'être ajustée, peut-être serait-il judicieux d'en changer pour une autopilotée. Avec celle-ci, le débit de l'air est ajusté automatiquement.  [8] . Ces machines perfectionnées mesurent l'air dans les deux sens, expiration et inspiration, et ajustent la pression et le volume d'air en conséquence afin que vous puissiez respirer normalement  [9] .
    • Souvent, les personnes adoptent ce genre de machines, car le plus souvent la pression d'air nécessaire change de jour en jour, sinon d'heure en heure.
    • La mise au point de ces machines demande du temps, car les patients n'ont pas des vies linéaires : ils changent de position dans le lit, n'ont pas forcément des cycles de sommeil égaux d'une nuit sur l'autre, commencent à prendre des médicaments…
    • Le mode automatique évite que le patient n'avale de l'air pendant certains épisodes. En effet, avaler de l'air sous pression entraine un réveil et une sensation anormale de gonflement.
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Partie 2
Partie 2 sur 2:

Régler une machine à PPC

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  1. Il est forcément livré avec la machine. Si tout ce qui concerne les réglages relève d'un praticien, toute la partie concernant les consignes de sécurité est à lire par le patient, en détail et en intégralité. Il existe deux types de machines à PPC : celles qui enregistrent les données et les autres. Leurs réglages sont certes proches dans l'esprit, mais diffèrent sur certains points  [10] .
    • Les machines enregistreuses stockent donc certaines données en cours d'utilisation. Elles peuvent être lues directement sur l'appareil, mais certaines possèdent des sortes de cartes mémoires, lisibles sur un ordinateur.
    • Parmi les données enregistrées, citons celles qui concernent l'appareil lui-même, comme la pression d'air envoyé, mais aussi des données issues du patient, comme son index d'apnée-hypopnée (IAH).
    • À l'opposé, les machines qui n'enregistrent rien ou peu de données sont difficiles à régler, faute de repères chiffrés. Il faut y aller à l'intuition et par tâtonnements.
    • Dans ce dernier cas, vous pouvez toujours contacter le fabricant pour en savoir plus, mais, en France, où l'appareil est considéré comme un dispositif médical, il y a peu de chances que votre demande soit couronnée de succès.
  2. Le technicien du sommeil a accès aux données et il est vrai que l'affichage de l'IAH lui est d'un grand secours. Le but à atteindre est qu'il soit en dessous de 5, soit moins de 5 évènements d'apnée à l'heure  [11] . Si votre IAH est en dessous de cette valeur, rien n'est touché. S'il est au-dessus, vous n'avez normalement pas le droit de régler l'appareil de votre propre initiative, mais rien ne vous empêche d'en savoir plus et de proposer des solutions à votre médecin.
    • La plupart des machines à PPC ont une gamme de pression allant de 4 cmH 2 0 (pression minimale) à 20 cmH 2 0 (pression maximale).
    • Le technicien du sommeil activera la fonction des réglages. Souvent, il faut déverrouiller (icône d'un cadenas) ces réglages qui sont protégés contre des manipulations malencontreuses. Des bips sont émis lors du déverrouillage.
    • Une fois arrivé dans la partie des réglages, il va s'occuper des paramètres de pression maximale et minimale. Au moment du déverrouillage, toutes deux sont fixées sur deux valeurs précédemment établies et vous permettent de dormir plus normalement.
    • Le technicien va augmenter très légèrement la valeur minimale. Ce réglage fait, vous devrez le tester pendant plusieurs semaines pour voir s'il y a ou non amélioration, en qualité et en quantité, du sommeil et atténuation de la somnolence diurne.
    • Les deux pressions (minimale et maximale) peuvent, bien sûr, être réglées, mais cela ne se fera qu'au vu des résultats de votre IAH sur plusieurs semaines.
  3. Le technicien a beaucoup plus de mal à faire un réglage fin, car il ignore votre IAH. Comptant alors sur votre vécu et son expérience, il pourra peut-être vous venir en aide  [12] . Ainsi, il vous demandera comment vous vous sentez au lever, si vous avez bien dormi, si votre conjoint affirme que vous avez ronflé ou eu des sautes dans le lit. Si c'était le cas, il augmenterait certainement la pression du flux d'air.
    • Les réglages techniques (boutons) de ce genre de machines se feront de toute façon de la même façon qu'avec une machine qui enregistre les données.
    • Ces dernières machines, qui ont tendance à disparaitre, sont plus difficiles à régler, non pas à cause des manipulations, mais à cause des valeurs à mettre.
    • Le plus souvent, les patients sont mécontents de leur appareil, car ils pensent que ce dernier n'envoie finalement pas assez d'air et demandent un réglage à la hausse.
    • Dans un très faible pourcentage des cas, les patients se plaignent d'une trop forte pression, ce qui entraine un bruit désagréable au niveau du masque, mais surtout une sensation d'être gonflé. Certains patients déclarent avoir la bouche trop sèche.
  4. Votre appareil a été réglé une première fois au vu des analyses qui ont été faites. Si ajustement il doit y avoir, ce ne peut être qu'à la marge. Une fois ce réglage fait, il faut le tester pendant plusieurs semaines en contrôlant régulièrement l'IAH jusqu'à stabilisation. Que ce soit pour la pression maximale ou minimale, il ne faut pas augmenter le réglage de plus de 0,5 cm/H20 à la fois  [13] . Un nouveau réglage ne pourra pas se faire avant quelques semaines.
    • Augmenter trop la pression en une seule fois peut aboutir au résultat inverse de celui souhaité et vous risquez à terme des problèmes de santé.
    • C'est toujours la pression minimale qui est augmentée en premier, souvent réglée entre 5 et 8 cm/H20. Après évaluation des changements, il est possible d'augmenter la pression maximale, laquelle est autour de 15 cmH 2 0.
    • Même si votre IAH est enregistré, tenez à jour un petit carnet de santé dans lequel vous noterez votre état le matin, l'après-midi et le soir.
    • Tout changement radical de votre genre de vie ou de votre alimentation peut modifier votre pression d'air optimale, ce qui aurait pour conséquence une inadaptation de la machine à votre cas.
  5. Parfois, le problème ne se situe pas au niveau de la machine, mais bien du masque et il n'est pas toujours évident de le déceler  [14] . Tous les patients n'ont pas la même configuration des voies aériennes supérieures et les formes de nez sont multiples. C'est pourquoi, assez logiquement, tous les masques ne vont pas à tout le monde. Certains masques sont faits de telle sorte qu'une fois en place, ils génèrent une résistance à l'insufflation d'air.
    • Si vous soupçonnez qu'il y a un problème de masque, parlez-en au médecin qui vous suit et signalez-lui les symptômes que vous avez pu noter sur la durée.
    • L'adoption d'un nouveau masque, parce que sa forme est différente, entraine le plus souvent une modification, à la hausse ou à la baisse, du débit d'air.
    • Pour bon nombre de personnes, avoir une pression minimale de 10 cmH 2 0 est source d'inconfort, avec sensation de gonflement, des éructations et une bouche sèche.
  6. En France, il n'y a pas vraiment de législation sur cette pratique. Par contre, praticiens spécialistes du sommeil (généralistes, pneumologues) et fabricants des machines dégagent toute responsabilité quant à un usage qui ne serait pas celui prescrit par eux. De même, le dispositif étant remboursé par la Sécurité sociale, vous devez respecter toutes leurs exigences  [15] . Le mieux est de prendre rendez-vous régulièrement avec celui qui vous suit. Certains praticiens, mais ils sont rares, peuvent télécopier leurs ordonnances, non pas aux patients, mais aux techniciens chargés du réglage de la machine.
    • Si vous pouvez dire au praticien que votre machine est mal réglée, différents articles du code de la sécurité sociale interdisent à un quelconque médecin de délivrer une ordonnance à distance sans avoir vu le patient.
    • Sauf à signaler un problème avec la machine, il est absolument inutile de contacter le fabricant pour obtenir son aval pour modifier les réglages : ce serait un exercice illégal de la médecine.
    • Une machine à PPC est un dispositif médical et quand bien même elle n'envoie que l'air et de la vapeur, elle concerne une fonction vitale : la respiration. Les enjeux sont trop importants pour faire n'importe quoi.
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Conseils

  • Parmi les symptômes les plus courants de l'apnée du sommeil, citons : des ronflements bruyants, des pauses respiratoires, des réveils brutaux, une bouche sèche, une gorge irritée, des maux de tête, une insomnie, une somnolence diurne, une certaine irritabilité et une difficulté à se concentrer  [16] .
  • Si votre IAH est inférieur à 5 (par heure de sommeil), vous n'avez pas d'apnée du sommeil.
  • Si votre IAH est compris entre 5 et 15, vous faites une apnée légère du sommeil.
  • Si votre IAH est compris entre 15 et 30, vous souffrez d'une apnée du sommeil modérée.
  • Si votre IAH est supérieur à 30, vous souffrez d'une apnée du sommeil sévère.


Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé.

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