Télécharger l'article Télécharger l'article

Si vous vous demandez ce que pense réellement votre interlocuteur pendant une conversation, recourez à la psychologie pour lire dans ses pensées. En effet, il s'agit d'une faculté qui peut s'acquérir grâce à de l'entrainement. Presque 90 % de la communication est non verbale. Ainsi, l'observation des gestes et expressions, le recours à l'empathie, l'écoute active ou votre proximité avec la personne sont autant d'outils à votre disposition pour mieux la comprendre. En apprenant à identifier et analyser les indices laissés par votre interlocuteur, vous pourrez lire dans ses pensées ou, du moins, les deviner avec précision  [1] .

Partie 1
Partie 1 sur 4:

Que signifie « lire dans les pensées » ?

Télécharger l'article
  1. Il ne s'agit pas de télépathie, de divination ou d'un quelconque don surnaturel. Au contraire, lire dans l'esprit d'une personne nécessite d'observer, d'analyser et d'assembler les indices qu'elle laisse en un tout cohérent. Certains appellent cette faculté la « précision empathique », traduction littérale du concept anglais d'«  empathic accuracy  ». Introduit par William Ickes, il tend à démontrer que l'empathie est fondée sur l'objectivité et l'analyse plutôt que sur les intuitions et l'instinct  [2] .
    • En observant la posture, les mouvements, le regard, le débit de parole ou encore la respiration de votre interlocuteur, vous pouvez en déduire ses pensées. Plus vous accumulerez d'indices, plus votre conclusion sera précise et correcte . Une seule observation n'est pas suffisante pour en tirer une conclusion. Par exemple, le seul fait qu'une personne détourne le regard ne signifie pas nécessairement qu'elle ment.
    • Chercher de façon proactive à comprendre les pensées des autres est une faculté dont on perçoit de mieux en mieux les bénéfices. Appelée en anglais «  mind reading motivation  », elle permet d'être plus persuasif, d'assumer plus facilement un poste à responsabilités ou de mieux gérer le travail d'équipe. En effet, en comprenant avec justesse les personnes de son entourage, la communication est facilitée  [3] .
    • Par exemple, si vous remarquez un collègue qui tapote sur sa table, associez ce signe à d'autres pour en déduire la signification. En fonction de ce que vous savez de sa situation, de sa manière de parler ou encore de ses expressions, il peut s'agir de nervosité, de colère ou encore d'un tic pour aider à la réflexion.
  2. Il s'agit de la capacité à interpréter et à comprendre les causes psychologiques du comportement  [4] . Il existe de nombreuses thérapies basées sur la mentalisation  [5] . Vous la pratiquez sans doute au quotidien de façon plus ou moins consciente. En effet, lorsque vous cherchez à comprendre les raisons d'un propos, vous essayez de vous souvenir des mots, des gestes ou encore de l'attitude de votre interlocuteur. Il s'agit là d'une forme de mentalisation.
    • La mentalisation est une capacité qui peut vous aider dans vos relations professionnelles et personnelles. Vous pouvez y recourir pour mieux comprendre votre entourage, à condition de l'utiliser avec discernement. En effet, vous devez éviter toute intrusion dans la vie privée des gens, au risque de les heurter.
    • Développer votre capacité de mentalisation peut être un atout dans votre vie professionnelle, notamment si la communication est au cœur de votre métier. Si vous êtes dans le secteur de la diplomatie ou de la négociation, lire dans les pensées de votre interlocuteur peut vous donner un avantage considérable dans les pourparlers. Si vous travaillez avec des personnes en souffrance ou fragiles, la mentalisation peut vous aider à comprendre et à anticiper leurs besoins.
    • Sans tomber dans les clichés de genre, certaines études tendent à montrer que les femmes ont une faculté de mentalisation plus développée que les hommes  [6] .
    • La mentalisation est un sujet plus complexe pour les personnes atteintes de troubles du comportement, comme les personnes autistes. Par exemple, elles ont tendance à préparer et à anticiper leurs conversations afin de parer toute difficulté. Cela tend à compliquer la communication et nécessite une formation spécifique.
  3. Vous pouvez donc vous tromper ou être trompé(e). N'agissez jamais sur la seule base de ce que vous pensez être l'intention réelle ou l'émotion cachée de votre interlocuteur. Si vous suspectez que la personne a besoin d'aide, parlez-lui avec prudence et veillez à ne pas la blesser.
    • Chacun(e) est libre et maitre de ses pensées et de ses émotions. N'imposez jamais vos opinions ou vos déductions à vos interlocuteurs  [7] .
    Publicité
Partie 2
Partie 2 sur 4:

Deviner les pensées d'autrui au quotidien

Télécharger l'article
  1. L'écoute active est une arme puissante pour comprendre les intentions d'autrui  [8] . Au cours d'une conversation, n'interrompez pas votre interlocuteur. Concentrez-vous sur les signes non verbaux ainsi que sur les silences. Posez des questions opportunes et laissez-lui le temps d'y répondre.
    • Il n'est pas toujours nécessaire d'avoir une longue conversation avec une personne pour connaitre ses pensées. Si vous pratiquez l'écoute active, une banale discussion de quelques minutes pourra vous suffire pour la comprendre.
    • Les silences sont des révélateurs de pensée. Par exemple, si une personne habituellement bavarde et enthousiaste vous répond par un sourire ou prend quelques secondes lorsque vous lui demandez des nouvelles de sa famille, vous pouvez en déduire qu'elle ne souhaite pas aborder le sujet. Il vous revient ensuite de décider si vous souhaitez en discuter tout de même ou s'il est préférable d'éviter la question  [9] [10] .
    • Par exemple, supposez qu'un ami vous réponde : « Je pense qu'elle va bien » alors que vous lui demandez des nouvelles de sa sœur. Cette simple réponse vous renseigne sur l'état de la relation familiale. Votre ami peut avoir découvert un secret, s'être disputé avec sa sœur ou nourrir une forme de jalousie.
    • Dans l'exemple précédent, le choix des mots, le court silence avant de répondre ou le ton de la phrase sont autant d'indices qui doivent vous permettre de deviner les émotions et les pensées de votre interlocuteur.
  2. Les gestes vous renseignent sur l'état mental et émotionnel d'une personne. Ceci dit, savoir discerner et interpréter les postures et les mouvements du corps demande de l'entrainement. Des dizaines d'ouvrages y sont consacrés, ce qui vous permettra d'approfondir la question. Par ailleurs, sachez qu'il existe toute une discipline consacrée à l'étude de la communication non verbale appelée « synergologie  [11]  ».
    • Les yeux  : la dilatation des pupilles, la direction du regard, le clignement ou l'écarquillement des yeux sont autant d'indices qui révèlent les pensées et l'état émotionnel d'une personne  [12] . En outre, ce sont des mouvements involontaires et furtifs qu'il est difficile de contrôler. Par exemple, les pupilles tendent à se dilater sous l'effet d'une émotion intense, qu'elle soit positive ou négative. Cela arrive lorsqu'une personne est excitée par un projet ou en proie à un dilemme. La direction du regard peut indiquer que votre interlocuteur réfléchit ou qu'il est distrait.
    • La posture  : la position de la tête  [13] tout comme la posture générale renseignent sur l'état d'esprit d'une personne. Une personne confiante adoptera plutôt une position détendue, la tête droite et les bras ouverts. À l'inverse, une personne stressée aura tendance à se rétracter sur elle-même. Les jambes serrées, les bras tendus le long du buste ou posés sur les cuisses, les mains croisées sont autant de signes de nervosité.
    • Les expressions faciales  : elles vous permettent de déduire de façon intuitive l'état émotionnel général de votre interlocuteur. Par exemple, des sourcils froncés indiquent du stress, de la colère ou de l'agacement. Ceci dit, une expression faciale peut être trompeuse. Vous devez ainsi vous entrainer à différencier une expression sincère et involontaire, aussi appelée « micro-expression », d'un masque de circonstance  [14] . Par exemple, un sourire peut avoir de nombreuses interprétations. Outre la bouche, un véritable sourire est marqué par les pommettes et les yeux. Un sourire avec les lèvres closes peut n'être qu'une expression de politesse .
    • Les mains  : une personne nerveuse a tendance à nouer et dénouer ses mains, à tapoter sur une surface à sa portée, à passer la main dans ses cheveux ou à manipuler un objet comme un stylo  [15] .
    • La voix  : elle représente environ 40 % de la communication. Au-delà des mots, l'intonation, le volume ou encore le débit vous permettront de mieux comprendre votre interlocuteur  [16] . Par exemple, durant la présentation par votre responsable d'un bilan chiffré, vous pouvez percevoir des efforts pour masquer un tremblement ou réfréner une envie de crier alors qu'il ne fait que lire un diaporama . Cela peut indiquer du mécontentement ou du stress.
  3. Intuitivement, vous comprenez plus facilement un ami de longue date qu'un inconnu. Cela est lié au fait que la communication d'un individu est impactée par de multiples facteurs tels que l'âge, l'éducation, les opinions, les croyances, l'environnement familial ou encore les expériences personnelles  [17] . Ainsi, vous devinerez les pensées de votre interlocuteur avec d'autant plus de précision que vous aurez conscience de ces filtres d'interprétation.
    • Connaitre son interlocuteur pour mieux saisir ses pensées est également utile dans le domaine professionnel. Par exemple, prendre le temps d'étudier les profils de risques de vos clients potentiels est essentiel si vous travaillez dans une banque. Une personne retraitée et novice dans la finance préfèrera un produit peu risqué tandis qu'un jeune actif sera tenté par un produit avec un rendement plus élevé.
    • Si vous avez affaire à une personne aux opinions conservatrices, il est préférable d'éviter les sujets de société controversés. Ne forcez pas la discussion si elle y est réticente.
  4. Certaines personnes sont naturellement plus empathiques que d'autres. Néanmoins, il est possible de développer cette faculté et ainsi de travailler son intelligence émotionnelle. Celle-ci se définit comme la capacité de gérer ses émotions et celles d'autrui  [18] . L'empathie mature vous permet de voir, d'accepter, de comprendre et de ressentir les émotions de votre interlocuteur  [19] . Par exemple, si vous voyez qu'une personne souffre, vous pouvez également ressentir cette peine, en comprendre et accepter les raisons et ainsi mieux la soutenir.
    • Si vous ressentez de la joie ou de la tristesse en présence d'une personne, il est possible qu'elle vous communique ses propres émotions. Utiliser votre empathie vous aidera donc à les partager et à vous rapprocher d'elle. Néanmoins, veillez à ne pas vous laisser emporter dans une spirale d'émotions qui ne sont pas les vôtres.
    Publicité
Partie 3
Partie 3 sur 4:

Analyser tous les canaux de communication

Télécharger l'article
  1. L'écriture est souvent perçue comme un moyen d'expression intime. Grâce aux différents supports de communication physiques et virtuels, il vous sera aisé de trouver un livre, un blog ou des messages à analyser. Par exemple, si une personne traite le même sujet de façon récurrente, ce peut être une passion dont elle vous parlera avec enthousiasme. Le choix de certaines figures de style ou d'un champ lexical particulier peut aussi être analysé pour déterminer l'intention et cerner la personnalité d'un auteur  [20] .
    • Par exemple, si une personne tient un blog sur les voyages, vous capterez plus facilement son attention en lui parlant de découvertes culturelles et d'aventures. Si une personne a une correspondance foisonnante et créative, mais a tendance à s'effacer pendant une conversation, cela peut révéler une personnalité introvertie  [21] .
  2. Ce sont d'inestimables mines d'informations. Des études ont démontré un lien entre les mots et les caractères utilisés sur les principaux réseaux sociaux ( Facebook , Twitter , Instagram ) et les traits de personnalité  [22] . En parcourant les publications d'une personne, vous aurez de nombreux indices sur sa personnalité, ses opinions, son environnement privé ou professionnel. Parcourez également la liste des comptes qu'elle suit afin d'avoir une idée plus précise de ses centres d'intérêt.
    • Par exemple, une personne introvertie utilisera dans ses messages plutôt un vocabulaire centré sur sa personne. À l'inverse, une personne extravertie sera davantage focalisée sur ses interactions sociales.
  3. Si vous voulez mieux connaitre une personne, renseignez-vous auprès de sa famille, de ses amis ou de ses collègues. Les personnes qui la côtoient au quotidien sont en effet les mieux placées pour en parler.
    • Par exemple, au début d'une relation, vous pouvez demander à un ami commun quel est le meilleur restaurant pour un rendez-vous.
  4. Si l'habit ne fait pas le moine, l'apparence reste néanmoins un reflet relativement fidèle de la personnalité  [23] . Cela est d'autant plus vrai que les choix vestimentaires sont souvent inspirés par la culture, les opinions, l'estime de soi ou les contraintes professionnelles. Par exemple, il est hautement improbable qu'une personne militant contre l'exploitation animale porte de la fourrure. Dans un contexte politique particulier comme des élections, le choix de certaines couleurs peut être un signe révélateur de soutien à un candidat.
    • L'apparence à elle seule ne suffit pas à déterminer la personnalité d'un individu. Par exemple, si vous croisez une fille arborant des cheveux roses, il ne s'agit pas nécessairement d'une forme de rébellion. Ce peut être simplement une envie impulsive de changement.
    Publicité
Partie 4
Partie 4 sur 4:

Devenir un meilleur mentaliste

Télécharger l'article
  1. Chaque personne est unique. Vos réactions dans une situation donnée ne seront donc pas les mêmes que celles de votre voisin. Pour comprendre les pensées d'autrui, vous ne devez pas vous laisser influencer par vos propres opinions et biais d'interprétation  [24] .
    • Par exemple, si un rendez-vous avec des amis est annulé, vous pouvez en être contrarié alors que d'autres seront compréhensifs, indifférents ou même soulagés.
  2. Cette forme de logique se base sur des faits particuliers pour aboutir à une conclusion générale  [25] . Le raisonnement inductif est adapté à la lecture mentale, car il s'agit d'assembler une série d'observations factuelles pour en tirer une déduction sur l'état d'une personne. Par exemple, si vous concluez qu'une personne est nerveuse parce que vous la voyez croiser et décroiser les mains, essuyer la sueur de son front et balbutier, il s'agit d'un raisonnement inductif. À l'inverse, conclure qu'une personne joue avec ses mains parce qu'elle est nerveuse est un processus déductif. Ce type de raisonnement s'appuie sur une idée générale pour en tirer des faits particuliers.
    • Assurez-vous que vos conclusions ne sont pas influencées par votre propre situation. Par exemple, si vous en venez systématiquement à penser que vos interlocuteurs vous jugent négativement, cela peut être le signe de votre propre phobie sociale. Dans ce cas, le type de raisonnement est déductif. En partant du principe que vous êtes persécuté par autrui, vous chercherez les signes manifestant cette hostilité  [26] . Si vous souffrez d'anxiété sociale, vous devez vous avant tout surmonter vos troubles sans vous préoccuper de l'opinion d'autrui.
  3. Discuter ouvertement est le meilleur moyen de connaitre les gens. Il ne s'agit donc pas de deviner, d'interpréter ou d'analyser. Au contraire, une discussion honnête est une solution simple pour s'affranchir des préjugés et des mauvaises interprétations  [27] . En outre, lire dans les pensées peut s'avérer épuisant et vous détourner du sujet de la conversation.
    • Par exemple, si vous remarquez un collègue en détresse qui reste en retrait, abordez-le avec tact. Par exemple, lui dire : « J'ai l'impression que tu es stressé, mais j'ai peut-être tort. Comment vas-tu ? » est une façon simple d'initier la conversation.
    • Il faut vous assurer de ne pas blesser votre interlocuteur. Si vous sentez qu'il (elle) préfère garder le silence, respectez son choix. Lire dans les pensées ne doit pas se faire au détriment de la volonté ou du bienêtre d'autrui.
    Publicité

Conseils

  • Les neurosciences sont en pleine expansion et de nouvelles découvertes nous permettent chaque jour de mieux comprendre l'esprit humain. Par exemple, des scientifiques ont réussi à identifier ce que regardait une personne en se basant uniquement sur son imagerie cérébrale  [28] [29] . Il s'agit donc d'un domaine d'avenir.
  • Comme indiqué plus haut, chaque personne est complexe. Se référer à des catégorisations systématiques, si documentées soient-elles, n'est donc pas toujours fiable. Autrement dit, n'essayez pas de classer les personnes de votre entourage ou d'en deviner à tout prix les pensées. Prenez le temps de faire leur connaissance et de construire une relation.
Publicité

À propos de ce wikiHow

Cette page a été consultée 9 929 fois.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Publicité