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En français, la syntaxe, l'ensemble des règles de composition des phrases, fait que les phrases sont composées de propositions, mais aussi de locutions. Ces deux éléments ne jouant pas du tout le même rôle dans la phrase. Aussi bien les propositions que les locutions se déclinent en plusieurs versions selon le sens que l'on veut leur donner. Certes, l'analyse syntaxique est rébarbative, mais c'est le passage obligé pour bien écrire et parler la langue.

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Bien définir une proposition

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  1. Elle a toujours un sujet (substantif ou pronom) qui exprime une action, état ou un fait. Elle a aussi un prédicat , à savoir un verbe avec ou sans compléments qui précise l'action  [1] .
    • «  Les femmes courent  » est une proposition. L'action est ici le fait de courir et le sujet est les femmes .
    • «  Les femmes courent vers le magasin  » est une proposition. Ici, l'action est précisée, mais ni le sujet ni l'action n'ont changé.
    • «  Mon chien est très obéissant  » est aussi une proposition. Dans ce cas, le mot est est ici utilisé comme verbe et exprime un fait.
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Bien définir une locution

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  1. C'est un groupe de mots ayant valeur d'un mot unique. Quant à elle, la proposition contient toujours un sujet qui fait quelque chose. Une locution est en quelque sorte un groupe de mots figé  [2] .
    • La phrase «  Après son travail, mon père prépare toujours le repas  » est constituée d'une proposition et d'une locution circonstancielle.
    • La proposition est «  mon père prépare toujours le repas . » Son sujet est mon père et l'action est donnée par prépare toujours le repas .
    • La partie «  Après son travail  » est une locution prépositive et circonstancielle.
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Supprimer les adjectifs et les adverbes

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  1. Pour savoir si une phrase (ou un groupe de mots) est ou non une proposition, faites le test qui consiste à supprimer les adjectifs et les adverbes. Si vous étiez amené(e) à répondre à la question « cette phrase est-elle une proposition ou une locution ? », vous supprimeriez les adjectifs et les adverbes afin d'analyser ce qui reste.
    • Prenons la phrase suivante : «  Ces jeunes étudiants dévergondés courent éperdument dans les rues de la ville . » Supprimez mentalement les adjectifs et les adverbes : «  Ces étudiants courent dans les rues de la ville . » Vous avez là une proposition avec le sujet ( étudiants ) et un verbe ( courent ).
    • Prenons l'expression «  montant rapidement le grand escalier . » Supprimez les adjectifs et les adverbes : «  Montant l'escalier  ». Ce groupe de mots n'a aucun sens, car l'on ne sait qui monte l'escalier : c'est une locution.
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Faire le test avec la question « Est-il vrai que… ? »

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  1. Mettez cette question devant la phrase à analyser et voyez si elle a un sens. Si c'est le cas, votre phrase de départ est une proposition, sinon une locution  [3] .
    • «  Mon ami marchant vite  » : la question « Est-il vrai que mon ami marchant vite ? » n'a aucun sens, c'est une locution.
    • «  Les gens qui marchent vite  » : la question « Est-il vrai que les gens qui marchent vite ? » n'a aucun sens, c'est aussi une locution.
    • Avec la phrase «  Les gens qui marchent vite sont pressés  », la question « Est-il vrai que les gens qui marchent vite sont pressés ? » peut avoir une réponse, c'est donc une proposition.
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Reconnaitre une proposition indépendante

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  1. Le sujet est bien présent et est donné par la question qui ou quoi fait l'action. L'action est tout aussi bien identifiée grâce à la présence du verbe. Beaucoup de propositions sont indépendantes.
    • «  Cet arbre peut avoir une grande taille  » est une proposition indépendante. Elle n'est pas très précise, mais se suffit à elle-même.
    • Prenons la phrase «  Pendant le déjeuner, je lis toujours le journal.  » Même avec un complément, la partie de phrase je lis toujours le journal est une proposition indépendante, elle pourrait être utilisée sans problème telle quelle. Pendant le déjeuner est une locution circonstancielle.
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Coordonner deux propositions indépendantes

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  1. Elles sont célèbres, car ensemble elles forment une phrase mnémotechnique : la fameuse Mais où est donc Ornicar ? (mais, ou, et, donc, or, ni, car). Ces mots particuliers servent à établir un lien entre les deux parties de la phrase.
    • Sauriez-vous identifier les deux propositions dans la phrase suivante : «  Le temps est à l'orage, mais je vais me dépêcher  ? »
    • Mais est une conjonction de coordination et sert à unir 2 propositions indépendantes.
    • Tout ce qui est avant le mais est une proposition indépendante : «  Le temps est à l'orage . »
    • Et tout ce qui est après le mais est une proposition indépendante : «  Je vais me dépêcher . »
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Reconnaitre une proposition subordonnée

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  1. Elle n'a de sens que rattachée à une autre proposition. Comme pour toute proposition, une proposition subordonnée a un sujet (réponse à la question qui ou quoi ) et un verbe. Une proposition subordonnée commence le plus souvent par une conjonction de subordination ( que , puisque , parce que , alors que , afin que , si bien que [4] …).
    • «  Parce qu'il a cuit le gâteau trop tard  » est une proposition subordonnée avec son sujet, son verbe et sa conjonction, mais en lui-même ce groupe de mots n'a aucun sens s'il n'y a rien avant ou après.
    • «  Parce qu'il a cuit le gâteau trop tard, nous sommes arrivées les mains vides !  » est une phrase à 2 propositions, une principale (et indépendante) en seconde position ( nous sommes arrivées les mains vides ), et une subordonnée en première place ( parce qu'il a cuit le gâteau trop tard ).
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Reconnaitre une proposition subordonnée relative

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  1. Celui-ci peut être qui ou que . En elles-mêmes, elles n'ont pas de sens, elles n'en ont qu'accolées à leurs antécédents se trouvant dans la proposition principale. Elles sont donc liées à une principale (subordonnées) et jouent le rôle d'adjectif ou de complément (relatives  [5] ).
    • Prenons la phrase suivante : «  J'apprécie les gens qui ont de l'humour.  » Le pronom relatif qui (se rapportant à gens ) annonce la subordonnée relative.
    • «  qui ont de l'humour  » est la proposition subordonnée relative, elle vient préciser la proposition en cela que je n'apprécie pas tout le monde, uniquement ceux qui ont de l'humour.
    • Ici, qui est le sujet de la relative et ont de l'humour en est le prédicat (verbe et compléments éventuels).
    • Une proposition subordonnée relative peut aussi être annoncée par les pronoms suivants : quoi, à qui, où, dont, quand  [6]
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Reconnaitre une subordonnée relative sans pronom relatif

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  1. Elles sont rares, mais se rencontrent parfois  [7] . L'absence du pronom relatif rend l'analyse de la phrase plus compliquée, sauf à reformuler la relative en lui ajoutant mentalement le pronom.
    • Une subordonnée relative suit le substantif. Ainsi, dans la phrase : «  cette personne, tu m'en avais parlé, n'est en effet pas fiable  », la subordonnée relative tu m'en avais parlé vient juste après le sujet.
    • Si vous retirez cette subordonnée relative, la phrase a encore un sens, mais elle est moins précise. Dans notre exemple, il nous resterait donc cette personne n'est en effet pas fiable , proposition ayant un sens, mais moins précis que celle de départ.
    • Nous parlions de l'absence du pronom dans la relative. Ici, c'est dont qui est absent, la phrase pouvant alors être tournée ainsi : «  cette personne, dont tu m'avais parlé, n'est en effet pas fiable . »
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Reconnaitre une proposition avec un participe présent adjectif

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  1. Nous l'avons écrit : une proposition possède forcément un verbe, mais si dans une phrase il y a 2 verbes dont l'un est au participe présent, c'est l'autre qui est le verbe de procès. Ce participe présent est dès lors employé comme adjectif et vient préciser un substantif  [8] .
    • Soit la phrase suivante : «  Les pèlerins voyageant dans ces pays prenaient de gros risques . » Identifiez les différentes propositions de la phrase.
    • À première vue, il y a 2 verbes : voyager (au participe présent) et prendre (imparfait).
    • Dans ce cas, le mot voyageant , issu d'un verbe, a fonction d'adjectif en cela qu'il donne une précision. Il ne peut pas être considéré comme le verbe de la proposition principale.
    • Nous en concluons donc que la phrase complète n'est constituée que d'une seule proposition.
    • Passons à une analyse plus complexe : identifiez les propositions dans la phrase «  Les ours vivant dans la montagne s'approchent des habitations abritant les mineurs . »
    • Dans cet exemple, ni vivre ni abriter ne sont les verbes de la phrase. Vivant dans la montagne et abritant les mineurs jouent le rôle de compléments : si vous les enlevez, la phrase reste compréhensible, vague, mais compréhensible. Le verbe de cette proposition est donc s'approcher .
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Reconnaitre une proposition avec un infinitif comme sujet

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  1. Un verbe à l'infinitif peut être utilisé comme sujet d'une phrase  [9] . On apprend à bien distinguer les verbes des sujets et ici, l'on vient nous dire que le verbe peut être sujet : étonnant ! Cela relève, à l'oral comme à l'écrit, d'un niveau de langue un peu soutenu.
    • «  Dormir est mon activité favorite  » est une proposition.
    • Le sujet ici est un verbe, soit dormir .
    • Vous noterez que le verbe en tant que sujet est à la même place que le sujet substantif, soit en début de phrase. Le parallèle peut être fait entre dormir est et l'arbre est .
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Reconnaitre une proposition avec un adjectif verbal

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  1. Un adjectif peut ressembler à un verbe conjugué au participe passé  [10] . Un seul mot avec la même orthographe peut désigner soit un participe passé soit un adjectif, tout va dépendre de sa place dans la phrase et de la possibilité qu'il y a ou non de le supprimer sans trop changer le sens de la phrase en question.
    • «  La vitre fêlée permet à l'air froid de rentrer  » est une proposition, dont le verbe conjugué est permet . Le mot fêlée est ce que l'on appelle un adjectif verbal qui dans ce cas précis qualifie la vitre, il ne saurait donc vous inciter à conclure qu'il y a ici une seconde proposition dont on se demande d'ailleurs laquelle elle serait.
    • «  La vitre a été fêlée et le chien s'est déchainé  » est une phrase contenant deux propositions indépendantes: la vitre a été fêlée et le chien s'est déchainé . Les terminaisons en « é(e) » sont ici celles de participes passés, l'auxiliaire est devant.
    • Une forme participiale placée juste après un substantif laisse supposer que l'on a affaire à un adjectif verbal.
    • Dans la partie de phrase «  La vitre fêlée à la suite de l'orage…  », il n'y a pas l'ombre d'une proposition, aucune action, aucun sujet, juste un fait.
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Reconnaitre une proposition avec un verbe complément

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  1. Un verbe peut être complément d'un autre verbe  [11] . Il arrive fréquemment que dans une phrase deux verbes se suivent et cela ne veut pas dire pour autant qu'il y a 2 propositions. Le plus souvent, les deux verbes se suivent (parfois, ils sont séparés par une préposition) : en ce cas, le premier verbe est celui du sujet, tandis que le second est complément du premier.
    • «  Je veux partir  » est une proposition. Veux est le verbe principal (conjugué), tandis que partir (infinitif) est complément de vouloir, il précise ici la volonté.
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Conseils

  • Une proposition subordonnée relative étant l'équivalent d'un adjectif épithète est pour cette raison appelée « proposition adjectivale  [12]  ». Elle précise un substantif, tout comme le ferait un adjectif.
  • Les propositions subordonnées sont aussi appelées, mais plus rarement, propositions dépendantes.
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Avertissements

  • Dans le langage parlé, parfois écrit, sont utilisées des phrases non verbales (exemple : « Après vous ! », « Non, après vous ! »). Grammaticalement, quand bien même un verbe est sous-entendu, ces expressions sont des locutions et non des propositions.
  • La question « est-il vrai que… » est pertinente uniquement pour les propositions indépendantes, non pour les propositions subordonnées.
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