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Sous le terme d’arthrite se cachent des dizaines d’affections qui ont en commun des douleurs des articulations, accompagnées ou non, d’inflammations des tissus. Toute articulation est susceptible d’être arthritique, celles des doigts, des poignets, des épaules et bien sûr, des genoux. Les genoux sont particulièrement sujets à ce mal, à cause du poids du corps, ils s’usent prématurément  [1] . Deux pathologies sont récurrentes : l’ostéoarthrite (ou arthrite) et la polyarthrite rhumatoïde, maladie inflammatoire et déformante. Ces pathologies sont difficiles à guérir, sinon impossibles, mais il est possible d’atténuer les douleurs et les traitements varient selon la pathologie et le patient.

Partie 1
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Se soigner chez soi d’une arthrite du genou

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  1. La première chose qu’un médecin demande à un patient en surpoids et qui souffre d’arthrite est de tenter de perdre du poids. C’est assez logique dans la mesure où ce poids se porte sur les genoux, mais aussi les hanches et le bas du dos : plus vous êtes lourd, plus vos articulations souffrent  [2] . À cause du poids, certaines personnes ont de surcroit les pieds plats, ce qui crée soit un genu valgum soit un genu varum , des désaxations caractérisées respectivement par une déviation de la jambe en dehors par rapport à la cuisse (jambes en « X ») ou en dedans (jambes arquées). Dans les deux cas, une perte de poids arrange la situation. Pour perdre du poids, il n’y a pas de mystère : il faut manger moins et bouger plus, le tout sur surveillance médicale.
    • Un homme peu actif a besoin de 2 000 calories environ pour vivre normalement et couvrir toutes ses dépenses énergétiques.
    • En gros, pour perdre environ deux kilos par mois, il faut abaisser de 500 calories l’apport quotidien, sans avoir de carences  [3] .
    • La natation est une activité sportive très intéressante pour un arthritique, car il peut faire de l’exercice assez intensément sans trop souffrir, le poids de son corps étant en grande partie supporté par l’eau.
  2. Une ostéoarthrite est le résultat d’une inflammation, mais qui n’est en rien comparable à celle d’une polyarthrite rhumatoïde (PR), d’un rhumatisme psoriasique ou d’une attaque de goutte. Une ostéoarthrite se caractérise par une usure du cartilage du genou, des excroissances osseuses, des grincements osseux, des douleurs et une raideur. Ces deux dernières sont particulièrement présentes au réveil, après des heures de repos  [4] . Une chaleur humide est alors conseillée, car elle entraine la dilatation les vaisseaux sanguins autour du genou, ce qui aide à la relaxation des muscles et atténue la raideur articulaire.
    • Appliquez cette chaleur humide plutôt le matin au réveil ou après une longue période d’inactivité. L’humidité permet une meilleure pénétration de la chaleur dans les articulations et les muscles environnants.
    • Les sacs remplis de plantes aromatiques, comme la lavande, placés au microonde quelques secondes sont très efficaces, la lavande est connue pour ses propriétés relaxantes.
    • Un bain de jambes (ou du corps entier) dans une eau chaude additionnée de sel d’Epsom fait merveille pour diminuer la douleur et apporter de la souplesse au genou  [5] .
    • Un Français sur deux souffre de douleurs articulaires, ce pourcentage monte à 75 % chez les personnes de plus de 65 ans.
  3. L’application de froid peut se faire avec des glaçons enveloppés dans un sac plastique, des poches souples mis au congélateur ou des sachets de petits légumes congelés (petits pois, maïs). Une arthrite chronique se caractérise par des douleurs constantes et variables, des rougeurs et des parties œdémateuses  [6] . Le froid entraine une vasoconstriction, diminuant ainsi l’apport sanguin, l’inflammation et la douleur sont alors moindres. La goutte, le rhumatisme psoriasique et la polyarthrite rhumatoïde affectent tous trois les genoux, la douleur est plus ou moins présente en permanence et la mobilité réduite. La marche est alors difficile.
    • L’application de froid peut se faire plusieurs fois dans une journée, surtout après un exercice et dure de 10 à 15 minutes. Débutez par deux ou trois applications par jour, plus si vous sentez que cela vous fait du bien. Laissez votre genou se réchauffer entre deux applications (1 heure).
    • Pour éviter la morsure du froid, vous devez impérativement envelopper la poche de glace dans un tissu (gant de toilette, serviette).
    • L’application doit se faire plutôt sur l’avant du genou et sur les côtés, le froid sera alors en contact plus direct avec la zone enflammée.
    • Les arthrites inflammatoires touchent certes les personnes âgées, mais les adultes et les enfants ne sont pas épargnés.
  4. Pour calmer la douleur, vous pouvez ponctuellement prendre des substances comme l’ibuprofène, le naproxène ou l’aspirine, toutes en vente libre  [7] . Ces médicaments semblent anodins, mais il n’en est rien : ils agressent violemment l’estomac, d’où leur prise durant les repas et vous ne devez jamais enfreindre les doses et les durées préconisées par le fabricant. Évitez de consommer des aliments acides lors de votre prise.
    • Alors que les médicaments précédents agissaient sur l’inflammation, vous avez des antalgiques qui n’agissent que sur la douleur, c’est le cas du paracétamol. Celui-ci est inopérant sur les fortes douleurs  [8] . Là encore, il faut suivre à la lettre la posologie édictée par le médecin.
    • Il est possible de soulager les douleurs arthritiques en appliquant régulièrement une crème ou un gel antalgique, ce qui présente l’avantage d’épargner votre estomac. Dans ces crèmes, on trouve souvent de la capsaïcine et du menthol, dont les propriétés calmantes sont bien connues.
  5. L’inactivité, comme l’effort intensif, est à proscrire. Vous devez faire des exercices, votre kinésithérapeute sera là pour vous conseiller, qui renforcent les muscles autour du genou afin d’absorber les chocs. Plus les muscles du secteur (cuisse, ischiojambiers et mollet) seront puissants, moins vous sentirez votre genou  [9] . Tous les exercices et les sports qui impliquent des chocs sont a à proscrire, comme le jogging, la course à pied, la montée des escaliers ou le tennis. Par contre, la marche, le vélo ou la natation sont plutôt bénéfiques.
    • Vous devez travailler les quadriceps (cuisses) et les mollets sans tirer sur les genoux. Parmi les exercices recommandés, citons les squats de faible amplitude, les extensions et les replis de la jambe. L’amplitude de flexion du genou ne doit jamais dépasser les 45°.
    • Faites tous les jours un peu d’exercice, ne serait-ce que marcher, au rythme de deux à trois par semaine. Faites vos courses à pied ou allez prendre l’air à la campagne.
    • Pratiquez, si possible, vos exercices dans l’eau d’une piscine. En effet, à terre, les exercices demandent plus d’efforts aux muscles et aux articulations. Dans l’eau, vous pourrez faire sans effort ces mêmes exercices, mais avec moins de douleur.
  6. En cas de douleurs articulaires, il convient de veiller à son alimentation. Certains aliments soulagent la douleur, tandis que d’autres ne l’accentuent. Dans la première catégorie, comptez sur les aliments riches en acides gras omégas 3 dont on connait les propriétés antiinflammatoires. En sens inverse, évitez tout ce qui est produit sucré issu de l’agroalimentaire  [10] . Ne comptez pas ralentir la maladie avec les omégas 3, ils ne peuvent que réduire l’inflammation.
    • La famille des acides gras omégas 3 comprend l’acide alpha linolénique (ALA), l’acide eïcosapentaènoïque (EPA) et l’acide docosahexaènoïque (DHA). Dans nos sociétés développées, les omégas 6 ne sont pas rares dans l’alimentation : méfiez-vous, ils augmentent les douleurs inflammatoires.
    • L’apport en acides gras omégas 3 se fait avec la consommation de poissons gras, d’huiles végétales (olive) et de fruits à coques. L’EPA et le DHA se retrouvent dans les poissons des mers froides (saumon, maquereau), tandis que l’ALA se retrouve dans l’huile de lin, de colza, le soja, les graines de chanvre et les noix  [11] .
    • Si vous prenez une supplémentation en huiles de graines ou de poisson, comptez environ 1 000 mg par jour, en deux ou trois prises, pour constater une diminution de l’inflammation.
  7. Elles existent sous forme de compléments alimentaires. Ce sont des constituants de la matrice des cartilages, des genoux par exemple. La glucosamine a plutôt un effet lubrifiant, tandis que la chondroïtine permet une meilleure hydratation des cartilages et donc, une plus grande souplesse. Il y a eu des études faites sur ces deux composés, mais les résultats sont parfois contradictoires, même si globalement ils semblent avoir un effet sur les douleurs articulaires, celles situées dans les genoux en particulier  [12] [13] [14] .
    • La glucosamine semble améliorer la mobilisation du genou dans les cas peu sévères à modérés d’ostéoarthrite, nombre d’études le démontrent.
    • Le sulfate de chondroïtine est un composant de la matrice du cartilage et est le plus souvent extrait de certains crustacés, d’où des risques allergiques. La forme hydrogénée de la glucosamine, extraite de produits végétaux, est moins risquée, mais aussi moins efficace.
    • Votre médecin vous prescrira la dose journalière à prendre, mais n’escomptez pas de résultats probants avant deux ou trois mois.
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Partie 2
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Se faire traiter pour une arthrite du genou

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  1. Prenez rendez-vous avec votre médecin traitant qui vous fera une radiographie des genoux et une prise de sang pour confirmer le diagnostic d’ostéoarthrite, de polyarthrite rhumatoïde ou même de goutte. Si l’arthrite en est à un stade avancé, il est fort probable que les antiinflammatoires vendus sans ordonnance soient sans grand effet. En ce cas, votre médecin traitant vous prescrira des médicaments plus puissants.
    • Les inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase-2, comme le célécoxib ou le méloxicam, sont de puissants AINS, fréquemment prescrits en cas d’arthrite du genou. Ils n’affectent pas l’estomac  [15] .
    • Il existe un ensemble de médicaments qui soulagent la douleur et ralentissent la progression de la maladie : ce sont les médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM). Ils soulagent le système immunitaire trop sollicité  [16] . Parmi ceux-ci, citons le méthotrexate, la sulfasalazine, l’hydroxychloroquine, l’étanercept ou encore l’adalimumab.
    • Sur une radiographie, l’arthrite se signale par une absence totale ou partielle de cartilage entre les os du genou, une différence d’épaisseur des cartilages, une altération de l’os en certains endroits  [17] .
  2. Aujourd’hui pilotées par ordinateur, les infiltrations sont sans douleur et très précises. La cortisone est injectée au plus près de la zone à traiter. Si le diagnostic a été bien posé, le soulagement est très rapide (quelques heures), la mobilité revient assez rapidement  [18] . Les corticostéroïdes sont des hormones aux puissantes propriétés antiinflammatoires. Parmi les produits les plus souvent prescrits, citons la prednisolone, la dexaméthasone et la triamcinolone. L’effet est temporaire, mais subsiste quand même plusieurs semaines, voire des mois.
    • Pour des raisons liées à la puissance de la cortisone, il est quasiment impossible de faire plus de deux infiltrations par an.
    • La cortisone est loin d’être un produit inoffensif. Parmi les accidents de manipulation et les effets secondaires possibles d’une infiltration, signalons une infection locale, une faiblesse des tendons, une atrophie musculaire localisée ou encore la blessure d’un nerf.
    • En France, les infiltrations sont entièrement remboursées par la Sécurité sociale.
  3. Les douleurs articulaires peuvent être traitées avec un appareil générant des ondes courtes, comme les ondes infrarouges. Ces ondes pénètrent au cœur du genou pour réduire l’inflammation. Cette technique est souvent employée dans le traitement des douleurs articulaires, car les ondes sont réglables : c’est sans douleur, juste une petite chaleur irradiante  [19] . L’action antiinflammatoire de cette technique s’explique par la chaleur générée, laquelle atténue en soi la douleur, mais surtout augmente le débit sanguin de la zone, car les vaisseaux se dilatent sous l’effet de la chaleur. À notre connaissance, il n’y a aucun effet indésirable de quelque nature que ce soit.
    • Une séance de rayons dure d’un quart d’heure à une demi-heure et les premiers effets se font ressentir dans les quelques heures qui suivent.
    • La douleur est réduite dans des proportions allant de 40 à 100 %. L’effet dure de quelques semaines à quelques mois  [20] .
    • Ces séances d’ondes courtes sont prodiguées en milieu hospitalier, mais aussi et surtout dans les cabinets de masseurs-kinésithérapeutes et dans certains centres d’ostéopathie. C’est presque leur lot quotidien.
  4. L’acuponcture est une technique originaire d’Asie qui consiste en l’introduction de très fines aiguilles (désinfectées) dans la peau ou les muscles, en certains endroits du corps, lesquels varient en fonction de l’affection à soigner  [21] . C’est une technique naturelle, non invasive qui a une certaine efficacité sur la douleur et l’ostéoarthrite répond assez bien à ces stimulus  [22] . Une séance d’acuponcture n’est pas douloureuse et est une technique sans contrindications. Il n’y a aucun effet secondaire si tout est fait dans les règles de l’art. Certes, le cout des séances est un peu élevé, mais maintenant pratiquement toutes les mutuelles les prennent en charge.
    • L’acuponcture s’appuie sur des points de circulation de l’énergie. Scientifiquement, ces aiguilles obligent le corps à produire en tel ou tel endroit de la sérotonine, une hormone aux propriétés antalgiques, mais aussi d’autres substances bienfaisantes, comme les très euphorisantes endorphines, les hormones du plaisir.
    • L’acuponcture est une technique qui n’est pas officiellement reconnue par le ministère de la Santé. Cependant, les médecins, détenteurs du diplôme de médecine, qui ont passé une habilitation en acuponcture sont cependant habilités à pratiquer cet art qui n’est cependant pas remboursé par la Sécurité sociale. Pour éviter tout problème, fuyez tout autre praticien non diplômé.
  5. Une intervention chirurgicale ne peut être envisagée que par un généraliste en première ligne, puis par un spécialiste du genou en deuxième ligne. Elle ne vous sera proposée qu’en cas d’échec de tous les autres traitements, et si les images et les analyses montrent qu’il n’y a pas d’autre solution. En fonction de votre problème de genou, il vous sera proposé une intervention mineure, par arthroscopie, par exemple. Dans les cas, les plus sévères, ce sera une opération plus lourde, la pose d’une prothèse de genou  [23] . L’intervention chirurgicale n’est proposée que dans les cas d’ostéoarthrite avancée. Une telle opération n’est envisagée que lorsque la cause est clairement identifiée, comme une destruction des cartilages.
    • L’arthroscopie est une technique peu agressive qui permet, grâce à de minuscules incisions bien placées, d’explorer l’intérieur du genou avec un endoscope, un tube mince, muni d’une caméra et d’introduire de minces outils pour couper et nettoyer l’articulation. Comme l’opération est peu invasive, la convalescence est rapide, une à deux semaines environ, selon les cas.
    • La greffe de cartilage consiste à poser des greffons de cartilage sain sur les zones endommagées. C’est une intervention souvent proposée à de jeunes adultes, la réussite est alors assurée.
    • Une synovectomie est une opération qui consiste à enlever toute membrane synoviale, enflammée ou abimée, qui se trouve entre les os des articulations.
    • Une ostéotomie est une opération un peu plus délicate, puisqu’elle consiste souvent à réaligner les os d’une région, ici ceux du genou, du tibia, du péroné et du fémur.
    • Une arthroplastie peut consister en un remplacement total ou partiel d’éléments du genou. Peuvent ainsi être remplacés des cartilages ou des parties osseuses, grâce à des prothèses en titane ou en plastique. C’est une opération invasive et comme telle et parce qu’elle porte sur une région qui supporte le poids du corps, la convalescence est souvent douloureuse et longue, mais le résultat est là.
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Conseils

  • Si vous êtes foncièrement contre la prise de médicaments, vous pouvez prendre certaines épices aux propriétés antiinflammatoires, comme le safran ou le curcuma. Vous trouverez ces produits, souvent sous forme de gélules, dans les magasins de santé. Pour ce qui est du dosage, demandez conseil au vendeur et suivez les recommandations inscrites sur la boite.
  • Une infiltration d’acide hyaluronique dans le genou peut être envisagée par un médecin. En effet, cet acide a des propriétés lubrifiantes qui peuvent arranger votre problème d’articulation  [24] . Ce type d’infiltration se fait à raison d’une fois par semaine pendant un mois environ.
  • Soyez toujours bien hydraté. Toutes les parties du corps ont besoin d’eau pour bien fonctionner, mais c’est particulièrement vrai pour les cartilages, les tissus et les articulations. Buvez au moins 1,5 litre d’eau par jour.
  • Si vous avez vraiment mal au genou et que vous devez vous déplacer, n’hésitez pas à prendre une canne. Contrairement à ce qui semble intuitif, une canne se tient dans la main opposée au côté qui fait mal.


Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé.

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