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Dans une maison, il est toujours avantageux de savoir faire du mortier pour réparer ou construire un ouvrage. Ce n'est pas très difficile, le seul point délicat étant le dosage du sable, du ciment et de l'eau. Un mortier mal dosé et votre travail sera à refaire. Au début, vous serez peut-être un peu maladroit, mais vous verrez qu'avec l'habitude, vous préparerez du mortier sans même y penser.

Partie 1
Partie 1 sur 4:

Connaitre le bon dosage du mortier

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  1. C'est le dosage pour obtenir un mortier classique, qui vous servira pour des travaux courants de maçonnerie. Pour un sac de ciment de 35 kg, il faut compter deux brouettes et demie de sable. Inutile de vous dire que cela fait une belle quantité de mortier ! Ne préparez que la quantité dont vous avez besoin  [1] .
    • Ce dosage n'a pas besoin d'être exact à la dizaine de grammes. Quand des maçons préparent leur mortier, ils comptent entre quinze et dix-huit de pelles par sac de ciment brut. Au début, on compte généralement les pelles et on essaie d'être précis. Plus tard, avec l'expérience, on compte les pelles, mais on voit à la couleur et à la texture si le mélange est correct. Vous n'avez pas besoin d'une balance !
  2. Pour un sac de ciment, il faut compter 15 à 17 litres d'eau (un peu moins de deux seaux de maçon), selon la consistance voulue. Cette quantité est variable en fonction du temps qu'il fait, du degré d'humidité du sable et du type de ciment employé. Suivez les indications portées sur le sac de ciment.
    • Le temps (chaleur et humidité) peut amener à revoir ce dosage de l'eau. Souvent, on juge au regard.
    • Un mortier un peu sec « tire » mieux et un mortier plus fluide se travaille plus facilement, mais sèche plus lentement. Avec l'expérience, vous saurez quel mortier il vous faut.
  3. En fonction de ce que vous voulez faire, vous prendrez un sable plus ou moins fin (plus fin pour des joints, plus grossier pour un enduit). Pour ce qui est du ciment, il en existe de très nombreuses sortes, certains sont même prêts à l'usage (ciments prompts), il n'y a qu'à rajouter l'eau. Il vaut mieux prendre un sac neuf ou ouvert récemment qu'un qui aurait trainé des années dans un coin  [2] .
    • Certains ciments sont vendus prêts à l'emploi, le sable est déjà inclus. Ils se vendent en petites quantités (1 à 10 kg), sont destinés à de petits travaux et leurs prix sont plus élevés que ceux des ciments classiques. Pour ces ciments, il faut bien respecter le dosage de l'eau indiqué sur le sac et bien brasser pour que le mélange soit homogène.
      • Un ciment Portland n'est pas une marque , c'est un ciment qui a une certaine composition standard. Il en existe de différents dosages, chacun étant adapté à tel ou tel type d'ouvrage (dalle, mur, colonne…).
    • Si vous travaillez sur deux ou trois jours, préparez votre mélange de sable et de ciment et utilisez-le au fur et à mesure. Il est trois précautions à prendre : ne préparez que la quantité qui vous sera nécessaire, faites votre béton au coup par coup et le mélange non utilisé sera protégé de l'humidité pour les jours suivants.
    • Vérifiez le contenu de votre sac de ciment. Un sac qui a été ouvert il y a plusieurs mois peut contenir des blocs qui s'expliquent par l'humidité ambiante. Si les blocs s'effritent facilement, vous pouvez utiliser ce ciment, sinon changez de sac.
    • Tous les ciments ne demandent pas le même dosage de sable. Pour connaitre le bon dosage, lisez l'emballage du sac, le dosage habituel est approximativement d'un volume de ciment sec pour trois volumes de sable.
  4. Si vous vivez dans une zone où les éléments sont extrêmes (vent, froid, forte humidité), incorporez au ciment un produit d'addition, comme du calcaire en poudre (sous forme de fillers). Ce faisant, votre ciment sera plus résistant, mais comme votre mortier contient un peu trop de calcaire, il faut mettre davantage de sable.
    • Ainsi, pour obtenir un ciment bien dosé de ce type, on mélange un volume de ciment, deux de calcaire et six de sable.
  5. Un tel ciment avec additif a tendance à sécher plus vite qu'un ciment standard à cause des propriétés hydrophiles du calcaire. En ce cas, vous devez préparer la quantité de mortier en fonction de votre rythme de travail.
  6. Si le temps est humide et froid, il faut faire un mortier un peu plus sec et un peu moins sableux. Si le temps est très chaud, faites un mortier plus coulant. En fait, à l'usage, c'est-à-dire en travaillant ce béton, vous trouverez la consistance que doit avoir votre mortier.
    • L'idéal est de faire du mortier par temps ni trop sec ni trop modéré, mais ce n'est pas toujours le cas. Avec l'habitude, vous trouverez, en fonction du temps qu'il fait, la consistance que doit avoir votre mortier (vous le mouillerez plus ou moins).
  7. Il doit pouvoir adhérer sur une truelle fortement inclinée, mais être suffisamment fluide pour pouvoir être transporté et travaillé sans difficulté.
  8. Si les températures sont basses, faites un béton avec plus de fillers calcaires et essayez de mettre une eau pas trop froide afin que votre mortier puisse avoir toutes ses qualités mécaniques. Une fois votre béton pris, vous n'avez plus rien à craindre pour votre ouvrage  [3] .
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Partie 2
Partie 2 sur 4:

Préparer du mortier avec une bétonnière

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  1. Vous aurez moins de pertes et surtout le béton ne collera pas à votre bétonnière, votre seau ou votre pelle, la tâche sera plus facile. Dans la cuve, versez la moitié de l'eau nécessaire, versez le reste dans votre brouette et vos seaux de façon à les mouiller. Cela fait, récupérez l'eau de la brouette et des seaux pour finir de mouiller votre béton : rien ne sera perdu !
    • En fonction de la quantité désirée, utilisez soit une auge soit une bétonnière. Si vous avez besoin de beaucoup de ciment, empruntez, louez ou achetez une bétonnière, le brassage à la main étant un travail exténuant. Une bétonnière est composée d'un moteur tout simple qui entraine une cuve de capacité variable, à l'intérieur de laquelle il y a des lames de brassage. Si vous avez un chantier de deux ou trois jours, louez plutôt votre bétonnière.
  2. Mettez en route votre bétonnière et commencez à la remplir de sable. Vous aurez au préalable calculé les quantités précises de sable, de ciment et d'eau à mettre. L'introduction du ciment est délicate, car il est très volatile. De même, l'adjonction d'eau doit être faite prudemment, à cause des éclaboussures pouvant être éjectées de la cuve.
    • L'ordre d'intégration des composants n'est pas gravé dans le marbre. Vous pouvez tout aussi bien commencer par mettre l'eau, puis le ciment brut. Pour ce dernier, vous le mettez dans un seau qui est plus facile à manipuler que le sac. Vous laissez alors un peu tourner, puis vous incorporez le sable, pelle après pelle, jusqu'à la bonne consistance.
  3. Lors de la préparation d'une coulée, vous risquez d'être pris dans un nuage de poudre de ciment, vous risquez aussi une projection de béton coulé. En conséquence, portez des lunettes et un masque. Pour les maçons, les risques à long terme sont plus dommageables : bronchopneumopathie chronique obstructive ou cancers.
  4. Que ce soit à la main ou à la bétonnière, surveillez régulièrement l'aspect de votre mortier. Si vous le trouvez trop sec, mouillez-le jusqu'à ce qu'il ait un aspect visqueux. Ne versez pas trop d'eau à la fois et à la fin du brassage, laissez bien tourner votre béton pour voir quel aspect il a : il ne doit pas être trop coulant sans quoi il perdrait de ses qualités.
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Partie 3
Partie 3 sur 4:

Préparer du mortier à la main

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  1. Réunissez la quantité voulue, puis déposez un sac de ciment sur le sommet. Comptez deux brouettes et demie de sable pour un sac de 35 kg.
  2. À l'aide du tranchant de la pelle, coupez le sac à une extrémité, puis videz-le en le soulevant progressivement.
  3. À l'aide de votre pelle, prenez le mélange à la base du tas et remontez-le sur le sommet, en faisant plusieurs fois le tour du tas. À la fin, votre mélange doit avoir une couleur homogène. Si vous mélangez mal, votre mortier ne sera pas de bonne qualité.
  4. Le mélange fait, faites une sorte de volcan avec votre tas, vous y verserez la quantité d'eau nécessaire. Cette eau va commencer à mouiller le mélange situé à l'intérieur.
  5. Avec la pelle, prenez le mélange à l'extérieur du tas et jetez-le à l'intérieur du cratère en remuant un peu au milieu du liquide. Continuez ainsi jusqu'à avoir un mélange homogène. Faites attention à ne pas ouvrir les parois du « volcan ». Remuez bien, même si les pelles deviennent plus lourdes.
  6. Votre mortier est désormais bien homogène, vous pouvez le transporter tranquillement sur le lieu de son utilisation. Avec un ciment prompt, il faut travailler immédiatement à cause de sa prise rapide (10 à 15 minutes). Avec un ciment plus classique, il faut certes bien mélanger, mais pas pendant une demi-heure, sans quoi, là encore, le mortier sèchera trop.
    • Il existe bien un moyen pour voir si votre béton est à bonne consistance. Prenez une truellée (pas trop importante) de béton avec le plat de l'outil, puis inclinez-le de 90°. Si le mortier reste accroché, c'est que la consistance est bonne. Avec l'habitude, vous verrez à l'œil et en manipulant la pelle si votre mortier est prêt.
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Partie 4
Partie 4 sur 4:

Travailler le mortier

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  1. Une fois que le béton à la bonne consistance, s'il n'a pas été préparé sur le lieu même du chantier, transportez-le avec une brouette ou des seaux. Une fois sur place, transvasez vos seaux dans une auge pour travailler plus facilement. La zone qui va recevoir le mortier (fondations, briques, moellons…) doit être préalablement aspergée d'eau, la prise n'en sera que meilleure.
  2. Que ce soit lors de la préparation ou de la manutention, il est sage de se protéger contre le ciment qui est un produit agressif, qu'il soit sec ou mouillé. Protégez vos mains avec des gants (brassage et manutention), vos yeux avec des lunettes de sécurité et vos poumons avec un masque (brassage). À force, le ciment et le béton brulent la peau et la poussière de ciment dans les yeux peut provoquer une conjonctivite.
  3. Le mortier sèche rapidement et durcit, c'est d'ailleurs pour cela qu'il a été conçu et c'est ce qui le rend pratique. Si vous faites un mur de briques, montez vos rangs tranquillement, le mortier ne va pas sécher si vite que cela. Si le mortier qui se trouve dans votre auge commence à sécher, remettez un peu d'eau et brassez bien avec la truelle pour lui redonner de la plasticité.
    • Utiliser un mortier trop sec entrainera forcément un défaut de structure de votre ouvrage. Dans le cas du coulage d'une fondation, on vous laisse imaginer les dégâts. Votre mortier doit être ni trop sec ni trop humide et est donc agréable à travailler.
  4. Vous avez devant vous une ou deux heures pour utiliser votre béton. Passée la première heure, la prise commence sérieusement et même si vous rajoutez de l'eau, votre béton a déjà perdu de ses qualités mécaniques. En fonction du travail à faire, prévoyez la quantité de mortier à préparer. Un mortier déjà pris est devenu inutilisable.
    • Cette précaution est particulièrement utile si vous utilisez un béton additionné de fillers calcaires ou si vous ne travaillez pas suffisamment vite. Préparez une quantité de mortier que vous pourrez utiliser dans l'heure qui suit.
    • Si votre chantier et votre tas de mortier sont loin de l'autre, il serait bien d'avoir un aide, ce qui vous permettra de travailler plus vite.
  5. Vous avez fini votre journée, vous êtes fatigué, mais il est alors une chose importante à faire : le nettoyage de tous les outils et contenants utilisés (bétonnière, brouette, pelle, truelles…). À la fin de chaque demi-journée, lavez à l'eau tous ces objets pour les reprendre intacts l'après-midi ou plus tard. Si du béton sec adhère sur votre truelle ou votre pelle, détachez-le avec un marteau de maçon.
    • Prenez soin de votre matériel. Un bon maçon prend toujours le temps de bien nettoyer les outils dont il s'est servi. Il faut bien nettoyer la bétonnière, car si vous ne le faites pas, votre machine deviendra vite inutilisable. Vos coulées terminées, nettoyez la cuve en la faisant tourner avec deux ou trois seaux d'eau et des galets de la grosseur d'un poing.
  6. Il est inutile de préparer de grandes quantités de béton si vous savez que vous ne l'utiliserez pas dans les deux heures qui suivent : ce serait du gaspillage pour rien. Il vaut mieux faire deux ou trois petites brassées plutôt qu'une grosse.
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Conseils

  • Si vous êtes amené à couler une surface en béton en plein cœur de l'été, vous allez voir des taches blanches se former en surface. C'est la preuve que votre béton sèche trop vite, il faut alors l'arroser deux fois par jour pour qu'il finisse de sécher tranquillement. Si la surface n'est pas très grande, posez une serpillère humide.
  • Mettez de l'eau dans le seau avant le mortier et vous n'aurez pas de difficulté pour mélanger le contenu du fond du seau.
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Avertissements

  • Lorsqu'on utilise une bétonnière, l'introduction et le brassage des matériaux comme le ciment brut ou les fillers calcaires, tous pulvérulents, sont potentiellement dangereux pour les yeux : mettez des lunettes de protection.
  • Utilisez un appareil respiratoire que vous pouvez acheter dans un magasin de peinture. Le ciment a un pH basique et brule les sinus et les poumons. Évitez de tomber malade. Une journée venteuse permet également de chasser la poussière pendant le mélange.
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Éléments nécessaires

  • Du sable
  • Des fillers calcaires (liant hydraulique)
  • Du ciment
  • De l'eau
  • Un seau
  • Une bétonnière

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