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La plupart du temps, les scénarios sociaux sont destinés aux enfants autistes. Ces scénarios sont des descriptions simples crées dans le but d’aider l’enfant à comprendre une activité ou une situation en particulier ainsi que le comportement qui va avec. Les scénarios sociaux peuvent aussi soulager l’anxiété en donnant une information précise sur ce que l’enfant pourrait remarquer ou vivre.

Partie 1
Partie 1 sur 3:

Créer un scénario social

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  1. Certains scénarios sociaux ont un objectif assez global tandis que d’autres ciblent une situation, une activité ou un évènement précis.
    • Voici des exemples de scénarios sociaux qui ont un usage global : comment se laver les mains, comment préparer la table du diner ou comment gérer une surcharge sensorielle. Des exemples de scénarios qui visent une situation ou un évènement précis peuvent être une visite médicale ou un enregistrement à l’aéroport.
    • Les scénarios sociaux qui ont un objectif global peuvent être lus ou révisés une à deux fois par jour suivant l’enfant et sa disposition à adopter ce comportement. Mais les scénarios ciblés devraient être lus ou consultés plusieurs fois avant que l’activité en question ne se produise.
    • Un scénario social qui, par exemple, concerne une visite médicale devrait être lu par l’enfant plusieurs jours avant qu'il se rende chez le médecin.
  2. Chaque histoire ne devrait se concentrer que sur un seul comportement, émotion, évènement ou situation. Car un enfant autiste peut avoir du mal à assimiler plusieurs informations à la fois.
  3. Vous pouvez le faire en esquissant son apparence physique, son sexe, les membres de sa famille, ses centres d’intérêt ou ses aptitudes. Aidez l’enfant à apprécier ce personnage et à s’y identifier.
    • Il vous sera plus facile, en tant que narrateur de l’histoire, de véhiculer votre message, quand l’enfant se met à s’identifier au personnage principal. L’objectif est d’encourager l’enfant à s’identifier au personnage pour copier ses agissements.
    • Vous pourriez, par exemple, raconter l’histoire d’un petit garçon intelligent, très grand pour son âge et très gentil qui adore jouer au foot comme votre fils.
  4. On peut lire ces histoires à l’enfant ou on peut réaliser un petit volume que l’enfant peut emporter partout avec lui et consulter quand il en ressent le besoin.
  5. Ces scénarios devraient toujours être présentés de telle sorte que l’enfant fasse le lien entre ces histoires et un comportement adéquat, qu’il y ait un outil positif pour combattre une émotion négative et des approches positives pour appréhender de nouvelles situations et activités.
    • Le scénario social ne devrait pas comporter de sous-entendu négatif. L’atmosphère et le ton adopté par les personnages impliqués dans l’histoire devraient toujours être positifs, rassurants et stables.
  6. Il peut être utile d’impliquer directement les personnes qui ont un rôle à jouer dans l’histoire : si, par exemple, l’histoire parle de partager des jouets avec d‘autres enfants, cela permet d’impliquer un frère, une sœur ou un camarade de l’enfant.
    • L’enfant sera capable de s‘impliquer davantage et verra aussi par lui-même ce que partager veut dire, tout comme il pourra observer les changements qui se produisent chez le frère, la soeur ou l’ami quand il est disposé à partager.
    • Cela encouragera aussi un comportement de plus en plus positif et de plus en plus apprécié.
  7. Il faut garder en tête le moment, l’endroit et l’humeur quand on veut raconter un scénario social à l’enfant. Ce dernier devrait être de bonne humeur, détendu et pas trop énergique.
    • Vous ne devriez pas présenter de scénario social à l’enfant quand il a faim ou quand il est fatigué. Il ne sera pas capable de se concentrer s’il est de mauvaise humeur et épuisé.
    • L’endroit devrait aussi être assez tamisé, tranquille et dépourvu de distractions auxquelles l’enfant peut être sensible. Il est inutile de raconter un scénario social à l’enfant dans un environnement inadéquat qui ne ferait que l’énerver.
  8. Envisagez de proposer à l’enfant un scénario social qui parle d’un comportement particulier avant qu’il doive adopter ce type de comportement. Les scénarios sociaux sont extrêmement efficaces quand ils sont racontés peu avant la survenue du comportement que l’enfant est censé avoir.
    • Quand l’histoire racontée est encore présente dans l’esprit de l’enfant, il s’en souviendra mieux et calquera son comportement sur le récit qu’il vient d’entendre.
    • Si, par exemple, l’histoire concerne un partage de jouets, vous pouvez lui proposer un scénario à ce sujet peu avant que ne se produise l’évènement afin qu’il le garde en mémoire et puisse l’appliquer dès qu’il s’agit de partager des jouets avec d’autres enfants.
  9. Les scénarios sociaux peuvent aider un enfant autiste à gérer ses émotions souvent envahissantes et incontrôlables. Ces récits pourraient, par exemple, impliquer une narration où il est question de ce qu’il devrait faire quand il ne veut pas jouer avec d’autres enfants ou comment il peut gérer la mort d’un être cher.
    • Les scénarios sociaux peuvent aussi apprendre à l’enfant des compétences sociales, comme de communiquer clairement et poliment ses besoins aux autres ou l’art d’établir des liens sociaux et amicaux. Des instructions précises peuvent aider un enfant autiste à apprendre des compétences sociales que d’autres enfants apprennent par eux-mêmes.
    • Les scénarios sociaux peuvent aussi inculquer à l’enfant des compétences d’hygiène essentielles, par exemple ce qu’il doit faire quand il se réveille, quand il est aux toilettes ou comment se laver les mains.
  10. Les histoires sont pour l’enfant le meilleur moyen d’exprimer ce qu’il ressent. Demandez-lui de temps à autre de vous raconter quelque chose. Voyez, si à travers son histoire il a aussi intégré celles que vous lui avez racontées ou s’il parvient à en inventer une par lui-même.
    • Les enfants inventent généralement des histoires qui parlent de ce qu’ils ont vécu dans la journée. Remarquez les problèmes éventuels qui pourraient apparaitre dans le récit de votre enfant.
    • Il peut y avoir un problème si, par exemple, votre enfant commence par parler d’une fillette qui a frappé tout le monde à l’école et qui a constamment volé les gouters de ses camarades. Votre enfant essaye sans doute de vous parler d’un problème de harcèlement vécu à l’école avec la fillette dont il parle.
  11. On peut changer de scénarios sociaux suivant les aptitudes acquises par l’enfant. Vous pouvez enlever certains éléments de l’histoire et en ajouter d’autres pour correspondre à l’évolution de l’enfant.
    • Vous pouvez, par exemple, laisser tomber ce scénario et en produire un autre, si l’enfant est à présent capable de demander une pause quand il se sent débordé.
    • Il est bon de revoir de temps à autre des scénarios sociaux anciens, par exemple une fois par mois, pour aider l’enfant à garder un bon comportement. Vous pouvez aussi laisser ces histoires à portée de main, afin que l’enfant puisse y accéder s’il veut les relire.
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Partie 2
Partie 2 sur 3:

Créer des phrases dans les scénarios

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  1. Ce type de phrases évoque une situation ou un évènement précis, il donne des détails sur l‘identité des protagonistes et sur ce que vit le personnage principal, sur ce que les autres vont faire et pourquoi. Ces phrases s’occupent de répondre aux questions du quoi, qui, où et pourquoi.
    • Si, par exemple, un scénario social parle de se laver les mains avant le diner, vous devriez utiliser des phrases descriptives pour parler de cette situation et donner des informations sur la façon de se laver les mains et pourquoi il faut le faire : pour tuer les microbes.
    • Une phrase descriptive parle de faits. En décrivant, par exemple, le lavabo et les robinets qui font couler de l’eau, vous donnez une image précise de l’endroit où il faut se laver les mains.
  2. Ces phrases parlent au psychisme de la personne en tenant compte de sa situation particulière, de ses émotions et de son humeur.
    • Vous pouvez écrire, par exemple que « Maman et papa aiment que je me lave les mains. Ils savent que c’est pour mon bien et ils sont fiers de moi quand je le fais avant d’aller à table. »
  3. Faites-le pour obtenir la réaction et le comportement que vous attendez de lui.
    • Un exemple : « Je vais me laver les mains chaque jour avant de passer à table. »
  4. Ces phrases peuvent être utilisées de pair avec des phrases descriptives, des points de vue ou des phrases plus directes.
    • Des phrases affirmatives augmentent ou soulignent l’importance du propos, qu’elles soient descriptives, un point de vue ou des lignes directrices.
    • Un exemple : « Je vais me laver les mains avant le repas parce que je dois avoir les mains propres. » La deuxième partie de la phrase souligne l’importance de l’acte de se laver les mains.
  5. Ces phrases font comprendre à l’enfant l’importance des autres dans une situation ou dans le cadre d’une activité.
    • Par exemple : « Il y a une grande circulation sur la route. Ma maman et mon papa peuvent m’aider à traverser la route. » Cela aide l’enfant à comprendre qu’il doit coopérer avec ses parents pour traverser la route.
  6. Ces phrases devraient être écrites du point de vue de l’enfant autiste pour l’aider à se souvenir de situations particulières. Ce sont des phrases qui sont rédigées à la première personne et s’adressent directement à lui.
    • Par exemple : « Je dois manger des fruits et légumes à chaque repas pour rester en bonne santé, tout comme les plantes ont besoin d’eau et de soleil pour pousser. »
    • On devrait idéalement utiliser environ une phrase de révision parmi cinq autres plus descriptives ou qui font part d’un point de vue. Cela empêche le scénario d’être trop autoritaire, ce qui pourrait le rendre contreproductif.
  7. Ces bouts de phrases aident l’enfant à deviner certaines situations. L’enfant est autorisé à deviner l’étape suivante d’une situation donnée.
    • Un exemple : « Je m’appelle ------ et mon frère s’appelle ------ (phrase descriptive). Mon frère se sentira ------- quand je partagerai mes jouets avec lui (un point de vue). »
    • On peut se servir de phrases partielles avec toutes sortes de narrations, qu’elles soient descriptives, un point de vue, affirmatives ou de révision. On peut s’en servir quand l’enfant commence à comprendre certaines situations et le comportement qui va avec.
    • Essayez de faire un jeu de la découverte du mot manquant.
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Partie 3
Partie 3 sur 3:

Utiliser des scénarios sociaux dans des contextes différents

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  1. On peut utiliser des scénarios sociaux dans des contextes très différents les uns des autres. Cela peut, par exemple, servir à habituer l’enfant à un changement dans ses habitudes, à se faire à un nouvel environnement, à dissiper la peur et les hésitations qui y sont liées, à lui apprendre les règles d’hygiène et de propreté, à lui présenter certaines procédures, et ainsi de suite.
  2. Le scénario pourrait, par exemple, dire : « Je suis en colère et fâché. J’ai juste envie de hurler et de donner des coups de pieds. Mais je vais aussi faire de la peine à ceux qui sont autour de moi. Papa et maman m’ont dit que je dois dire à un adulte qui est avec moi ce que je ressens. Je respire à fond et je compte dans ma tête. Je peux me rendre dans un endroit plus tranquille si je dois faire une pause. Je me sentirai bientôt mieux. »
  3. On devrait développer un scénario social précis pour préparer mentalement l’enfant à ce à quoi il peut s’attendre dans un cabinet médical.
    • C’est très important, car on a constaté que les lumières vives, le bruit, un contact rapproché et le fait de les toucher pouvait augmenter la réactivité à une stimulation sensorielle des enfants autistes. Une consultation chez un médecin ou un dentiste comprend la plupart des choses évoquées plus haut. Les scénarios sociaux peuvent préparer l’enfant et l’aider à réduire son anxiété.
    • Ces scénarios peuvent décrire un cabinet médical, le genre de livres ou de jouets avec lesquels il peut s’occuper dans la salle d’attente, le type d’éclairage, ce qu’on va lui faire, comment il devrait réagir avec le médecin, et ainsi de suite.
  4. On peut se servir de ces histoires pour familiariser l’enfant avec des sports ou jeux nouveaux pendant une séance d’éducation physique.
  5. On peut commencer les scénarios sociaux quand l’enfant entre à l’école ou change d’établissement ou quand il passe dans une autre classe. Le changement peut causer de l’anxiété chez les enfants autistes et les scénarios sociaux peuvent les aider à calmer leurs craintes en leur disant à quoi ils doivent s’attendre pour leur donner plus d’assurance.
    • Comme l’enfant connait déjà ces endroits à travers les scénarios sociaux, il se sentira moins incertain et moins anxieux quand il devra s’y rendre. Il est reconnu que les enfants autistes ont du mal à faire face aux changements. Mais l’enfant résistera moins à toute forme de changement quand on l’aura préparé.
  6. On peut parfois diviser les scénarios sociaux en étapes pour en simplifier la compréhension. Cela peut être utile pour des évènements très significatifs, comme le fait de prendre un avion pour la première fois.
    • L’histoire aura besoin d’être très détaillée et va impliquer des choses comme la nécessité d’être dans une file d’attente, d’attendre dans un terminal, de savoir ce que l‘enfant va faire pendant ces périodes d’attente et quelles sont les règles de comportement à adopter.
    • Dans l’exemple du voyage aérien mentionné ci-dessus, la première partie de l’histoire peut parler de situations où il est question de préparatifs tels que : « Il fait très chaud à Nice, et je dois emporter des vêtements légers. Je peux prendre une veste légère s’il pleut. J’aurai beaucoup de temps libre, je vais donc aussi emporter mes livres et jeux préférés. »
  7. La deuxième partie peut parler de ce à quoi l’enfant doit s’attendre, par exemple dans un aéroport.
    • « Il y aura beaucoup de monde à l’aéroport. C’est normal, parce qu’ils voyagent tous, comme moi. Maman et papa doivent avoir une carte d’embarquement pour monter dans l’avion. Nous devons faire la queue pour avoir ces cartes. Cela peut prendre un certain temps. Je peux rester avec maman et papa ou je peux m’assoir sur le charriot des bagages. Je peux aussi lire quelque chose, si je le veux. »
    • La troisième partie peut parler de ce à quoi il faut s’attendre une fois qu’on est dans l’avion et comment il faut se comporter. Par exemple : « Il y aura des rangées de sièges et des tas d’autres gens dans l’avion. Un inconnu peut s’assoir à côté de moi, mais ce n’est pas grave. Je dois attacher ma ceinture de sécurité dès que je suis installé dans l’avion et je devrais la garder tout le long du voyage. Je dois demander doucement à maman ou à papa si j’ai besoin de quelque chose. Je ne dois pas crier, hurler ni donner des coups de pied ou gigoter. Je dois rester tout le temps très calme et écouter maman et papa. »
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Conseils

  • Les phrases descriptives et les points de vue devraient être plus nombreux que celles qui sont plus directives et qui doivent rappeler des faits. Vous devriez utiliser une seule phrase directive ou de rappel pour quatre à cinq phrases descriptives et qui contiennent un point de vue.
  • On peut utiliser des scénarios sociaux à la fois en classe et à domicile. Ils ne sont pas complexes et peuvent donc être utilisés par des enseignants, des thérapeutes et par les parents.
  • Les scénarios sociaux servent à préparer l’enfant à quelque chose : un évènement, un endroit ou un jour particulier, avec une perspective qui l’aide à accepter ce changement, pour lui faire comprendre à quoi il doit s’attendre et que cet évènement est tout à fait normal. Il s’agit aussi de lui apprendre les comportements appropriés dans une situation sociale particulière afin d’obtenir de lui la meilleure attitude possible.
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